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Quinquennat

Congrès ou référendum?<br>

Le projet de loi sur la réduction du mandat présidentiel de sept à cinq ans suit son cours: il a été adopté le 20 juin à l'Assemblée nationale par une très large majorité des députés (466 pour, 28 contre et neuf abstentions) lors d'un vote solennel.
Le débat sur l'adoption du quinquennat par référendum ou par voie du Congrès (réunissant l'Assemblée nationale et le Sénat) a été relancé et les états-majors politiques s'interrogent désormais sur la nécessité et l'opportunité de faire ratifier le quinquennat par voie référendaire. Mais seul, Jacques Chirac aura le dernier mot: le choix du Congrès ou du référendum étant une prérogative présidentielle. N'avait-il pas déclaré le 5 juin, lors de son allocution télévisée "Il est légitime de demander aux Français de se prononcer (à) C'est à eux d'assumer les décisions essentielles. Il leur appartient de dire si oui ou non cela leur convient". Mais c'était compter sans l'opinion des Français qui sont loin d'être enthousiastes et qui se sentent très peu concernés par le sujet. Selon un récent sondage CSA, le taux d'abstention serait de 56%, mais le "oui" l'emporterait avec 83% des suffrages exprimés contre 17% pour le "non". Alors Congrès ou référendum? Les avis fusent.



Pour le vote au Congrès

Christian Poncelet û président RPR du Sénat
"J'incline à penser qu'il vaut mieux emprunter la voie du Congrès qui permettrait d'en terminer très rapidement avec cette réforme".

François Hollande û premier secrétaire du PS
"Si l'on veut faire vite et simple, la formule du Congrès est la plus appropriée et peut être la plus sage. Quand on peut faire simple et vite, pourquoi faire compliqué?"

Henri Emmanuelli û président PS de la Commission des Finances à l'Assemblée nationale
"La procédure du Congrès ne serait pas choquante"

Jean-Claude Gaudin û Sénateur-maire DL de Marseille
"Nous, les parlementaires, globalement, nous pensons que le Congrès suffirait"

Bernard Charles û Chef de file des députés PRG (Parti Radical de Gauche)
"Je crois qu'il serait dangereux pour l'exécutif mais aussi pour l'image du président de la République qu'on aille au référendum"

Pour le référendum

Jean-Louis Debré û président du groupe RPR à l'Assemblée nationale
"Le référendum est l'essence même du gaullisme, c'est l'essence de la Vème République"

Alain Madelin û président de Démocratie libérale
"Ma préférence va au référendum qui va permettre de faire murir les fruits d'une réforme plus ambitieuse"

Philippe de Villiers û vice-président du RPF
"Jacques Chirac ne doit pas perdre complètement la face et doit oser affronter l'épreuve du référendum"

Michèle Alliot-Marie û présidente du RPR
"Le référendum est une bonne manière de gouverner. Quand il s'agit de quelque chose d'important, l'idée d'interroger les Français est tout à fait démocratique et raisonnable et il faudrait pouvoir le faire le plus souvent possible"

Jean-Marc Ayrault û président du groupe PS à l'Assemblée nationale
"C'est quand même une question importante de réformer la Constitution et donc les Français devraient avoir le dernier mot sur cette question"

Les indécis

Daniel Vaillant û ministre des Relations avec le Parlement
"Toute voie ûréférendum ou Congrès- me convient"







par Clarisse  Vernhes

Article publié le 21/06/2000