Pétrole
Energie : le dilemme de Jospin
Confronté à la fois à la crise de l'approvisionnement en carburant et aux remous dans sa majorité gouvernementale, Lionel Jospin, le premier ministre français, fait l'expérience de la difficulté à concilier la résolution des problèmes dans l'urgence et les perspectives d'une politique de long terme. En l'espèce, satisfaire les routiers en colère contre l'augmentation du prix du gazole et respecter les engagements de lutte contre la pollution et ses effets climatiques.
Les transporteurs routiers jugent insuffisantes les mesures de diminution des taxes sur le carburant qu'ils emploient et maintiennent le blocus, entamé en début de semaine, des raffineries et dépôts d'essence. Les Verts, membres de la majorité plurielle, ne sont pas contents non plus. Ils estiment que « le gouvernement, cédant à la pression des lobbies, semble renoncer à la politique affichée de réorientation des transports de la route vers le rail». Pour Dominique Voynet, ministre verte de l'Environnement, la réduction de la fiscalité sur les carburants « sabote les efforts de maîtrise des gaz à effet de serre ». Déjà, José Bové, leader des agriculteurs «environnementalistes», avait, dans une interview à RFI, dénoncé les gros consommateurs de fioul que sont les tenants de l'agriculture intensive, contre laquelle il lutte.
Et, de fait, pour obtenir un accord avec les représentants des transporteurs routiers, outre une diminution immédiate de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), le gouvernement avait proposé de suspendre le plan d'augmentation progressive du gazole, décidé en 1998, afin que son prix rattrape celui de l'essence, plus taxée mais moins polluante. La contradiction n'a pas échappé à Lionel Jospin : « Nous essayons, a-t-il dit, d'apporter des réponses à chaque secteur en difficulté, mais nous ne pouvons pas le faire au dépend de ce que nous devons faire pour tous les Français ».
Le réchauffement de la planète
Les écologistes ont reçu, indirectement, le soutien de la Commissaire européenne chargé de l'énergie, Loyola de Palacio. Présentant mercredi la stratégie européenne à adopter, face à l'envolée des prix du pétrole, elle a appelé à la relance des politiques d'économies d'énergie, quelque peu délaissées ces dernières années, à la promotion des sources d'énergie alternatives, gaz, solaire, éolienne, et invité les Quinze à mettre fin au règne de la voiture individuelle en ville et à donner la priorité au rail. En revanche, contrairement aux thèses des Verts européens, Loyola de Palacio a jugé imprudent de renoncer au nucléaire si on entend respecter les engagements pris à Kyoto en matière de réduction des gaz à effet de serre.
Le protocole de Kyoto, conclu en 1997 mais non encore en vigueur, prévoit une réduction, par les pays développés, de plus de 5% de leurs rejets de carbone d'ici 2010, soit six gaz à effet de serre dont le gaz carbonique émis notamment par le charbon et le pétrole. Lionel Jospin doit justement ouvrir, lundi prochain à Lyon, une conférence des Nations unies sur les changements climatiques, destinée à préparer l'application concrète des engagements de Kyoto.
La dernière étude sur le réchauffement de la planète laisse d'ailleurs penser qu'il n'y a plus de temps à perdre. En 1995, on prévoyait une hausse des températures de 1° à 3,5° d'ici 2100. Cette augmentation pourrait bien atteindre 5°. Au cours du siècle qui commence le niveau de la mer pourrait s'élever de 0,15 à 0,95 mètre, menaçant les côtes du Japon, du sud-est asiatique et des Pays-Bas.
Et, de fait, pour obtenir un accord avec les représentants des transporteurs routiers, outre une diminution immédiate de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), le gouvernement avait proposé de suspendre le plan d'augmentation progressive du gazole, décidé en 1998, afin que son prix rattrape celui de l'essence, plus taxée mais moins polluante. La contradiction n'a pas échappé à Lionel Jospin : « Nous essayons, a-t-il dit, d'apporter des réponses à chaque secteur en difficulté, mais nous ne pouvons pas le faire au dépend de ce que nous devons faire pour tous les Français ».
Le réchauffement de la planète
Les écologistes ont reçu, indirectement, le soutien de la Commissaire européenne chargé de l'énergie, Loyola de Palacio. Présentant mercredi la stratégie européenne à adopter, face à l'envolée des prix du pétrole, elle a appelé à la relance des politiques d'économies d'énergie, quelque peu délaissées ces dernières années, à la promotion des sources d'énergie alternatives, gaz, solaire, éolienne, et invité les Quinze à mettre fin au règne de la voiture individuelle en ville et à donner la priorité au rail. En revanche, contrairement aux thèses des Verts européens, Loyola de Palacio a jugé imprudent de renoncer au nucléaire si on entend respecter les engagements pris à Kyoto en matière de réduction des gaz à effet de serre.
Le protocole de Kyoto, conclu en 1997 mais non encore en vigueur, prévoit une réduction, par les pays développés, de plus de 5% de leurs rejets de carbone d'ici 2010, soit six gaz à effet de serre dont le gaz carbonique émis notamment par le charbon et le pétrole. Lionel Jospin doit justement ouvrir, lundi prochain à Lyon, une conférence des Nations unies sur les changements climatiques, destinée à préparer l'application concrète des engagements de Kyoto.
La dernière étude sur le réchauffement de la planète laisse d'ailleurs penser qu'il n'y a plus de temps à perdre. En 1995, on prévoyait une hausse des températures de 1° à 3,5° d'ici 2100. Cette augmentation pourrait bien atteindre 5°. Au cours du siècle qui commence le niveau de la mer pourrait s'élever de 0,15 à 0,95 mètre, menaçant les côtes du Japon, du sud-est asiatique et des Pays-Bas.
par Francine Quentin
Article publié le 07/09/2000