Pétrole
Le prix du baril rogne la croissance
La hausse du prix du pétrole, brutale et inattendue dans son ampleur, vient troubler l'euphorie générale liée au retour de la croissance dans l'économie mondiale. Les analystes s'interrogent : jusqu'à quel point leurs projections optimistes, pour 2000 et 2001, sont-elles remises en cause par un prix élevé du baril¯?
Horst Koehler, directeur général du Fonds monétaire international le reconnaît, «les prix du pétrole jettent une ombre nouvelle sur les perspectives économiques» et la croissance mondiale pourrait ne pas atteindre les prévisions élaborées alors que le prix du baril était très inférieur à ce qu'il est actuellement. Le FMI tablait en effet sur une croissance mondiale de 4,7¯% cette année et 4,2¯% en 2001, mais elle pourrait être inférieure de 0,25¯% à 0,50¯% aux prévisions si le prix du pétrole restait durablement élevé. Et ce devrait être le cas, estime le FMI, «dans un environnement d'augmentation de la demande et de faibles réserves». Cette organisation financière internationale prévoit un prix moyen de 26,5 dollars le baril en 2000 et de 23 dollars en 2001.
La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced) est, elle aussi, préoccupée de l'impact du prix du pétrole sur la croissance mondiale. Elle s'est livrée à une simulation, fondée sur l'hypothèse que le prix du pétrole passerait à 26 dollars le baril en 2000 et à 31 dollars par la suite. Résultat¯: cette année les conséquences sur la croissance seraient négligeables sauf aux Philippines ou en Thaïlande, mais, à plus long terme, les effets deviendraient sensibles, plus nettement d'ailleurs dans les pays en développement que dans les pays développés.
La Banque mondiale a basé ses projections, en avril dernier, sur un baril à 30 dollars en 2000 et 25 dollars en 2001. La diminution de la croissance imputable au relèvement du prix de l'énergie atteint, dans ce cas, 0,2¯% cette année et 0,4¯% en 2001. Enfin, l'OCDE, organisation regroupant les pays industrialisés, prévoyait, il y a quelques mois, une baisse de 0,2 point du taux de croissance prévisible aux Etats-Unis et en Europe et jusqu'à 0,4 point au Japon, plus dépendant de l'extérieur pour son approvisionnement énergétique.
Ainsi, quelles que soient les institutions et les scénarios envisagés, leurs conclusions se rapprochent toutes plus ou moins. Le prix du pétrole ne devrait pas diminuer rapidement ni de manière très sensible. Même la bonne volonté manifestée par certains pays de l'Opep, dont l'Arabie Saoudite, pour maintenir le prix du pétrole entre 22 et 28 dollars le baril en ouvrant davantage le robinet, ne déride pas les analystes. Le pétrole supplémentaire destiné à peser sur les cours, font-ils remarquer, ne parviendra pas dans les pays occidentaux avant un moisà Tel n'est pas l'avis du ministre vénézuélien de l'énergie et président de l'Opep, Ali Rodriguez. Rassurant, il affirme que le prix du baril va commencer à baisser à partir du 1er octobre et que les mécanismes de correction du cartel pétrolier l'empêcheront de grimper à 40 dollars. Il dément aussi qu'il y ait désaccord, au sein de son organisation, sur la nécessité de stabiliser le marché. Stabiliser, certes, mais à quel prix¯?
La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced) est, elle aussi, préoccupée de l'impact du prix du pétrole sur la croissance mondiale. Elle s'est livrée à une simulation, fondée sur l'hypothèse que le prix du pétrole passerait à 26 dollars le baril en 2000 et à 31 dollars par la suite. Résultat¯: cette année les conséquences sur la croissance seraient négligeables sauf aux Philippines ou en Thaïlande, mais, à plus long terme, les effets deviendraient sensibles, plus nettement d'ailleurs dans les pays en développement que dans les pays développés.
La Banque mondiale a basé ses projections, en avril dernier, sur un baril à 30 dollars en 2000 et 25 dollars en 2001. La diminution de la croissance imputable au relèvement du prix de l'énergie atteint, dans ce cas, 0,2¯% cette année et 0,4¯% en 2001. Enfin, l'OCDE, organisation regroupant les pays industrialisés, prévoyait, il y a quelques mois, une baisse de 0,2 point du taux de croissance prévisible aux Etats-Unis et en Europe et jusqu'à 0,4 point au Japon, plus dépendant de l'extérieur pour son approvisionnement énergétique.
Ainsi, quelles que soient les institutions et les scénarios envisagés, leurs conclusions se rapprochent toutes plus ou moins. Le prix du pétrole ne devrait pas diminuer rapidement ni de manière très sensible. Même la bonne volonté manifestée par certains pays de l'Opep, dont l'Arabie Saoudite, pour maintenir le prix du pétrole entre 22 et 28 dollars le baril en ouvrant davantage le robinet, ne déride pas les analystes. Le pétrole supplémentaire destiné à peser sur les cours, font-ils remarquer, ne parviendra pas dans les pays occidentaux avant un moisà Tel n'est pas l'avis du ministre vénézuélien de l'énergie et président de l'Opep, Ali Rodriguez. Rassurant, il affirme que le prix du baril va commencer à baisser à partir du 1er octobre et que les mécanismes de correction du cartel pétrolier l'empêcheront de grimper à 40 dollars. Il dément aussi qu'il y ait désaccord, au sein de son organisation, sur la nécessité de stabiliser le marché. Stabiliser, certes, mais à quel prix¯?
par Francine Quentin
Article publié le 20/09/2000