Affaires politico-financières
Tourner la page ?
L'affaire Méry continue d'ébranler la classe politique française. Après la mise en cause de l'ancien ministre de l'Economie, l'idée d'une amnistie pour les affaires liées au financement des partis politiques est revenue sur le devant de la scène. Une proposition de Patrick Devedjian, porte-parole du RPR, qui a suscité un tollé dans la classe politique française.
Le débat sur l'amnistie des affaires politico-financières du passé refait surface alors que la cohabitation vient de connaître un regain de tension provoqué par l'affaire de la cassette vidéo de Jean-Claude Méry, un moment détenue par Dominique Strauss-Kahn et mettant en cause Jacques Chirac.
Certains, à droite, ont évoqué une forme «d'amnistie» pour «tourner la page» et mettre un terme à ces affaires qui reviennent assez régulièrement dans l'actualité. Les hommes politiques, de droite comme de gauche, qui se sont fait entendre, ont conscience que le climat politique risque fort d'être empoisonné pour de longues années encore, compte tenu du nombre grandissant et de la complexité des affaires en cours d'instruction, avec ce que cela suppose de rebondissements et d'effets dévastateurs sur l'opinion publique. Un sondage SOFRES révèle d'ailleurs que 64% des Français considèrent les hommes politiques comme «plutôt corrompus».
«Une amnistie sous certaines conditions»
Premier à avoir mis le feu aux poudres, Patrick Devedjian, porte-parole du RPR, estime que Jacques Chirac «doit prendre l'initiative de tirer un trait sur ce passé funeste» évoquant même l'idée «d'une amnistie sous certaines conditions». Après avoir exhumé cette idée sulfureuse avec Alain Juppé, Patrick Devedjian s'est rapidement rétracté alors que l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac continuait sur sa lancée.
L'amnistie de 1990 a laissé des traces dans l'opinion publique qui l'avait assimilée, à l'époque, à une impunité des politiques. De son côté, Philippe Séguin, candidat RPR à la Mairie de Paris a invité tous les responsables politiques à «ne plus utiliser les turpitudes supposées de l'adversaire» et à «tourner la page faute de quoi, dans 20 ans, on en sera encore là où on en est aujourd'hui». Le seul, qui à droite, a qualifié cette hypothèse d'amnistie comme «complètement folle» est François Bayrou, président de l'UDF.
La gauche, quant à elle, ne l'entend pas de cette oreille. Le parti socialiste a jugé «inacceptable» toute amnistie, la considérant comme «une faute contre notre démocratie». Le député vert, Noël Mamère a même parlé de «provocation, au moment où la grande majorité des Français ont envie de vomir». Seul à gauche, le ministre de la ville Claude Bartolone, a souhaité que «l'on puisse trouver une solution» car, selon lui «nous ne pouvons pas vivre au cours de ces deux ans qui viennent avec un débat politique rythmé par le son des affaires».
Elisabeth Guigou, la garde des Sceaux, a clos le débat qui agitait la classe politique, en affirmant fermement «qu'il n'est pas question qu'il y ait une amnistie qui exonère les responsables politiques mêlés à des affaires de leur responsabilité. Il est très important que la justice passe, et qu'elle passe pour tout le monde». Et la ministre de la Justice de conclure : «Je pense qu'il faut se débarrasser de l'affairisme en politique, c'est à éradiquer absolument».
Certains, à droite, ont évoqué une forme «d'amnistie» pour «tourner la page» et mettre un terme à ces affaires qui reviennent assez régulièrement dans l'actualité. Les hommes politiques, de droite comme de gauche, qui se sont fait entendre, ont conscience que le climat politique risque fort d'être empoisonné pour de longues années encore, compte tenu du nombre grandissant et de la complexité des affaires en cours d'instruction, avec ce que cela suppose de rebondissements et d'effets dévastateurs sur l'opinion publique. Un sondage SOFRES révèle d'ailleurs que 64% des Français considèrent les hommes politiques comme «plutôt corrompus».
«Une amnistie sous certaines conditions»
Premier à avoir mis le feu aux poudres, Patrick Devedjian, porte-parole du RPR, estime que Jacques Chirac «doit prendre l'initiative de tirer un trait sur ce passé funeste» évoquant même l'idée «d'une amnistie sous certaines conditions». Après avoir exhumé cette idée sulfureuse avec Alain Juppé, Patrick Devedjian s'est rapidement rétracté alors que l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac continuait sur sa lancée.
L'amnistie de 1990 a laissé des traces dans l'opinion publique qui l'avait assimilée, à l'époque, à une impunité des politiques. De son côté, Philippe Séguin, candidat RPR à la Mairie de Paris a invité tous les responsables politiques à «ne plus utiliser les turpitudes supposées de l'adversaire» et à «tourner la page faute de quoi, dans 20 ans, on en sera encore là où on en est aujourd'hui». Le seul, qui à droite, a qualifié cette hypothèse d'amnistie comme «complètement folle» est François Bayrou, président de l'UDF.
La gauche, quant à elle, ne l'entend pas de cette oreille. Le parti socialiste a jugé «inacceptable» toute amnistie, la considérant comme «une faute contre notre démocratie». Le député vert, Noël Mamère a même parlé de «provocation, au moment où la grande majorité des Français ont envie de vomir». Seul à gauche, le ministre de la ville Claude Bartolone, a souhaité que «l'on puisse trouver une solution» car, selon lui «nous ne pouvons pas vivre au cours de ces deux ans qui viennent avec un débat politique rythmé par le son des affaires».
Elisabeth Guigou, la garde des Sceaux, a clos le débat qui agitait la classe politique, en affirmant fermement «qu'il n'est pas question qu'il y ait une amnistie qui exonère les responsables politiques mêlés à des affaires de leur responsabilité. Il est très important que la justice passe, et qu'elle passe pour tout le monde». Et la ministre de la Justice de conclure : «Je pense qu'il faut se débarrasser de l'affairisme en politique, c'est à éradiquer absolument».
par Clarisse Vernhes
Article publié le 28/09/2000