Proche-Orient
Un sommet arabe sous pressions
Le sommet arabe du Caire intervient au lendemain d'un autre «vendredi noir», au cours duquel une dizaine de Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne. Mais, pour «extraordinaire» qu'il soit, le sommet du Caire n'échappe pas aux clivages traditionnels qui caractérisent les forums arabes. Les idéalistes purs et durs d'un coté et les réalistes modérés de l'autre.
De notre correspondant en Egypte
La Syrie et son satellite libanais ont annoncé la couler d'entrée de jeux en exigeant « la rupture de toute relation avec Israël ». Une mesure inacceptable pour l'Egypte et la Jordanie qui ont signé des traités de paix avec Israël et qui sont tributaires de l'aide économique et militaire américaine. Une manne annuelle de plus de deux milliards de dollars pour la seule Egypte qui, de plus, est au bord de la crise économique. D'ailleurs les Américains n'ont pas hésité à mettre la pression par le biais du porte-parole du département d'Etat, Richard Boucher, qui a déclaré : « nous ne pensons pas que ce soit le moment de rompre les relations avec Israël ou de couper les contacts ». Il n'aura satisfaction qu'à moitié puisque le projet de résolution adopté par les ministres arabes des Affaires étrangères appelle les pays arabes n'ayant pas signé de traité de paix avec Israël à « cesser toute relation et toute coopération » avec l'Etat hébreu. Une mesure qui concerne la Mauritanie qui a établi des relations diplomatiques, la Tunisie et le Maroc qui ont ouvert des bureaux de liaison, et le Qatar et Oman qui ont installé des représentations commerciales. Une mesure symbolique puisque la plupart de ces représentations étaient déjà gelées.
«Vieux routiers» et «génération Internet»
Le projet prévoit aussi la mise en place d'un « mécanisme de soutien au peuple palestinien » qui serait financé par les monarchies pétrolières du Golfe. Des pays qui, depuis que les Palestiniens se sont rangés du coté de l'Irak durant la guerre du Golfe, avaient pratiquement coupé les vivres à l'OLP. Le projet de résolution comprend aussi un article assez flou où il est question « d'empêcher l'infiltration politique et économique d'Israël dans le monde arabe » ainsi qu'un appel à la création d'une commission d'enquête internationale pour déterminer les responsabilités dans les affrontements et poursuivre les responsables Israéliens pour « crime de guerre ». Une commission qui avait été enterrée lors du sommet de Charm el-Cheikh.
Mais malgré son « classicisme », le sommet du Caire innove avec le phénomène de l'écart entre deux générations de chefs d'Etat. Il y a les vieux routiers comme le président égyptien Hosni Moubarak et ceux que l'on surnomme la génération Internet : c'est à dire les rois Abdallah de Jordanie et Mohamed VI du Maroc ainsi que le président Bachar el Assad de Syrie. D'un côté, le sage de 72 ans dont 19 passés au pouvoir. De l'autre les juniors qui cherchent encore à faire leurs preuves et dont c'est le premier sommet arabe. Le pilote qui a physiquement combattu Israël et ceux qui en 1973, lors de la dernière grande guerre arabo-israélienne, étaient encore enfants. Un contraste qui n'a pas échappé aux humoristes égyptiens qui ont déjà sorti une anecdote. C'est Moubarak qui invite Abdallah II, Bachar et Mohamed VI à la cafétéria du sommet. Au garçon qui vient prendre la commande Moubarak dit : « ça sera un café bien amer pour moi età des cocas pour les jeunes » !
Toujours est-il que les chefs d'Etat arabes abordent le sommet comme s'ils entraient dans une presse hydraulique. Ils sont soumis aux pressions de leur opinion publique qui requiert des mesures draconiennes et celles du premier ministre israélien Ehoud Barak qui a décidé le gel unilatéral du processus de paix. Une mise en garde visant à éviter les mesures virulentes et qui risque d'avoir l'effet inverse.
La Syrie et son satellite libanais ont annoncé la couler d'entrée de jeux en exigeant « la rupture de toute relation avec Israël ». Une mesure inacceptable pour l'Egypte et la Jordanie qui ont signé des traités de paix avec Israël et qui sont tributaires de l'aide économique et militaire américaine. Une manne annuelle de plus de deux milliards de dollars pour la seule Egypte qui, de plus, est au bord de la crise économique. D'ailleurs les Américains n'ont pas hésité à mettre la pression par le biais du porte-parole du département d'Etat, Richard Boucher, qui a déclaré : « nous ne pensons pas que ce soit le moment de rompre les relations avec Israël ou de couper les contacts ». Il n'aura satisfaction qu'à moitié puisque le projet de résolution adopté par les ministres arabes des Affaires étrangères appelle les pays arabes n'ayant pas signé de traité de paix avec Israël à « cesser toute relation et toute coopération » avec l'Etat hébreu. Une mesure qui concerne la Mauritanie qui a établi des relations diplomatiques, la Tunisie et le Maroc qui ont ouvert des bureaux de liaison, et le Qatar et Oman qui ont installé des représentations commerciales. Une mesure symbolique puisque la plupart de ces représentations étaient déjà gelées.
«Vieux routiers» et «génération Internet»
Le projet prévoit aussi la mise en place d'un « mécanisme de soutien au peuple palestinien » qui serait financé par les monarchies pétrolières du Golfe. Des pays qui, depuis que les Palestiniens se sont rangés du coté de l'Irak durant la guerre du Golfe, avaient pratiquement coupé les vivres à l'OLP. Le projet de résolution comprend aussi un article assez flou où il est question « d'empêcher l'infiltration politique et économique d'Israël dans le monde arabe » ainsi qu'un appel à la création d'une commission d'enquête internationale pour déterminer les responsabilités dans les affrontements et poursuivre les responsables Israéliens pour « crime de guerre ». Une commission qui avait été enterrée lors du sommet de Charm el-Cheikh.
Mais malgré son « classicisme », le sommet du Caire innove avec le phénomène de l'écart entre deux générations de chefs d'Etat. Il y a les vieux routiers comme le président égyptien Hosni Moubarak et ceux que l'on surnomme la génération Internet : c'est à dire les rois Abdallah de Jordanie et Mohamed VI du Maroc ainsi que le président Bachar el Assad de Syrie. D'un côté, le sage de 72 ans dont 19 passés au pouvoir. De l'autre les juniors qui cherchent encore à faire leurs preuves et dont c'est le premier sommet arabe. Le pilote qui a physiquement combattu Israël et ceux qui en 1973, lors de la dernière grande guerre arabo-israélienne, étaient encore enfants. Un contraste qui n'a pas échappé aux humoristes égyptiens qui ont déjà sorti une anecdote. C'est Moubarak qui invite Abdallah II, Bachar et Mohamed VI à la cafétéria du sommet. Au garçon qui vient prendre la commande Moubarak dit : « ça sera un café bien amer pour moi età des cocas pour les jeunes » !
Toujours est-il que les chefs d'Etat arabes abordent le sommet comme s'ils entraient dans une presse hydraulique. Ils sont soumis aux pressions de leur opinion publique qui requiert des mesures draconiennes et celles du premier ministre israélien Ehoud Barak qui a décidé le gel unilatéral du processus de paix. Une mise en garde visant à éviter les mesures virulentes et qui risque d'avoir l'effet inverse.
par Alexandre Buccianti
Article publié le 21/10/2000