Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Etats-Unis

Le choix du vice-président

Seulement 13% des Américains disent tenir compte de la personnalité du vice-président dans leur vote. Ce chiffre est contredit par le rebond apparent d'Al Gore dans le premier sondage réalisé après l'annonce du nom de son colistier. Cela prouve en premier lieu que l'opinion est extrêmement volatile à ce stade de l'élection.

En second lieu, le choix du vice-président est important parce qu'à trois reprises dans l'histoire récente on a constaté qu'il pouvait effectivement, se retrouver à la tête du pays, pour des raisons diverses. Lyndon Johnson est arrivé à la présidence après l'assassinat de John Kennedy, Gerald Ford a remplacé Richard Nixon lorsqu'il a été contraint de démissionner après l'affaire du Watergate, et George Bush a dû régulièrement assurer la relève de Ronald Reagan, éloigné du pouvoir par un attentat, puis par la maladie. De plus en plus s'installe donc l'idée que le vice-président ne doit pas être un gadget sur le
ticket électoral, mais une personnalité qui ait un poids politique.

C'est le cas des deux hommes choisis cette année par George Bush et Al Gore. L'un et l'autre sont des hommes d'un certain âge, presque sexagénaires, ce qui est beaucoup dans un pays qui a eu ces dernières années des dirigeants jeunes. L'un et l'autre ont de l'expérience. Dick Cheney a été à trois reprises représentant du Wyoming, secrétaire général de la présidence et secrétaire à la Défense pendant la guerre du Golfe. Joseph Lieberman a accompli deux mandats de sénateurs. L'un et
l'autre passent pour être des hommes pondérés et pragmatiques et connaissent parfaitement le fonctionnement de la machine politique. Ils ont également la réputation d'être patients, ce qui n'est pas une qualité négligeable pour une fonction qu'un manuel de politique définit ainsi: «comme les enfants, le vice-président doit se laisser voir sans se faire entendre».





par Anne  Toulouse

Article publié le 21/08/2000