Proche-Orient
Paix armée après Charm el-Cheikh
Tandis que les Américains ont donné 48 heures aux Israéliens et aux Palestiniens pour mettre en oeuvre les accords de Charm el-Cheikh, des signes d'apaisement sont enregistrés sur le terrain, mais chacun continue de fourbir ses armes pour parer à toute éventualité.
Les signes sont là, mais comment les interpréter ? D'un côté, Israélien et Palestiniens, comme ils s'y sont engagés à Charm el-Cheikh, ont pris des mesures pour apaiser la tension. Ainsi, les médias palestiniens ont cessé leurs diatribes anti-israéliennes et les policiers de l'Autorité palestinienne sont intervenus effectivement pour empêcher les jeunes de s'affronter à l'armée israélienne. Dans le même temps, une grande partie des militants du Hamas et du Jihad islamique sortis de prison il y a quelques jours ont retrouvé le chemin de leurs cellule.
Pour leur part, les Israéliens ont retirés leurs chars de l'entrée de plusieurs localités palestiniennes et démonté certains barrages en béton installés à l'entrée des villes aux débuts des violences. Le passage de Rafah, entre la bande de Gaza et l'Egypte, a été rouvert, ainsi que le pont Allenby qui relie la Cisjordanie à la Jordanie tandis que l'aéroport international de Gaza était rouvert au trafic aérien. Selon un porte-parole israélien, le président Clinton a donné un délai de 48 heures pour la mise en place effective des dispositions de Charm el Cheikh. Comme l'a indiqué Madeleine Albright, la secrétaire d'Etat américaine, «c'est ce qui se passe sur le terrain qui compte».
En dépit de cette prudence, de rigueur avant comme après le sommet de Charm el-Cheikh, les Américains jugent positifs les résultats de cette rencontre et insistent sur les signes de décrispation.
«Des jours de feu et de combat»
Mais le règlement de la question la plus épineuse, celle qui avait fait échouer les négociations de Paris et qui menaçait de Il en est d'autres, cependant, qui incitent au pessimisme. Le chef des Tanzim (un mouvement armé des jeunesses du Fatah), Marouane Barghouti n'a pas vraiment accepté les résultats du sommet de Charm el-Cheikh, qu'il considère comme un échec. Yasser Arafat assure le service minimum pour défendre un texte qu'il n'a d'ailleurs pas signé, pas davantage d'ailleurs qu'Ehoud Barak. Et son ministre des Communications, l'ancien islamiste Imad Falouji, de passage à Doubaï, a déclaré à des journalistes que «l'Intifada ne devait plus se limiter à Gaza et à la Cisjordanie mais frapper au c£ur d'Israël». Ce n'est évidemment pas le message d'apaisement attendu par les dirigeants de l'Etat hébreu. Mais ces derniers ne sont pas en reste. Ehoud Barak continue de vouloir la formation d'un gouvernement d'«urgence nationale» incluant le Likoud, bien qu'Ariel Sharon en ait rejeté le principe après la «compromission» de Charm el-Cheikh. Pour le chef du gouvernement israélien, «le peuple israélien a besoin d'unité car les jours à venir seront difficiles, des jours de feu et de combat».
Israël est d'ailleurs passé aux actes. Une unité d'élite a enlevé dans les Territoires palestiniens huit Palestiniens soupçonnés d'avoir participé le 12 octobre au lynchage de deux soldats de Tsahal. L'opération, menée conjointement par l'armée et les services de sécurité (Shin Beth). Les supects auraient été identifiés à partir de la bande vidéo tournée lors du lynchage. Commentant l'opération, le vice-ministre de la défense, Ephraïm Sneh, a indiqué : «la justice frappera ceux qui ont perpétré cet acte, tout comme elle a atteint ceux qui ont perpétré le massacre de Münich».
Une déclaration qui n'est pas particulièrement encourageante : si le Mossad a en effet réussi à assassiner la plupart des membres du commando, les services israéliens avaient commis une bavure qui avait terni leur réputation en assassinant à Lillehammer (Norvège) un serveur de bar marocain, confondu à tort avec un terroriste de Septembre noir.
Pour leur part, les Israéliens ont retirés leurs chars de l'entrée de plusieurs localités palestiniennes et démonté certains barrages en béton installés à l'entrée des villes aux débuts des violences. Le passage de Rafah, entre la bande de Gaza et l'Egypte, a été rouvert, ainsi que le pont Allenby qui relie la Cisjordanie à la Jordanie tandis que l'aéroport international de Gaza était rouvert au trafic aérien. Selon un porte-parole israélien, le président Clinton a donné un délai de 48 heures pour la mise en place effective des dispositions de Charm el Cheikh. Comme l'a indiqué Madeleine Albright, la secrétaire d'Etat américaine, «c'est ce qui se passe sur le terrain qui compte».
En dépit de cette prudence, de rigueur avant comme après le sommet de Charm el-Cheikh, les Américains jugent positifs les résultats de cette rencontre et insistent sur les signes de décrispation.
«Des jours de feu et de combat»
Mais le règlement de la question la plus épineuse, celle qui avait fait échouer les négociations de Paris et qui menaçait de Il en est d'autres, cependant, qui incitent au pessimisme. Le chef des Tanzim (un mouvement armé des jeunesses du Fatah), Marouane Barghouti n'a pas vraiment accepté les résultats du sommet de Charm el-Cheikh, qu'il considère comme un échec. Yasser Arafat assure le service minimum pour défendre un texte qu'il n'a d'ailleurs pas signé, pas davantage d'ailleurs qu'Ehoud Barak. Et son ministre des Communications, l'ancien islamiste Imad Falouji, de passage à Doubaï, a déclaré à des journalistes que «l'Intifada ne devait plus se limiter à Gaza et à la Cisjordanie mais frapper au c£ur d'Israël». Ce n'est évidemment pas le message d'apaisement attendu par les dirigeants de l'Etat hébreu. Mais ces derniers ne sont pas en reste. Ehoud Barak continue de vouloir la formation d'un gouvernement d'«urgence nationale» incluant le Likoud, bien qu'Ariel Sharon en ait rejeté le principe après la «compromission» de Charm el-Cheikh. Pour le chef du gouvernement israélien, «le peuple israélien a besoin d'unité car les jours à venir seront difficiles, des jours de feu et de combat».
Israël est d'ailleurs passé aux actes. Une unité d'élite a enlevé dans les Territoires palestiniens huit Palestiniens soupçonnés d'avoir participé le 12 octobre au lynchage de deux soldats de Tsahal. L'opération, menée conjointement par l'armée et les services de sécurité (Shin Beth). Les supects auraient été identifiés à partir de la bande vidéo tournée lors du lynchage. Commentant l'opération, le vice-ministre de la défense, Ephraïm Sneh, a indiqué : «la justice frappera ceux qui ont perpétré cet acte, tout comme elle a atteint ceux qui ont perpétré le massacre de Münich».
Une déclaration qui n'est pas particulièrement encourageante : si le Mossad a en effet réussi à assassiner la plupart des membres du commando, les services israéliens avaient commis une bavure qui avait terni leur réputation en assassinant à Lillehammer (Norvège) un serveur de bar marocain, confondu à tort avec un terroriste de Septembre noir.
par Olivier Da Lage
Article publié le 19/10/2000