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Proche-Orient

La déclaration du Caire

Ce texte a été adopté par 21 des 22 membres de la Ligue, la Libye s'étant retirée samedi du sommet pour protester contre l'absence d'une décision claire sur la rupture des relations avec Israël.

Relations avec Israël


- Les chefs d'Etat se sont engagés «en raison du revers subi par le processus de paix à faire face avec fermeté à toutes tentatives d'infiltration d'Israël dans le monde arabe et à cesser désormais d'établir des relations avec lui».

Ils font porter à Israël la «responsabilité» de toutes les mesures que les pays arabes seraient appelés à prendre concernant leurs relations avec l'Etat hébreu «y compris la rupture des relations» en raison de «l'arrêt des négociations de paix et toutes les conséquences dangereuses qui en résultent».

Après avoir noté que «le blocage du processus de paix sur ses différents volets a entraîné celui des négociations multilatérales», les chefs d'Etat ont décidé de «ne reprendre aucune activité officielle dans le cadre des multilatérales et de mettre fin à toute coopération économique régionale avec la participation d'Israël».


Aide aux Palestiniens


- Création de deux fonds de soutien aux Palestiniens, d'un montant total d'un milliard de dollars, sur proposition de l'Arabie saoudite.

«En réponse à une proposition saoudienne», le sommet a décidé de la création de deux fonds, l'un intitulé «Fonds d'al-Aqsa» d'un montant de 800 millions de dollars consacré à Jérusalem, et l'autre intitulé «Fonds de l'Intifada de Jérusalem», d'un montant de 200 millions de dollars, «consacré à aider les familles des martyrs et à l'éducation de leurs enfants».

Le Fonds d'al-Aqsa «financera des projets visant à préserver l'identité arabe de Jérusalem et à éviter sa disparition, ainsi qu'à permettre aux Palestiniens de Jérusalem de ne plus être dépendants de l'économie israélienne», précise le texte.

Le sommet remercie «les dirigeants saoudiens qui ont décidé de verser le quart du financement des deux fonds» et invite «tous les citoyens arabes à faire don d'un quart de leur salaire d'un jour pour soutenir le soulèvement du peuple palestinien».

Les participants ont décidé également d'ouvrir les marchés arabes aux produits palestiniens et de les exonérer d'impôts et de taxes douanières.


Tribunal international et enquête sur la violence dans les Territoires


- «Demander au Conseil de sécurité de créer un tribunal pénal international spécial pour juger les criminels de guerre israéliens qui ont perpétré des tueries contre les Palestiniens à l'instar des deux tribunaux formés par le conseil pour juger les criminels de guerre au Rwanda et dans l'ex-Yougoslavie».

- «Demander la formation d'une commission d'enquête internationale et neutre sous l'égide des Nations unies, qui soumettra un rapport au Conseil de sécurité et à la Commission des droits de l'Homme sur la cause et la responsabilité de la grave détérioration de la situation dans les territoires palestiniens».

- Le Qatar a également décidé de financer les frais de la commission d'enquête sur les violations des droits de l'Homme dans les territoires occupés, dont la création a été votée jeudi par la Commission des droits de l'Homme de l'ONU à Genève.


Force de protection internationale


- «Demander au Conseil de sécurité et à l'Assemblée générale de l'ONU de fournir la protection nécessaire au peuple palestinien qui ploie sous l'occupation, et ce en examinant la formation d'une force internationale. »


- La déclaration finale a appelé Israël à adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).


Sommet arabe annuel


- Les dirigeants arabes ont adopté le principe de la tenue périodique, chaque année, d'un sommet arabe ordinaire, en précisant que la prochaine réunion aura lieu à Amman en mars 2001 sous la présidence de la Jordanie.


Dans son préambule, le document a accusé Israël d'«avoir transformé le processus de paix en guerre contre le peuple palestinien»

La déclaration «a salué le soulèvement du peuple palestinien (à) qui exprime l'amertume et la frustration après de longues années d'attente des résultats d'un règlement politique qui ne se sont pas matérialisés en raison de l'entêtement d'Israël, de ses man£uvres dilatoires et du non respect de ses engagements».

Pour les dirigeants arabes, Israël est «responsable du regain dans la région de la tension et de la violence», et «le peuple palestinien a droit à des dédommagements d'Israël pour les dégâts matériels et les pertes humaines» subis.

Le document a souligné ensuite que la «paix ne peut être établie qu'avec le retour de Jérusalem (la partie orientale de la ville occupée par Israël en 1967) à la souveraineté palestinienne, la reconnaissance du droit du peuple palestinien à un Etat (à), la récupération de tous les territoires arabes occupés par le retrait total d'Israël de la Cisjordanie, de la bande de Gaza, du Golan syrien jusqu'aux lignes du 4 juin 1967, l'achèvement du retrait du Liban sud (à) y compris des fermes Chebaa et la libération de tous les prisonniers arabes détenus dans les prisons israéliennes».




Article publié le 22/10/2000