Côte d''Ivoire
Déception des exclus, incidents à Paris
La déception gagne du terrain après l'invalidation, par la Cour suprême ivoirienne, de tous les candidats en course pour la présidentielle, à l'exception du général Gueï et du leader du Front populaire ivoirien Laurent Gbagbo. A Paris, plus d'une cinquantaine de manifestants ont fait irruption dans les locaux de l'ambassade de Côte d'Ivoire.
C'est aux cris de «pas de dictature militaire en Côte d'Ivoire !», «Gueï, assassin !», qu'une cinquantaine de manifestants, pour la plupart des partisans d'Alassane Ouattara, se sont rendus lundi matin à l'ambassade de Côte d'Ivoire, dans le 16e arrondissement de Paris. Des incidents ont éclaté. Un incendie qui s'est déclenché au troisième et au quatrième étage du bâtiment a été rapidement éteint par les pompiers dépêchés sur place. Des voitures stationnées sur le parking de l'ambassade ont été endommagées et des vitres du bâtiment ont été brisées.
Les manifestants ont ensuite été évacués, une vingtaine d'entre eux ont été conduits au siège de la 1ere division de police judiciaire. « Non à un régime militaire en Côte d'Ivoire. Nous exigeons le rétablissement de tous les candidats à l'élection présidentielle et la libération de tous les prisonniers politiques », a dit devant l'ambassade Gogodua Gnizako, le représentant du RDR en France.
Cette colère fait suite à la décision de la Cour suprême, vendredi, d'écarter de l'élection présidentielle du 22 octobre, 14 des 19 candidats à la présidentielle et d'exclure ainsi de la course les deux principaux partis (le PDCI et le RDR). La candidature d'Alassane Ouattara, la candidat du RDR, a de fait été invalidée. Dans une intervention retransmise vendredi soir à la télévision et à la radio ivoiriennes, le juge Tia Koné a longuement détaillé les motifs d'exclusion de la plupart des candidats à la magistrature suprême.
Réactions en chaîne
Les réactions ne se sont pas faites attendre. Interrogé sur RFI, Laurent Dona Fologo, le secrétaire général de PDCI (l'ex-parti au pouvoir), s'est dit et surpris et déçu. Même déception pour Alassane Ouattara qui considère cette décision comme une «mascarade». Dimanche à Abidjan, des militants du PDCI, ont demandé à leurs dirigeants, à l'issue d'une réunion de plus de quatre heures, de tout mettre en £uvre pour empêcher la tenue de l'élection présidentielle. Ils ont également réclamé le boycott par leur formation, des législatives du 10 décembre prochain.
Au plan international, l'OUA, l'Organisation de l'unité africaine, a «déploré» la décision de la Cour suprême. En France, Hubert Védrine, le ministre des Affaires étrangères, a estimé dimanche sur Europe 1 que l'élection présidentielle était «légale» car « conforme à la constitution ivoirienne », tout en regrettant que «la liberté de choix soit restreinte».
De leur côté, les Etats-Unis ont décidé de suspendre leur aide à la préparation du scrutin, parlant de «décision injuste» et critiquant vivement le régime militaire au pouvoir depuis décembre 1999. Washington a appelé les pays donateurs à faire de même.
En guise de réponse, Honoré Guié, le président de la Commission nationale électorale ivoirienne, a déclaré dimanche à Abidjan que le gouvernement était prêt à financer seul l'élection en cas de défection de la communauté internationale. «Je voudrais que les Ivoiriens soient convaincus que l'élection présidentielle aura bien lieu le 22 octobre, a-t-il déclaré. Cette date est maintenue».
Les manifestants ont ensuite été évacués, une vingtaine d'entre eux ont été conduits au siège de la 1ere division de police judiciaire. « Non à un régime militaire en Côte d'Ivoire. Nous exigeons le rétablissement de tous les candidats à l'élection présidentielle et la libération de tous les prisonniers politiques », a dit devant l'ambassade Gogodua Gnizako, le représentant du RDR en France.
Cette colère fait suite à la décision de la Cour suprême, vendredi, d'écarter de l'élection présidentielle du 22 octobre, 14 des 19 candidats à la présidentielle et d'exclure ainsi de la course les deux principaux partis (le PDCI et le RDR). La candidature d'Alassane Ouattara, la candidat du RDR, a de fait été invalidée. Dans une intervention retransmise vendredi soir à la télévision et à la radio ivoiriennes, le juge Tia Koné a longuement détaillé les motifs d'exclusion de la plupart des candidats à la magistrature suprême.
Réactions en chaîne
Les réactions ne se sont pas faites attendre. Interrogé sur RFI, Laurent Dona Fologo, le secrétaire général de PDCI (l'ex-parti au pouvoir), s'est dit et surpris et déçu. Même déception pour Alassane Ouattara qui considère cette décision comme une «mascarade». Dimanche à Abidjan, des militants du PDCI, ont demandé à leurs dirigeants, à l'issue d'une réunion de plus de quatre heures, de tout mettre en £uvre pour empêcher la tenue de l'élection présidentielle. Ils ont également réclamé le boycott par leur formation, des législatives du 10 décembre prochain.
Au plan international, l'OUA, l'Organisation de l'unité africaine, a «déploré» la décision de la Cour suprême. En France, Hubert Védrine, le ministre des Affaires étrangères, a estimé dimanche sur Europe 1 que l'élection présidentielle était «légale» car « conforme à la constitution ivoirienne », tout en regrettant que «la liberté de choix soit restreinte».
De leur côté, les Etats-Unis ont décidé de suspendre leur aide à la préparation du scrutin, parlant de «décision injuste» et critiquant vivement le régime militaire au pouvoir depuis décembre 1999. Washington a appelé les pays donateurs à faire de même.
En guise de réponse, Honoré Guié, le président de la Commission nationale électorale ivoirienne, a déclaré dimanche à Abidjan que le gouvernement était prêt à financer seul l'élection en cas de défection de la communauté internationale. «Je voudrais que les Ivoiriens soient convaincus que l'élection présidentielle aura bien lieu le 22 octobre, a-t-il déclaré. Cette date est maintenue».
par Sylvie Berruet
Article publié le 09/10/2000