Corée
Retrouvailles après un demi-siècle
Pour la première fois depuis un demi-siècle, plusieurs dizaines de familles nord et sud-coréennes se sont retrouvées le 15 août. Des retrouvailles qui sont l'une des premières conséquences du sommet historique des deux chefs d'Etat coréens qui s'est tenu à Pyongyang en juin dernier.
Ce mardi 15 août, pour la première fois depuis la fin de la guerre de Corée (1950-1953), un avion nord-coréen a atterri à Séoul, capitale de la Corée du Sud. A bord de cet Iliouchine, une centaine de Nord-Coréens, qui vont enfin rencontrer des frères, s£urs, époux, qui vivent en Corée du Sud, et dont ils étaient sans nouvelles depuis la fin du conflit qui déchira la péninsule divisée depuis 1945. Et c'est à bord de ce même avion, et dans l'autre sens, qu'une centaine de Sud-Coréens se sont envolés pour Pyongyang, au Nord.
Les retrouvailles ont donné lieu à des scènes d'émotion très fortes diffusées en direct par la télévision sud-coréenne. Une femme de 95 ans s'est évanouie en retrouvant son fils qui vit en Corée du Sud. Un autre a dû expliquer à son frère que leur mère était morte il y a 34 ans en espérant toujours revoir son enfant dont elle avait été séparée par la guerre. Les premières heures de cette visite qui doit se poursuivre pendant quatre jours se sont déroulées au milieu des pleurs et des cris
Par ailleurs, dans le cadre de ce début spectaculaire de réconciliation entre ces deux pays que tout divisait, la Corée du Sud a annoncé la libération de 3 586 détenus, à la faveur d'une amnistie présidentielle, visant à marquer la réconciliation en cours avec la Corée du Nord. Mais on ignore encore si des condamnés pour espionnage figureront parmi les amnistiés.
Autre symbole de ce réchauffement entre les deux Corée : Pyongyang, la capitale du Nord, serait prête à établir des relations avec Washington. Une information rapportée par un groupe de journalistes sud-coréens de retour d'une visite à Pyongyang. Toutefois, la Corée du Nord pose une condition : que les Etats-Unis retirent son nom de la liste des nations qui soutiennent le terrorisme. On sait que les Américains accusent la Corée du Nord d'être impliquée dans l'explosion, en 1987, d'un avion sud-coréen au dessus de la Birmanie. 115 passagers avaient alors trouvé la mort.
Dans le cadre de la politique de réchauffement des relations entre les deux pays, les deux Corée annoncent la réouverture de leurs bureaux de liaison frontaliers, quatre ans après leur fermeture suite à des tensions politiques. Crées en I992, ces bureaux devaient théoriquement permettre aux deux capitales que tout séparait de se parler.
Certes, si le chantier de la réunification entre deux nations contribue à inscrire l'un des derniers chapitres de la guerre froide, de nombreux problèmes restent encore à résoudre. Parmi les sources de préoccupation figurent le programme nucléaire de Pyongyang et l'exigence nord-coréenne du retrait des 37 000 militaires américains stationnés en Corée du Sud dont la présence indispose au plus haut point Pyongyang. L'objectif de la réunification reste donc éloigné et le chemin pour l'atteindre difficile, mais la voie semble désormais tracée.
Les retrouvailles ont donné lieu à des scènes d'émotion très fortes diffusées en direct par la télévision sud-coréenne. Une femme de 95 ans s'est évanouie en retrouvant son fils qui vit en Corée du Sud. Un autre a dû expliquer à son frère que leur mère était morte il y a 34 ans en espérant toujours revoir son enfant dont elle avait été séparée par la guerre. Les premières heures de cette visite qui doit se poursuivre pendant quatre jours se sont déroulées au milieu des pleurs et des cris
Par ailleurs, dans le cadre de ce début spectaculaire de réconciliation entre ces deux pays que tout divisait, la Corée du Sud a annoncé la libération de 3 586 détenus, à la faveur d'une amnistie présidentielle, visant à marquer la réconciliation en cours avec la Corée du Nord. Mais on ignore encore si des condamnés pour espionnage figureront parmi les amnistiés.
Autre symbole de ce réchauffement entre les deux Corée : Pyongyang, la capitale du Nord, serait prête à établir des relations avec Washington. Une information rapportée par un groupe de journalistes sud-coréens de retour d'une visite à Pyongyang. Toutefois, la Corée du Nord pose une condition : que les Etats-Unis retirent son nom de la liste des nations qui soutiennent le terrorisme. On sait que les Américains accusent la Corée du Nord d'être impliquée dans l'explosion, en 1987, d'un avion sud-coréen au dessus de la Birmanie. 115 passagers avaient alors trouvé la mort.
Dans le cadre de la politique de réchauffement des relations entre les deux pays, les deux Corée annoncent la réouverture de leurs bureaux de liaison frontaliers, quatre ans après leur fermeture suite à des tensions politiques. Crées en I992, ces bureaux devaient théoriquement permettre aux deux capitales que tout séparait de se parler.
Certes, si le chantier de la réunification entre deux nations contribue à inscrire l'un des derniers chapitres de la guerre froide, de nombreux problèmes restent encore à résoudre. Parmi les sources de préoccupation figurent le programme nucléaire de Pyongyang et l'exigence nord-coréenne du retrait des 37 000 militaires américains stationnés en Corée du Sud dont la présence indispose au plus haut point Pyongyang. L'objectif de la réunification reste donc éloigné et le chemin pour l'atteindre difficile, mais la voie semble désormais tracée.
par Pierre DELMAS
Article publié le 15/08/2000
