Présidentielle 2000
Un calme précaire
Le nouveau président ivoirien Laurent Gbagbo a nommé vendredi son Premier ministre : il s'agit d'Affi Nguessan, 47 ans, son ancien directeur de campagne et ministre de l'Industrie et du Tourisme dans l'ex gouvernement de transition du général Gueï. Dans la matinée, Laurent Gbagbo a reçu le chef du RDR Alassane Ouattara. L'opposant a annoncé peu après que la participation du RDR au gouvernement n'était pas «une priorité».
Une ambiance très détendue régnait ce vendredi matin à la résidence de Laurent Gbagbo, dans le quartier chic de la Riviera II. Des membres de l'entourage présidentiel, la mine satisfaite, s'affairaient. Derrière, dans la cuisine, des femmes préparaient des escargots sauce graine, plat apprécié dans la région natale du nouveau chef de l'Etat, et offraient bières et jus de gingembre à qui voulait. Le nouveau président ivoirien a pourtant entamé un mandat dont les premières semaines s'annoncent particulièrement difficiles.
Dans la matinée, il a reçu comme annoncé la veille le leader du RDR Alassane Ouattara. Les deux hommes se sont dits satisfaits de la rencontre, mais contrairement au souhait de Laurent Gbagbo, l'entrée du Rassemblement des républicains au gouvernement n'est pas acquise. «Dans l'immédiat, notre préoccupation ce sont nos morts et nos blessés», a estimé l'ancien premier ministre, faisant référence aux nombreuses victimes des violences de la veille dans les rangs de son mouvement. «Demain nos instances se réuniront pour décider si nous entrons au gouvernement ou pas», a-t-il ajouté. Il a rappelé qu'il considère l'élection présidentielle comme tronquée et a réitéré son souhait de recommencer le processus à zéro. Mais il a également demandé que les élections législatives, prévues d'ici un peu plus d'un mois, soient organisées dans la transparence, afin de permettre à chaque parti politique ivoirien de compter ses forces. Ce qui confirme tout de même que son parti devrait participer à ce scrutin, comme le PDCI, ancien partie unique.
Le PDCI dit oui au gouvernement
Son président intérimaire, Laurent Dona Fologo, était d'ailleurs également présent chez Laurent Gbagbo, vendredi matin. Contrairement à Alassane Outtara, il a répondu positivement à l'offre de participer à un gouvernement d'unité nationale. «Nous avions signé un accord à Yamoussoukro au mois d'août dernier pour dire que quel que soit le résultat de l'élection présidentielle nous serions prêts à apporter notre contribution à la réussite de la mission du président de la république», a-t-il déclaré, avant de s'opposer à la tenue d'un nouveau scrutin présidentiel. Il a enfin évoqué l'engagement réitéré par Laurent Gbagbo de permettre le retour prochain de l'ex-président Konan Bédié en Côte d'Ivoire.
Dans l'attente de la décision du Rassemblement des républicains, le nouveau chef de l'Etat a nommé un premier ministre, son directeur de campagne Affi Nguessan, qui était ministre du tourisme et de l'industrie dans le gouvernement de transition.
Pendant ce temps, la vie a repris son cours à Abidjan comme dans la plupart des autres villes ayant connu de graves troubles jeudi. Mais l'heure est maintenant au décompte des morts. Le chiffre d'une quarantaine a été avancé dans la matinée. Or le bilan pourrait s'avérer plus élevé. Un charnier, contenant plusieurs dizaines de corps, a en effet été découvert dans la journée dans le quartier de Yopougon. L'identité des victimes reste à confirmer. Mais selon des témoins c'est bien durant les affrontements entre partisans du RDR et du FPI qu'elles auraient été tuées par les forces de sécurité. Dans un tel contexte, Laurent Gbagbo aura fort à faire pour panser les plaies ouvertes à la suite de ces affrontements. A peine arrivé au pouvoir, le nouveau président sait déjà qu'il ne bénéficiera guère de l'état de grâce dont jouissent généralement les présidents nouvellement élus.
Dans la matinée, il a reçu comme annoncé la veille le leader du RDR Alassane Ouattara. Les deux hommes se sont dits satisfaits de la rencontre, mais contrairement au souhait de Laurent Gbagbo, l'entrée du Rassemblement des républicains au gouvernement n'est pas acquise. «Dans l'immédiat, notre préoccupation ce sont nos morts et nos blessés», a estimé l'ancien premier ministre, faisant référence aux nombreuses victimes des violences de la veille dans les rangs de son mouvement. «Demain nos instances se réuniront pour décider si nous entrons au gouvernement ou pas», a-t-il ajouté. Il a rappelé qu'il considère l'élection présidentielle comme tronquée et a réitéré son souhait de recommencer le processus à zéro. Mais il a également demandé que les élections législatives, prévues d'ici un peu plus d'un mois, soient organisées dans la transparence, afin de permettre à chaque parti politique ivoirien de compter ses forces. Ce qui confirme tout de même que son parti devrait participer à ce scrutin, comme le PDCI, ancien partie unique.
Le PDCI dit oui au gouvernement
Son président intérimaire, Laurent Dona Fologo, était d'ailleurs également présent chez Laurent Gbagbo, vendredi matin. Contrairement à Alassane Outtara, il a répondu positivement à l'offre de participer à un gouvernement d'unité nationale. «Nous avions signé un accord à Yamoussoukro au mois d'août dernier pour dire que quel que soit le résultat de l'élection présidentielle nous serions prêts à apporter notre contribution à la réussite de la mission du président de la république», a-t-il déclaré, avant de s'opposer à la tenue d'un nouveau scrutin présidentiel. Il a enfin évoqué l'engagement réitéré par Laurent Gbagbo de permettre le retour prochain de l'ex-président Konan Bédié en Côte d'Ivoire.
Dans l'attente de la décision du Rassemblement des républicains, le nouveau chef de l'Etat a nommé un premier ministre, son directeur de campagne Affi Nguessan, qui était ministre du tourisme et de l'industrie dans le gouvernement de transition.
Pendant ce temps, la vie a repris son cours à Abidjan comme dans la plupart des autres villes ayant connu de graves troubles jeudi. Mais l'heure est maintenant au décompte des morts. Le chiffre d'une quarantaine a été avancé dans la matinée. Or le bilan pourrait s'avérer plus élevé. Un charnier, contenant plusieurs dizaines de corps, a en effet été découvert dans la journée dans le quartier de Yopougon. L'identité des victimes reste à confirmer. Mais selon des témoins c'est bien durant les affrontements entre partisans du RDR et du FPI qu'elles auraient été tuées par les forces de sécurité. Dans un tel contexte, Laurent Gbagbo aura fort à faire pour panser les plaies ouvertes à la suite de ces affrontements. A peine arrivé au pouvoir, le nouveau président sait déjà qu'il ne bénéficiera guère de l'état de grâce dont jouissent généralement les présidents nouvellement élus.
par A Abidjan, Christophe Champin
Article publié le 27/10/2000 Dernière mise à jour le 19/10/2010 à 14:22 TU