Monnaie unique européenne
Une sous-évaluation préoccupante
La monnaie unique européenne est nettement sous-évaluée et cela commence à poser problème, y compris aux experts du Fonds monétaire international. La dépréciation de l'euro, face au dollar et au yen, offrait, jusqu'à présent, plus d'avantages que d'inconvénients. Avec la hausse du prix du pétrole et la chute accélérée des derniers jours, le débat s'engage entre les partisans d'une intervention des autorités monétaires et les tenants d'un retour naturel et progressif à l'équilibre.
Depuis son lancement le 1er janvier 1999, l'euro a perdu 30% de sa valeur par rapport au dollar. Ces jours-ci, il atteignait même le plancher de 0,84 dollar. Selon le FMI, un dollar et un yen trop élevés pourraient constituer un danger pour ceux-la mêmes qui paraissent en bénéficier : les Etats-Unis sont confrontés à un déficit extérieur très important tandis que l'économie japonaise, qui se relève à peine d'une grave crise, voit sa compétitivité s'effriter.
De fait, la faiblesse de l'euro n'est pas liée aux performances économiques des onze pays de la zone. La croissance devrait s'établir à 3,5% en 2000 et 3,4% en 2001, grâce notamment aux exportations, dopées par un taux de change favorable. Le chômage diminue, la consommation s'accélère. Mais, pour l'instant, les gouvernements européens laissent faire car les avantages semblent l'emporter. Les Allemands attribuent au recul de l'euro une bonne partie de la reprise économique, et le chef du gouvernement italien, Giuliano Amato, se félicite ouvertement que «l'euro faible fasse la joie» des entreprises européennes. En France, les vingt plus grands groupes tels France-Telecom, Alcatel ou PSA, ont enregistré, au premier semestre 2000, des bénéfices inespérés. Sans compter TotalFinaElf qui profite à plein de la flambée du prix du baril.
En revanche, une trop longue période de dépréciation de l'euro finirait par avoir des effets négatifs sur les exportations et le taux d'inflation, au moment où la facture pétrolière, réglée en dollars, s'envole. Ces inconvénients ne sont plus à négliger et donnent des arguments aux partisans d'une intervention.
Le manque de confiance des marchés à l'égard de la devise européenne viendrait, selon les analystes, de l'opacité des décisions de la Banque centrale européenne, jalouse de son indépendance. Pour Horst Koehler, directeur général du FMI, seule une concertation entre les banques centrales européenne, américaine et japonaise pour vendre du dollar et du yen et acheter de l'euro, a quelque chance de réussir. Mais le soutien des Etats-Unis à cette opération est loin d'être acquis. De plus, même en Europe, la position n'est pas unique. Beaucoup, à l'instar du gouverneur de la Banque du Portugal, Vitor Constancio, prônent l'attentisme estimant que les perspectives économiques favorables de la zone euro finiront par amener la correction nécessaire du taux de change.
De fait, la faiblesse de l'euro n'est pas liée aux performances économiques des onze pays de la zone. La croissance devrait s'établir à 3,5% en 2000 et 3,4% en 2001, grâce notamment aux exportations, dopées par un taux de change favorable. Le chômage diminue, la consommation s'accélère. Mais, pour l'instant, les gouvernements européens laissent faire car les avantages semblent l'emporter. Les Allemands attribuent au recul de l'euro une bonne partie de la reprise économique, et le chef du gouvernement italien, Giuliano Amato, se félicite ouvertement que «l'euro faible fasse la joie» des entreprises européennes. En France, les vingt plus grands groupes tels France-Telecom, Alcatel ou PSA, ont enregistré, au premier semestre 2000, des bénéfices inespérés. Sans compter TotalFinaElf qui profite à plein de la flambée du prix du baril.
En revanche, une trop longue période de dépréciation de l'euro finirait par avoir des effets négatifs sur les exportations et le taux d'inflation, au moment où la facture pétrolière, réglée en dollars, s'envole. Ces inconvénients ne sont plus à négliger et donnent des arguments aux partisans d'une intervention.
Le manque de confiance des marchés à l'égard de la devise européenne viendrait, selon les analystes, de l'opacité des décisions de la Banque centrale européenne, jalouse de son indépendance. Pour Horst Koehler, directeur général du FMI, seule une concertation entre les banques centrales européenne, américaine et japonaise pour vendre du dollar et du yen et acheter de l'euro, a quelque chance de réussir. Mais le soutien des Etats-Unis à cette opération est loin d'être acquis. De plus, même en Europe, la position n'est pas unique. Beaucoup, à l'instar du gouverneur de la Banque du Portugal, Vitor Constancio, prônent l'attentisme estimant que les perspectives économiques favorables de la zone euro finiront par amener la correction nécessaire du taux de change.
par Francine Quentin
Article publié le 21/09/2000