Pétrole
Les carences de la politique européenne
Les pêcheurs, les agriculteurs et les camionneurs français dans leur rôle d'irréductibles gaulois prompts à se retourner contre leur gouvernement en cas de problème feraient-ils des émules?
Dimanche, les routiers, chauffeurs de cars et de taxis belges seront de la partie, contestataire s'entend, pour réclamer des ristournes sur les taxes ainsi que la redistribution aux plus démunis des plus-values fiscales engrangées par le gouvernement à l'occasion de la flambée des cours du pétrole.
Mais ils ne sont pas les seuls. D'ici le 15 septembre, les transporteurs danois menacent de suivre l'exemple français, tandis que les camionneurs néerlandais envisagent de converger vers La Haye. Les professionnels du transport espagnols, italiens et allemands demandent, eux aussi, des diminutions de taxes. De quoi émouvoir les ministres de l'Economie et des Finances, réunis à Versailles pour trois jours et confrontés à cette rentrée plutôt mouvementée.
Si la mobilisation des professionnels semble s'étendre à l'ensemble des pays, les solutions à apporter relèvent, elles aussi, de l'échelon européen. Et il y aurait beaucoup à faire. Car la crise actuelle du pétrole souligne de véritables carences en matière de politique européenne. D'abord au niveau fiscal. La part des taxes dans le prix d'un litre de gazole varie de près de 52% en Belgique jusqu'à 75% au Royaume-Uni. Une cacophonie encore accrue en temps de crise quand un pays, la France par exemple, décide de diminuer pour certaines catégories le niveau des taxes. Il y a là concurrence fiscale déloyale dans un marché intérieur prétendument harmonisé. Ensuite, les Quinze démontrent à cette occasion qu'ils manquent cruellement d'une politique énergétique. Loyola de Palacio, la commissaire chargée des transports et de l'énergie en réaction à la crise actuelle vient de s'émouvoir de la dépendance de l'Union à l'égard des importations de pétrole et appelle de ses v£ux l'utilisation du gaz et d'autres énergies renouvelables et surtout, elle rappelle que l'on ne peut pas se passer du nucléaire.
Une déclaration qui doit tinter aux oreilles allemandes après que le gouvernement de la première puissance économique européenne a renoncé à cette forme d'énergie. Sans oublier que l'Europe a pris des engagements internationaux pour la réduction des émissions polluantes. Une récente étude publiée dans le sérieux Lancet britannique affirme que les gaz d'échappement tuent, chaque année, 20 000 personnes dans les seules Suisse, France et Autriche. Mais l'automobile et autres cars et camions semblent indétrônables.
Alors que l'on en connaît toutes les nuisances, le transport routier dans l'acheminement des marchandises gagne sans arrêt des parts de marché en Europe, face au rail et aux voies fluviales. Bref, il y a là matière à réformer et surtout à s'entendre davantage à quinze dans des secteurs aussi cruciaux pour l'économie et la société.
Mais ils ne sont pas les seuls. D'ici le 15 septembre, les transporteurs danois menacent de suivre l'exemple français, tandis que les camionneurs néerlandais envisagent de converger vers La Haye. Les professionnels du transport espagnols, italiens et allemands demandent, eux aussi, des diminutions de taxes. De quoi émouvoir les ministres de l'Economie et des Finances, réunis à Versailles pour trois jours et confrontés à cette rentrée plutôt mouvementée.
Si la mobilisation des professionnels semble s'étendre à l'ensemble des pays, les solutions à apporter relèvent, elles aussi, de l'échelon européen. Et il y aurait beaucoup à faire. Car la crise actuelle du pétrole souligne de véritables carences en matière de politique européenne. D'abord au niveau fiscal. La part des taxes dans le prix d'un litre de gazole varie de près de 52% en Belgique jusqu'à 75% au Royaume-Uni. Une cacophonie encore accrue en temps de crise quand un pays, la France par exemple, décide de diminuer pour certaines catégories le niveau des taxes. Il y a là concurrence fiscale déloyale dans un marché intérieur prétendument harmonisé. Ensuite, les Quinze démontrent à cette occasion qu'ils manquent cruellement d'une politique énergétique. Loyola de Palacio, la commissaire chargée des transports et de l'énergie en réaction à la crise actuelle vient de s'émouvoir de la dépendance de l'Union à l'égard des importations de pétrole et appelle de ses v£ux l'utilisation du gaz et d'autres énergies renouvelables et surtout, elle rappelle que l'on ne peut pas se passer du nucléaire.
Une déclaration qui doit tinter aux oreilles allemandes après que le gouvernement de la première puissance économique européenne a renoncé à cette forme d'énergie. Sans oublier que l'Europe a pris des engagements internationaux pour la réduction des émissions polluantes. Une récente étude publiée dans le sérieux Lancet britannique affirme que les gaz d'échappement tuent, chaque année, 20 000 personnes dans les seules Suisse, France et Autriche. Mais l'automobile et autres cars et camions semblent indétrônables.
Alors que l'on en connaît toutes les nuisances, le transport routier dans l'acheminement des marchandises gagne sans arrêt des parts de marché en Europe, face au rail et aux voies fluviales. Bref, il y a là matière à réformer et surtout à s'entendre davantage à quinze dans des secteurs aussi cruciaux pour l'économie et la société.
par Valérie Lainé
Article publié le 08/09/2000