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Concorde

La lamelle provenait <br> d'un DC-10

Chaque semaine apporte son lot d'éléments nouveaux dans l'enquête sur le crash du Concorde d'Air France. La compagnie américaine Continental Airlines a fait savoir que l'un de ses DC 10, ayant décollé de la même piste que le Concorde à Roissy quelques minutes avant, avait perdu une lamelle métallique. Et c'est cette pièce qui reste le suspect numéro un dans la tragédie. La question des responsabilités est relancée.
Peu à peu les pièces du puzzle de la catastrophe du Concorde d'Air France s'assemblent, sans livrer tous les rouages du scénario du crash de l'appareil sur la ville de Gonesse, près de l'aéroport parisien de Roissy Charles de Gaulle le 25 juillet dernier.

L'origine d'une lamelle métallique, sur laquelle Concorde aurait roulé sur la piste de décollage, provoquant ainsi l'éclatement d'un de ses pneus, est aujourd'hui quasiment établie. La compagnie américaine Continental Airlines a fait savoir que l'un de ses appareils, un DC-10, aurait perdu une pièce similaire. Cet appareil avait décollé quelques minutes avant le Concorde, sur la même piste. L'avion américain effectuait le vol Paris-Newark (un aéroport new-yorkais).

Le BEA, le Bureau enquêtes accidents, a publié la semaine dernière sur Internet, sur le site http://www.bea-fr.org un premier rapport d'enquêtes, dans lequel apparaissait le cliché de cette lamelle, longue d'une quarantaine de centimètres.

Avenir incertain

Cela dit, l'avenir du Concorde, dont tous les appareils de la flotte Air France et British Airways sont maintenus au sol, reste incertain. Selon le quotidien Le Parisien, Air France envisagerait de mettre en place courant décembre un vol quotidien à destination de New York, sur un Boeing 777.

Il s'agirait de trouver une compensation pour les hommes d'affaires privés de Concorde, toujours frappé par l'interdiction de voler.

Toujours selon le quotidien parisien, la direction d'Air France n'envisagerait pas de reprise de vol du supersonique avant le printemps 2001 dans le meilleur des cas. Dans le rapport consultable sur Internet, les enquêteurs réaffirment que la destruction du pneu du Concorde a provoqué, moins d'une trentaine de secondes après, divers dégâts à la structure de l'avion. Par ailleurs, le rapport précise qu'aucun réacteur n'a pris feu pendant le vol, contrairement à ce que l'on avait pu croire au vu des images de l'appareil, traînant une longue flamme derrière lui, tel un chalumeau.

L'équipage avait pris la décision de couper le moteur numéro deux -décision confirmée par le décryptage de la boîte noire- mais cette mesure pour contenir l'incendie a été vaine.

Les derniers mots échangés entre la tour de contrôle et l'équipage montrent que le pilote a tenté de se poser en catastrophe sur l'aéroport voisin du Bourget. Pour reconstituer entièrement le puzzle de cette tragédie, les enquêteurs s'appuient sur des faits techniques: la perforation d'un réservoir de carburant, la fuite de ce carburant, la perte de poussée des deux moteurs et la baisse de vitesse qui en est résultée. Enfin l'inflammation du carburant et le déclenchement d'un feu très violent. Ce rapport a été remis aux juges d'instruction chargés de l'enquête et doit servir de base à une réunion franco-britannique sur l'avenir du Concorde le 7 septembre prochain.





par Sylvie  Berruet

Article publié le 05/09/2000