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Etats-Unis

Un scrutin entaché d'irrégularités

Les Américains ne connaîtront pas le nom de leur futur président avant le 17 novembre en raison de la confusion qui règne sans le décompte des voix en Floride. La contestation des résultats s'étend à d'autres Etats alors que des irrégularités apparaissent, donnant lieu à des recours juridiques.
Un nouveau décompte des voix se déroule en Floride et le vote des américains expatriés votant par correspondance dans cet Etat pourrait bien être le seul moyen de départager les deux candidats. Légalement, ces suffrages peuvent être pris en compte jusqu'au 17 novembre, retardant d'autant la proclamation des résultats. Au fur et à mesure que le temps passe, depuis le scrutin du 7 novembre, de plus en plus de plaintes sont déposées pour irrégularités. Ainsi, plus de 19 000 bulletins de vote, à Palm Beach avaient été invalidés lors du premier décompte dont un certain nombre ont été déclarés valides dans le deuxième décompte des suffrages. Une manifestation des «invalidés» s'est déroulée jeudi et au moins deux recours en justice ont été déposés dans ce comté. Le candidat ultra-conservateur Pat Buchanan a lui-même reconnu avoir bénéficié du vote erroné de certains électeurs, trompés par un bulletin particulièrement byzantin.

Les juristes s'en mêlent

De nombreuses plaintes pour irrégularités parviennent au ministère de la Justice concernant la Floride qui a déjà connu, en 1997, l'annulation de l'élection du maire de Miami pour fraude. Les deux candidats à la Maison-Blanche ne se sont pas trompés sur le tour pris par la situation, ils ont dépêché sur place un bataillon de juristes pour suivre de près les actions intentées par des électeurs.

Mais la Floride n'est pas seule concernée. Un contentieux électoral est également ouvert dans trois Etats remportés par Al Gore, l'Iowa, le Wisconsin et le Nouveau-Mexique. Un nouveau décompte pourrait là aussi s'avérer nécessaire. Enfin, dans l'Orégon, où tous les électeurs votaient par correspondance, les résultats définitifs ne devraient pas être disponibles avant le 7 décembre.

Face à cette confusion, le gouvernement des Etats-Unis s'efforce de rassurer sur le bon fonctionnement des institutions. Le porte-parole de la diplomatie américaine Richard Boucher a affirmé que l'élection avait été «régulière, normale, légale, claire, transparente, ouverte» et que la diplomatie, sous la houlette du président Clinton continuait de s'engager dans la crise au Proche-Orient. Il n'empêche, aux yeux du monde entier, les conditions dans lesquelles se déroule l'élection présidentielle américaine commence à faire désordre.



par Francine  Quentin

Article publié le 10/11/2000