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Union africaine

La Côte d'Ivoire et les Comores <br> absentes pour cause de putsch

Ce 36e sommet se veut un test de la nouvelle doctrine de l'OUA vis à vis des régimes putschistes. Depuis une résolution adoptée l'année dernière à Alger, les auteurs de coups d'Etat sont exclus de la grande messe annuelle. Premiers à en faire les frais : les régimes militaires de Côte d'Ivoire et des Comores.
Au secrétariat général de l'Organisation de l'unité africaine, on en fait une affaire de principe. Plus question d'inviter aux sommets ordinaires les dirigeants de régimes puschistes, conformément à la résolution adoptée en juillet 1999 à Alger. La décision en avait fait sourire plus d'un, y compris parmi les diplomates, compte tenu du grand nombre de chefs d'Etats parvenus aux affaires par la force. Mais il y a un début à tout.

Robert Gueï, le chef de la junte ivoirienne, fait ainsi partie des grands absents de ce 36e sommet de l'OUA. La nouvelle n'a surpris personne, puisqu'il l'avait déjà annoncé lui-même au mois de mai au président en exercice, Abdelaziz Bouteflika. "Ses auteurs ne seront pas admis à cette réunion", avait indiqué le porte-parole de l'organisation, Ibrahim Dagash. On aurait pu penser que les circonstances du putsch sans effusion de sang du 24 décembre, intervenu alors qu'Henri Konan Bédié était critiqué de toute part, auraient pu assouplir la position de l'organisation. Au contraire, au secrétariat général on considère le cas de la Côte d'Ivoire comme une manière de tester la nouvelle doctrine de l'organisation. "Il n'y aura pas d'exception pour la Côte d'Ivoire, dont nous avons condamné le putsch", a récemment insisté le secrétaire général de l'OUA. Robert Gueï a néanmoins dépêché à Lomé le chef de la diplomatie ivoirienne, qui a eu des entretiens avec plusieurs de ses homologues en marge de la conférence de l'OUA.

La présence ou non à Lomé du chef de la junte militaire comorienne, auteur d'un coup d'Etat en avril 1999, a en revanche suscité d'intenses débats vendredi lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères précédant l'ouverture du sommet des chefs d'Etat. La résolution d'Alger n'étant pas rétroactive, certaines délégations penchaient pour la venue du colonel Azali Assoumani. D'autant que l'OUA est fortement impliquée dans le règlement de la crise que connaît actuellement l'archipel, avec la sécession de l'île d'Anjouan. C'est finalement l'homme fort des Comores qui a tranché en annonçant qu'il ne se rendrait pas dans la capitale togolaise. La question comorienne n'en reste pas moins au c£ur des discussions, puisqu'une résolution décidant une intervention militaire contre les séparatistes anjouanais est à l'ordre du jour.



par Christophe  Champin

Article publié le 12/07/2000