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Sida

Afrique: les jeunes décimés

Le sida menace l'avenir des jeunes générations, particulièrement en Afrique. C'est ce que met en évidence un rapport que l'UNICEF vient de rendre public à Durban. L'organisation appelle les responsables politiques à s'engager dans une "véritable guerre" contre l'épidémie.
Lorsque vous arriverez au bas de cet article, six jeunes de moins de 25 ans à travers le monde auront contracté le virus du sida, la plupart d'entre eux en Afrique. Les jeunes de 15 à 25 ans représentent déjà aujourd'hui un tiers des séropositifs de la planète, soit dix millions de personnes. Parmi les victimes de la pandémie, on peut ajouter les dix millions d'orphelins du sida qui doivent vivre seuls parce que leurs parents ont succombé au virus.

L'Afrique, et particulièrement le sud-est du continent affichent les chiffres les plus terribles. Au Botswana, dans la tranche d'âge 15 à 24 ans, une jeune femme sur trois et un jeune homme sur sept sont infectés par le VIH.En Afrique du Sud, au Lesotho et au Zimbabwe, une jeune femme sur quatre et un jeune homme sur dix sont contaminés.

Face à cette situation, c'est à une " véritable guerre " qu'appelle l'UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l'enfance) à l'occasion de la conférence de Durban. Et ce combat doit avoir comme premier ennemi le manque d'information, a expliqué la directrice exécutive de l'organisation. Carol Bellamy s'est exclamée : " l'ignorance tue les jeunes ". Par exemple, selon une étude de l'UNICEF, 90% des jeunes de 15 à 19 ans ne savent pas comment se protéger du sida au Bangladesh.

Parmi les conséquences de l'épidémie, l'UNICEF remarque que l'avenir des enfants est hypothéqué en Afrique subsaharienne. L'an dernier, 860 000 enfants ont été privés de leurs enseignants, morts du sida. Une conséquence d'autant plus dramatique de l'épidémie que c'est par le biais de l'éducation que doivent passer les messages d'information et de prévention.

L'UNICEF préconise en effet une réponse forte en matière d'éducation. Ce que l'organisation appelle un " processus suivi d'éducation ". En clair, les enfants doivent être informés dès le plus jeune âge des modes de transmission de la maladie et de ses conséquences avec des mots qu'ils sont en mesure de comprendre. Ces informations doivent ensuite être répétées au fil des années, pour que les " enfants les assimilent peu à peu tout en grandissant ".

Dans ce rapport de l'UNICEF à l'intitulé volontariste (" Le progrès des Nations "), il n'y a qu'une seule véritable note d'espoir. D'après les études publiées par l'organisation, le risque de transmission du sida de la mère à l'enfant est de mieux en mieux compris. Une enquête conduite dans 18 pays touchés fortement par l'épidémie montre que dans 15 de ces pays de 60 à 96 % des femmes enceintes connaissent les mesures à prendre si elles sont séropositives.

Au terme de ce rapport, le constat que dresse l'UNICEF est plus qu'alarmant. Les responsables politiques sont sommés de mettre en £uvre toutes les mesures nécessaires pour éviter la propagation du virus aux jeunes générations. L'UNICEF entend d'ailleurs porter la question devant le Conseil de sécurité de l'ONU estimant que le sida menace la sécurité nationale et la stabilité en Afrique.



par Philippe  Couve

Article publié le 13/07/2000