Corée
Sauvetage plutôt que naufrage
Le premier sommet intercoréen s'est ouvert avec un jour de retard, mardi 13 juin, à Pyong-Yang. La chance de Kim Jong Il, le numéro un nord coréen, est que les autres pays ne souhaitent pas la mort de son régime.
Le régime nord-coréen est un régime haïssable que l'on aime détester. Dans cette citadelle du communisme pur et dur né après la Seconde Guerre mondiale, malheur à celui qui formule la moindre remarque insolite. Ne parlons même pas de critiques. C'est le goulag assuré et le goulag en famille. La moindre injure faite au parti, même le pêché le plus véniel, doit être expié sur trois générations, du nouveau né aux grands-parents.
Et la vie s'organise autour de l'hommage perpétuel rendu aux dirigeants, le grand leader Kim Il Sung, décédé, et son fils, le cher leader Kim jong Il. A force d'avoir transformé ses habitants en robots dévoués au culte de ses dirigeants, la Corée du Nord s'apparente à une secte. Pourtant, aucun pays, pas même les plus farouches défenseurs des droits de l'homme, ne souhaite son effondrement. Car le remède pourrait être pire que le mal.
La hantise des voisins de la Corée du Nord est que ses dirigeants, acculés, ne déclenchent une guerre, n'organisent un suicide collectif, plutôt que de perdre le pouvoir. Or, la Corée du Nord a une capacité de nuisance certaine. Elle cultive des ambitions nucléaires, elle met au point des missiles dont l'un a survolé le territoire japonais en août 99. Son arsenal recèle aussi des armes chimiques. Et la perspective de millions de nord-coréens, fuyant vers la Chine, ou par bateau en direction du Japon, est un cauchemar pour les responsables de ces deux pays.
De leur côté, les Coréens du Sud ont fait leur compte: à la lumière de la réunification allemande, ils mesurent le prix exorbitant d'une fusion avec la Corée du Nord. Pour toutes ces raisons, la communauté internationale, en particulier la Corée du Sud, préfère un rapprochement à petits pas, un atterrissage en douceur à une réunification à chaud, sur le modèle allemand.
La stratégie est donc d'apprivoiser le monstre, d'en faire un Etat comme les autres. Voilà pourquoi, la Corée du Nord est le pays au monde qui reçoit le plus d'aide après l'ex Yougoslavie.
De son côté, Pyong-Yang a compris le bénéfice qu'il pouvait tirer de tant de sollicitude. Il fait jouer la concurrence entre les généreux donateurs. Mais rien n'indique encore que le monstre nord-coréen est prêt à se laisser domestiquer.
Et la vie s'organise autour de l'hommage perpétuel rendu aux dirigeants, le grand leader Kim Il Sung, décédé, et son fils, le cher leader Kim jong Il. A force d'avoir transformé ses habitants en robots dévoués au culte de ses dirigeants, la Corée du Nord s'apparente à une secte. Pourtant, aucun pays, pas même les plus farouches défenseurs des droits de l'homme, ne souhaite son effondrement. Car le remède pourrait être pire que le mal.
La hantise des voisins de la Corée du Nord est que ses dirigeants, acculés, ne déclenchent une guerre, n'organisent un suicide collectif, plutôt que de perdre le pouvoir. Or, la Corée du Nord a une capacité de nuisance certaine. Elle cultive des ambitions nucléaires, elle met au point des missiles dont l'un a survolé le territoire japonais en août 99. Son arsenal recèle aussi des armes chimiques. Et la perspective de millions de nord-coréens, fuyant vers la Chine, ou par bateau en direction du Japon, est un cauchemar pour les responsables de ces deux pays.
De leur côté, les Coréens du Sud ont fait leur compte: à la lumière de la réunification allemande, ils mesurent le prix exorbitant d'une fusion avec la Corée du Nord. Pour toutes ces raisons, la communauté internationale, en particulier la Corée du Sud, préfère un rapprochement à petits pas, un atterrissage en douceur à une réunification à chaud, sur le modèle allemand.
La stratégie est donc d'apprivoiser le monstre, d'en faire un Etat comme les autres. Voilà pourquoi, la Corée du Nord est le pays au monde qui reçoit le plus d'aide après l'ex Yougoslavie.
De son côté, Pyong-Yang a compris le bénéfice qu'il pouvait tirer de tant de sollicitude. Il fait jouer la concurrence entre les généreux donateurs. Mais rien n'indique encore que le monstre nord-coréen est prêt à se laisser domestiquer.
par Hélène Mendes Da Costa
Article publié le 13/06/2000