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Pétrole

OPEP: le double signal

En décidant sans trop pinailler d'augmenter de huit cent mille barils jour leur production pétrolière à partir du mois prochain, les pays de l'Opep viennent d'adresser un double signal: aux gouvernements et opinions publiques européennes et américaines qui supportent mal l'augmentation constante du prix de leur essence. Aux marchés ensuite, dans l'espoir que cette décision convaincra les opérateurs installés derrière leurs ordinateurs, à Londres ou à New York de la volonté des pays pétroliers de d'ajuster l'offre à la demande. Car contrairement à une idée reçue, souvent entendue à l'occasion du conflit des routiers en France, ce ne sont pas les pays de l'Opep qui fixent le prix du pétrole.
En fixant les niveaux de production, ces pays fournissent bien sur aux traders un des éléments essentiels qui permettra à ces spécialistes de déterminer un prix, au gré de l'offre et de la demande. Ainsi en réduisant leur production, au moment où les économies asiatiques et européennes redécollaient, en mars 1999 les Saoudiens, les Vénézuéliens et les autres ont provoqué l'envolée du prix du baril. Mais, à l'inverse, il ne suffit pas décréter l'augmentation de la production pour que le cours chute. Depuis six mois, les pays de l'Opep n'ont cessé d'augmenter et de dépasser leurs quotas de production. A chaque fois, ces décisions étaient suivies d'une nouvelle envolée des cours de référence sur les marchés de Londres et de New York.

C'est que les niveau de production et de consommation ne sont pas les seuls facteurs qui déterminent les prix du pétrole. Entrent aussi en ligne de compte de très nombreuses statistiques, dont l'interprétation est des plus difficiles, relatives au niveau des stocks dans les pays consommateurs. Et puis il y aussi l'impondérable facteur humain, l'analyse qui est faite par les acheteurs, les vendeurs et par la pléiade de professionnels du commerce pétrolier de la situation économique internationale et des besoins à venir. Tous ces facteurs et quelques autres encore participent à la détermination des cours du pétrole, ce qui est vous le voyez, tout sauf une science exacte.

Surle marché du cacao, la tonalité reste très faible. En fin de semaine dernière, pour une livraison au mois de décembre la tonne de cacao se négociait sur le marché de Londres aux alentours des 590 livres sterling. La monnaie britannique reste forte ce qui atténue légèrement l'impact négatif pour les producteurs ouest-africains de la zone franc. Ni la perspective d'une récolte 2000/2001 légèrement plus faibles que les deux précédentes qui avaient été pléthoriques, ni les incertitudes politiques en Cote d'Ivoire ne suffisent à inquiéter les grands acheteurs internationaux.

Et puis en bref, notez ces derniers chiffres du Comité International du Coton. Selon cet organisme, la récolte mondiale pour 2000/2001 devrait être d'environ 19 millions de tonnes, 100 000 de plus que l'an dernier. Cela devrait s'avérer insuffisant pour faire jeu égal avec la demande. Les prix devraient donc plutôt être à la hausse.



par Jean-Pierre  Boris

Article publié le 11/09/2000