Nations unies
La présidence française en un moment clé
A compter du 1er janvier et pour un mois la France assure la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU. L’Irak, mais aussi la Corée du Nord, la Côte d’Ivoire, le Proche-Orient seront à l’ordre du jour de discussions lourdes de conséquences pour la paix dans le monde.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies, dont la France assure la présidence jusqu’au 1er février, a, à son ordre du jour, pas moins que la paix ou la guerre en Irak. En effet, le 9 janvier, Hans Blix, chef des inspecteurs de la mission de l’ONU sur la présence éventuelle d’armes de destruction massive en Irak, fera un premier compte-rendu au Conseil, accompagné de Mohamed El-Baradei, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique. Puis, le 27 janvier, Hans Blix remettra son premier rapport sur l’exactitude de l’inventaire de son armement, fourni par Bagdad à l’ONU en décembre dernier.
Ce rendez-vous du 27 janvier rentre dans le cadre des soixante jours après la reprise des inspections, prévus par la résolution 1441 des Nations Unies, pour faire le point de la situation en Irak. Toutefois, si le compte rendu du chef des inspecteurs n’était pas suffisamment positif pour ce qui a trait à la coopération des Irakiens, les Etats-Unis ne manqueraient pas d’en tirer argument pour une intervention militaire immédiate.
La France entend bien, dans ce cas, et conformément au souhait du président Chirac dans son allocution du 31 décembre, «faire prévaloir les principes qui fondent son engagement et sa vision du monde». En clair, soutenir que la guerre est la dernière hypothèse à envisager et en aucun cas sans mandat des Nations Unies, et sans pour autant exclure le recours à la force. Mais la présidence du Conseil de sécurité oblige à une recherche du consensus entre les différentes sensibilités représentées. Dans ce rôle, la France bénéficie d’un renouvellement des membres non-permanents du Conseil de sécurité qui fait entrer un allié, proche de ses vues, l’Allemagne qui, en outre, lui succédera à la présidence du conseil en février. Ce renfort ne sera pas de trop, même si l'Allemagne a nettement assoupli sa position depuis quelques jours.
La composition du Conseil n’est pas neutre
En effet, le Conseil de sécurité des Nations Unies comprend 15 membres dont cinq (Etats-Unis, Russie, Royaume-uni, Chine et France) sont permanents et détenteurs d’un droit de veto. L’Assemblée générale des Nations Unies élit les 10 autres membres pour une durée de deux ans. Sont entrés, au 1er janvier, l’Angola, le Chili, l’Allemagne, le Pakistan et l’Espagne. La composition du Conseil n’est pas entièrement neutre dans les décisions qui pourront y être prises. Parmi les pays dont la position est proche des Etats-Unis sur l’Irak on peut compter le Royaume-Uni mais aussi l’Espagne. De fait l’Europe, bien représentée avec quatre sièges du quinze ne brille pas par son unanimité sur le plan international.
Le Pakistan s’est beaucoup rapproché de l’Occident depuis l’intervention internationale en Afghanistan pour ce qui concerne le terrorisme. La voix de la Syrie qui est également membre du Conseil de sécurité n’est pas à négliger quand il est question de la situation au Proche-Orient. Ni celles de l’Angola ou du Cameroun lorsque la crise en Côte d’Ivoire viendra en discussion ce qui ne manquera pas d’être le cas rapidement.
A cela s’ajoute le nouveau problème international créé par la Corée du Nord dont les ambitions nucléaires ont été réactivées dangereusement ces derniers mois. Mais, sur ce point, le président américain Bush, peu soucieux de détourner l’attention de la communauté internationale de l’Irak, s’est déclaré confiant dans les possibilités de la diplomatie à résoudre la crise.
Le fonctionnement même du Conseil de sécurité de l’ONU et le donnant-donnant auquel il donne lieu est l’objet de vives critiques. Par exemple la mansuétude générale à l’égard de la politique menée par la Russie en Tchétchénie contre son engagement au côté des Occidentaux contre le terrorisme. Lors de son discours d’entrée en fonction le nouveau président brésilien, Lula da Silva a plaidé pour «un conseil de sécurité réformé, représentatif de la réalité contemporaine, comprenant parmi ses membres permanents des pays développés ou en développement de plusieurs régions du monde».
Ce rendez-vous du 27 janvier rentre dans le cadre des soixante jours après la reprise des inspections, prévus par la résolution 1441 des Nations Unies, pour faire le point de la situation en Irak. Toutefois, si le compte rendu du chef des inspecteurs n’était pas suffisamment positif pour ce qui a trait à la coopération des Irakiens, les Etats-Unis ne manqueraient pas d’en tirer argument pour une intervention militaire immédiate.
La France entend bien, dans ce cas, et conformément au souhait du président Chirac dans son allocution du 31 décembre, «faire prévaloir les principes qui fondent son engagement et sa vision du monde». En clair, soutenir que la guerre est la dernière hypothèse à envisager et en aucun cas sans mandat des Nations Unies, et sans pour autant exclure le recours à la force. Mais la présidence du Conseil de sécurité oblige à une recherche du consensus entre les différentes sensibilités représentées. Dans ce rôle, la France bénéficie d’un renouvellement des membres non-permanents du Conseil de sécurité qui fait entrer un allié, proche de ses vues, l’Allemagne qui, en outre, lui succédera à la présidence du conseil en février. Ce renfort ne sera pas de trop, même si l'Allemagne a nettement assoupli sa position depuis quelques jours.
La composition du Conseil n’est pas neutre
En effet, le Conseil de sécurité des Nations Unies comprend 15 membres dont cinq (Etats-Unis, Russie, Royaume-uni, Chine et France) sont permanents et détenteurs d’un droit de veto. L’Assemblée générale des Nations Unies élit les 10 autres membres pour une durée de deux ans. Sont entrés, au 1er janvier, l’Angola, le Chili, l’Allemagne, le Pakistan et l’Espagne. La composition du Conseil n’est pas entièrement neutre dans les décisions qui pourront y être prises. Parmi les pays dont la position est proche des Etats-Unis sur l’Irak on peut compter le Royaume-Uni mais aussi l’Espagne. De fait l’Europe, bien représentée avec quatre sièges du quinze ne brille pas par son unanimité sur le plan international.
Le Pakistan s’est beaucoup rapproché de l’Occident depuis l’intervention internationale en Afghanistan pour ce qui concerne le terrorisme. La voix de la Syrie qui est également membre du Conseil de sécurité n’est pas à négliger quand il est question de la situation au Proche-Orient. Ni celles de l’Angola ou du Cameroun lorsque la crise en Côte d’Ivoire viendra en discussion ce qui ne manquera pas d’être le cas rapidement.
A cela s’ajoute le nouveau problème international créé par la Corée du Nord dont les ambitions nucléaires ont été réactivées dangereusement ces derniers mois. Mais, sur ce point, le président américain Bush, peu soucieux de détourner l’attention de la communauté internationale de l’Irak, s’est déclaré confiant dans les possibilités de la diplomatie à résoudre la crise.
Le fonctionnement même du Conseil de sécurité de l’ONU et le donnant-donnant auquel il donne lieu est l’objet de vives critiques. Par exemple la mansuétude générale à l’égard de la politique menée par la Russie en Tchétchénie contre son engagement au côté des Occidentaux contre le terrorisme. Lors de son discours d’entrée en fonction le nouveau président brésilien, Lula da Silva a plaidé pour «un conseil de sécurité réformé, représentatif de la réalité contemporaine, comprenant parmi ses membres permanents des pays développés ou en développement de plusieurs régions du monde».
par Francine Quentin
Article publié le 02/01/2003