Serbie
Veillée d'armes au Monténégro
Le Monténégro fait toujours partie de la Fédération yougoslave, mais les autorités de Podgorica refusent d'organiser le scrutin décidé par Slobodan Milosevic. Ce dernier a annoncé sa venue au Monténégro ce mercredi 20 septembre.
« Je ne vais pas voter : mon choix, c'est le Monténégro ! » De grands panneaux publicitaires ont fait leur apparition mercredi sur les murs des villes de la petite république, théoriquement associée à la Serbie dans le cadre de la Fédération yougoslave, dont le gouvernement n'entend pas cautionner la «farce électorale» voulue, selon lui, par Belgrade.
Dès les modifications constitutionnelles du mois de juillet dernier et la convocation d'élections présidentielles et législatives au niveau fédéral, les autorités monténégrines avaient indiqué qu'il ne fallait pas compter sur elles, et ni les pressions occidentales, ni les démarches de l'opposition serbe, qui comptait beaucoup sur le soutien monténégrin, n'ont réussi à les faire dévier de ce choix du boycott. Certains citoyens se rendront toutefois aux urnes au Monténégro le 24 septembre : le Parti socialiste populaire (SNP), l'opposition pro-serbe, a pris sur lui d'organiser le scrutin. Au Monténégro, le test politique sera le taux de participation. Après de longues tractations entre le SNP, les autorités monténégrines et l'opposition serbe, un peu plus de 600 des 1 500 bureaux de vote que compte normalement le pays seront ouverts. Le numéro deux du SNP, Predrag Bulatovic, n'a pas exclu que l'on vote également dans des maisons privées, tout en garantissant que les élections se dérouleront de manière régulière. Le SNP a affirmé que 160 000 citoyens monténégrins avaient signé les documents de soutien à la candidature de Slobodan Milosevic, mais Predrag Bulatovic lui-même, plus modeste, ne se donne l'objectif que de réunir 120 à 130 000 voix, soit un tiers environ du corps électoral monténégrin.
Le 24 septembre sera la journée de tous les dangers au Monténégro, chaque camp accusant par avance l'autre de préparer des incidents. Une participation importante sonnerait le glas des aspirations indépendantistes de la petite république, mais le résultat du scrutin en Serbie - très incertain - peut aussi avoir des conséquences imprévisibles au Monténégro. A Cetinje, l'ancienne capitale royale, bastion des indépendantistes convaincus, on en finit presque par souhaiter la victoire de Slobodan Milosevic.
Le risque d'un affrontement avec l'armée fédérale
«Il gagnera, sûrement en fraudant, mais il gagnera, et alors, la communauté internationale ne pourra plus nous refuser l'indépendance», s'exclame un militant indépendantiste. Dernier élément du suspense : la venue annoncée pour mercredi du candidat Milosevic au Monténégro. A plusieurs reprises déjà, ces derniers mois, le président yougoslave a annoncé son intention de visiter la petite république, sans que ces projets ne se concrétisent. Si Slobodan Milosevic venait pour de bon au Monténégro, la police monténégrine serait théoriquement obligée de tenter de procéder à son arrestation, le gouvernement de Podgorica entendant coopérer avec le Tribunal pénal international de La Haye, au risque de précipiter un affrontement ouvert avec l'Armée fédérale.
A quelques jours des élections, les plus confiants semblent être les officiels : «Quels que soient les résultats des élections, rien ne pourra plus arrêter le Monténégro dans l'affirmation de sa complète souveraineté», explique le vice-Premier ministre Dragisa Burzan. Durant l'été, les effectifs de la police se sont encore renforcés, et l'on estime que le gouvernement monténégrin peut désormais sur la fidélité de 25 000 policiers, soit près d'un pour 25 habitants. Dans l'autre camp, le Septième bataillon de l'Armée yougoslave, la phalange des volontaires anti-indépendantistes, parade avec ses bérets noirs dans les rues de Podgorica. Chacun achève de se préparer pour les élections : des armes sont en train d'être distribuées aux partisans de l'un et l'autre camp.
Dès les modifications constitutionnelles du mois de juillet dernier et la convocation d'élections présidentielles et législatives au niveau fédéral, les autorités monténégrines avaient indiqué qu'il ne fallait pas compter sur elles, et ni les pressions occidentales, ni les démarches de l'opposition serbe, qui comptait beaucoup sur le soutien monténégrin, n'ont réussi à les faire dévier de ce choix du boycott. Certains citoyens se rendront toutefois aux urnes au Monténégro le 24 septembre : le Parti socialiste populaire (SNP), l'opposition pro-serbe, a pris sur lui d'organiser le scrutin. Au Monténégro, le test politique sera le taux de participation. Après de longues tractations entre le SNP, les autorités monténégrines et l'opposition serbe, un peu plus de 600 des 1 500 bureaux de vote que compte normalement le pays seront ouverts. Le numéro deux du SNP, Predrag Bulatovic, n'a pas exclu que l'on vote également dans des maisons privées, tout en garantissant que les élections se dérouleront de manière régulière. Le SNP a affirmé que 160 000 citoyens monténégrins avaient signé les documents de soutien à la candidature de Slobodan Milosevic, mais Predrag Bulatovic lui-même, plus modeste, ne se donne l'objectif que de réunir 120 à 130 000 voix, soit un tiers environ du corps électoral monténégrin.
Le 24 septembre sera la journée de tous les dangers au Monténégro, chaque camp accusant par avance l'autre de préparer des incidents. Une participation importante sonnerait le glas des aspirations indépendantistes de la petite république, mais le résultat du scrutin en Serbie - très incertain - peut aussi avoir des conséquences imprévisibles au Monténégro. A Cetinje, l'ancienne capitale royale, bastion des indépendantistes convaincus, on en finit presque par souhaiter la victoire de Slobodan Milosevic.
Le risque d'un affrontement avec l'armée fédérale
«Il gagnera, sûrement en fraudant, mais il gagnera, et alors, la communauté internationale ne pourra plus nous refuser l'indépendance», s'exclame un militant indépendantiste. Dernier élément du suspense : la venue annoncée pour mercredi du candidat Milosevic au Monténégro. A plusieurs reprises déjà, ces derniers mois, le président yougoslave a annoncé son intention de visiter la petite république, sans que ces projets ne se concrétisent. Si Slobodan Milosevic venait pour de bon au Monténégro, la police monténégrine serait théoriquement obligée de tenter de procéder à son arrestation, le gouvernement de Podgorica entendant coopérer avec le Tribunal pénal international de La Haye, au risque de précipiter un affrontement ouvert avec l'Armée fédérale.
A quelques jours des élections, les plus confiants semblent être les officiels : «Quels que soient les résultats des élections, rien ne pourra plus arrêter le Monténégro dans l'affirmation de sa complète souveraineté», explique le vice-Premier ministre Dragisa Burzan. Durant l'été, les effectifs de la police se sont encore renforcés, et l'on estime que le gouvernement monténégrin peut désormais sur la fidélité de 25 000 policiers, soit près d'un pour 25 habitants. Dans l'autre camp, le Septième bataillon de l'Armée yougoslave, la phalange des volontaires anti-indépendantistes, parade avec ses bérets noirs dans les rues de Podgorica. Chacun achève de se préparer pour les élections : des armes sont en train d'être distribuées aux partisans de l'un et l'autre camp.
par A Podgorica, Jean-Arnault Dérens
Article publié le 19/09/2000