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Koweït

Une tension persistante

Dix ans après la deuxième guerre du Golfe, les relations entre l'Irak et le Koweït restent pour le moins tendues. Le 10 août, l'émirat a mobilisé une partie de son armée à la suite de déclarations irakiennes jugées menaçantes. Les deux pays sont d'ailleurs coutumiers du fait.
Ce n'est pas la première fois depuis la fin de la seconde guerre du Golfe que l'Irak menace ou tient des propos agressifs à l'égard de son petit voisin koweïtien. Et ce n'est pas la première fois non plus que le Koweït répond en mobilisant une partie de son armée. Deux déclarations sont à l'origine de ce dernier regain de tension. La première faite par le président Saddam Hussein accusant le Koweït et l'Arabie saoudite de trahison, car c'est de leur sol que décollent les avions britanniques et américains qui bombardent l'Irak. La deuxième est parue sur les pages du quotidien Babel, affirmant que l'Irak était capable de donner une nouvelle leçon aux dirigeants koweïtiens s'ils persistaient dans leur politique hostile à l'égard de l'Irak.

Le Koweït s'est alors dépêché de prendre ses «précautions», pour reprendre ses propres termes. Il a mobilisé une partie de son armée sans toutefois la mettre en état d'alerte maximale, selon les précisions du ministre koweïtien de la Défense. L'émirat a également convoqué nombre d'ambassadeurs arabes et occidentaux pour leur expliquer sa position. Il s'agit des représentants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et d'autres pays arabes.

Ce regain de tension entre l'Irak et le Koweït survient alors que l'on vient de commémorer le dixième anniversaire de la guerre du golfe. Après dix années d'embargo, l'Irak est un pays mis à genoux qui a à peine de quoi nourrir sa population. Il serait difficile de voir en lui, aujourd'hui encore, un pays menaçant. Dans ce contexte, la majorité des pays arabes plaident en faveur d'une levée de l'embargo et d'une réintégration de l'Irak sur la scène politique régionale. Seuls le Koweït et l'Arabie Saoudite continuent à se montrer réticents.



par Maya  Siblini

Article publié le 10/08/2000