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Etats-Unis

Exit la télévision!

Traditionnellement couverts par la télévision, les événements politiques américains le sont aussi maintenant par l'Internet. Le Web, plus souple et plus dynamique a fait une entrée remarquée dans la campagne électorale et notamment lors de la couverture des conventions républicaine et démocrate. Les Américains pourront même voter via ce média.
Démodés les spots télévisés, la publicité dans la presse nationale ou la retransmission des shows politiques pendant des heures sur le petit écran. L'Internet vient de surgir avec forces et moyens dans les méandres de la politique américaine. En 1996, lors de la dernière campagne présidentielle, Bill Clinton avait déjà investi le créneau pour y faire sa promotion. Aujourd'hui, non seulement les candidats, les partis ou encore les institutions américaines (Maison Blanche, Sénat, Chambre des représentants) ont leur propre site mais l'on trouve également des sites humoristiques, pédagogiques et éducatifs sur la campagne électorale où informations et débats se côtoient.

C'est lors de la convention républicaine que le Net s'est déchaîné. Des centaines de journalistes équipés de webcams, d'ordinateurs portables et d'appareils photos numériques ont débarqué à Philadelphie le 31 juillet pour couvrir l'événement avant d'arriver à Los Angeles le 14 août pour la convention démocrate. A l'heure où les Américains sont de moins en moins passionnés par la politique, l'Internet, plus rapide et plus interactif que la télévision incite les citoyens à ne plus faire preuve de passivité. Ainsi, AOL, le numéro un mondial des services en ligne, a permis à l'internaute de suivre en temps réel la totalité de la convention républicaine, de participer à des sondages, de réagir instantanément et de confronter leurs opinions avec celle des candidats. A Philadelphie, le site Pseudopolitics.com a même installé plusieurs caméras avec des angles de 360 degrés afin de permettre à l'internaute de choisir son propre champ de vision. Outre le fait de visionner ce que bon lui semble, l'internaute peut également surfer là où il a décidé de le faire, de piocher ça et là des informations qui l'intéressent et de les télécharger.

Toujours en jouant sur l'interactivité, certains sites proposent des sondages, où tout un chacun peut s'exprimer et faire entendre sa voie. Les résultats de ces sondages ont parfois même été diffusés sur la toile en temps réel alors qu'un candidat prononçait son discours.

Quant à voter via le réseau, le 7 novembre prochain, l'idée fait son chemin. Des sites indépendants comme speakout.com, evote.com ou voter.com ou des sites liés aux partis politiques comme pseudo.com ont récemment fait leur apparition. Rappelons que 56% des adultes américains sont connectés au réseau et selon les dernières estimations, en 2004, huit électeurs sur dix accèderont au Web. Un gisement qui ne demande qu'à être exploité par les candidats en campagne.

Avec ce dispositif, l'internaute passionné de politique intérieure aura eu le loisir d'assouvir sa curiosité. Plus rien de ce qui s'est passé lors de la convention des républicains ou lors de celle des démocrates ne lui aura échappé.

Par la couverture très pointue, par la rapidité de la mise en ligne des informations et surtout par l'interactivité, l'Internet a sans doute réveillé l'électeur américain, jusque là blasé, par ce genre de show beaucoup plus médiatique que politique. Même s'il souhaite donner une autre image de la politique américaine, l'Internet saura-t-il endiguer, via le vote électronique, la faible participation électorale qui était inférieure à 50% lors de la présidentielle de 1996 ?




par Clarisse  Vernhes

Article publié le 21/08/2000