Pétrole
Valse des étiquettes en Afrique
Le gouvernement sénégalais, qui s'efforçait jusqu'ici de retenir le prix du carburant a finalement dû céder sous la pression des cours : il a décidé ce week-end d'accompagner la croissance du baril de pétrole en relevant de 15% le prix des produits pétroliers. Quelques jours plus tôt, c'est le Niger qui avait décidé d'un relèvement de 10% du prix du carburant. De telles augmentations perturbent les équilibres macro-économiques, mais elles devenaient indispensables, car le Sénégal et le Niger, comme la plupart des pays africains, sont très dépendants de leurs importations pétrolières.
Dix pour cent de plus pour le prix du carburant au Niger, 15% pour les produits pétroliers au Sénégal, où le litre d'essence passe de 483 à 555 CFA. Au Togo, la hausse a déjà eu lieu il y a trois semaines. Il devient difficile, pour les gouvernements africains, d'amortir le coût d'un baril de pétrole cher. Et, les uns après les autres, les pays doivent accompagner la flambée des cours du brut. Au Burkina-Faso, la transition a été plus douce : cela fait quelques années que le prix à la pompe est indexé sur celui du marché international.
Cette dépendance des pays non producteurs s'éclaire à la lumière de l'échec des autres sources d'énergie. L'électricité nucléaire : seule l'Afrique du Sud la maîtrise. L'énergie hydraulique : elle est là, mais ne sert que d'appoint. Il existe, par exemple, deux barrages électriques au Burkina, mais leurs turbines n'ont qu'une contribution limitée à l'énergie nationale.
Pour produire d'autres formes d'énergie à grande échelle, il faudrait en fait des investissements importants. Le gaz, par exemple, demande des financements pour l'exploration, le développement du gisement, et, ensuite pour la mise en place des moyens de transport et du réseau de distribution. Peu de pays peuvent se l'offrir, et c'est ce qui poussent certains à laisser les mains libres au secteur privé. L'autre solution, c'est une coopération à l'échelon régional, et, ces dernières années, on a trouvé plusieurs projets dans les cartons des gouvernants : un gazoduc entre le Mozambique et l'Afrique du Sud, un autre entre le Ghana et la Côte d'Ivoire. Plus récemment, le Bénin, le Togo et le Ghana ont commencé à travailler sur le projet d'un gazoduc sous-marin, qui leur permettrait de s'alimenter auprès du Nigeria.
Cette dépendance des pays non producteurs s'éclaire à la lumière de l'échec des autres sources d'énergie. L'électricité nucléaire : seule l'Afrique du Sud la maîtrise. L'énergie hydraulique : elle est là, mais ne sert que d'appoint. Il existe, par exemple, deux barrages électriques au Burkina, mais leurs turbines n'ont qu'une contribution limitée à l'énergie nationale.
Pour produire d'autres formes d'énergie à grande échelle, il faudrait en fait des investissements importants. Le gaz, par exemple, demande des financements pour l'exploration, le développement du gisement, et, ensuite pour la mise en place des moyens de transport et du réseau de distribution. Peu de pays peuvent se l'offrir, et c'est ce qui poussent certains à laisser les mains libres au secteur privé. L'autre solution, c'est une coopération à l'échelon régional, et, ces dernières années, on a trouvé plusieurs projets dans les cartons des gouvernants : un gazoduc entre le Mozambique et l'Afrique du Sud, un autre entre le Ghana et la Côte d'Ivoire. Plus récemment, le Bénin, le Togo et le Ghana ont commencé à travailler sur le projet d'un gazoduc sous-marin, qui leur permettrait de s'alimenter auprès du Nigeria.
par Laurent Correau
Article publié le 18/09/2000