Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Guinée

Poursuite des attaques frontalières

La violence se poursuit aux frontières de la Guinée, avec de nouvelles attaques qui ont fait 70 morts ce week-end, sans qu'on sache avec certitude qui en est responsable. Accusant à nouveau les rebelles sierra-léonais et le régime libérien, le président Conté appelle, sans convaincre, à un sursaut patriotique.
Depuis un mois, les frontières de la Guinée saignent. Au bas mot, deux cent personnes ont trouvé la mort au cours d'attaques dans la région de Forécariah (sud-ouest) et surtout de Macenta (sud-est). Les assaillants sont des bandes rebelles venues de la Sierra Leone et du Liberia et le président guinéen accuse le RUF (Front révolutionnaire uni) sierra-léonais ainsi que le président libérien Charles Taylor de les armer et de les manipuler.

Le régime libérien qui entretient les pires relations avec Conakry s'en défend sans toutefois convaincre. La grande question est de savoir si des Guinéens participent à ces exactions meurtrières. Si tel est le cas on peut craindre une action militaire de grande envergure visant à renverser le président Conté.

Une chose est certaine, les assaillants savent ce qu'ils font. Ils visent essentiellement des objectifs militaires et des bâtiments administratifs. Face à cette guerre qui ne dit pas son nom le pouvoir guinéen tente de créer un sursaut patriotique sans toutefois s'en donner les moyens. En effet le président Conté n'a pas cru bon devoir s'exprimer devant les députés, encore moins de recevoir les leaders de l'opposition et l'on peut craindre que cette attitude fragilise un peu plus la Guinée.



par A Dakar Olivier  Rogez

Article publié le 02/10/2000