Côte d''Ivoire
Josselin pour une reprise conditionnelle de l'aide<br>
La France pourrait reprendre rapidement sa coopération avec la Côte d'Ivoire. Tout dépendra du bon déroulement des prochaines élections législatives a indiqué le ministre français délégué à la coopération de passage à Abidjan le 14 novembre. Dans l'intervalle Paris devrait toutefois débloquer une aide d'urgence.
La normalisation des relations entre Paris et Abidjan est en cours, après la longue pause du régime militaire. Le ministre français délégué à la Coopération a rencontré mardi le nouveau chef de l'Etat ivoirien à qui il a promis une reprise rapide de l'aide extérieure à condition que les prochaines élections législatives, prévues pour le 10 décembre, se déroulent de manière démocratique.
La Côte Ivoire a désespérément besoin de liquidités. Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, qui ont cessé leurs décaissements depuis décembre 1998, n'ont pas encore officiellement repris leurs relations avec Abidjan. La France et l'Union européenne avaient également suspendu leur aide budgétaire après le coup d'Etat de décembre 1999, suivies par l'Agence française de développement (AFD) qui a interrompu ses décaissement en septembre dernier.
Premier responsable occidental à se rendre en Côte d'Ivoire, Charles Josselin a tenu à rassurer les dirigeants ivoiriens : «La France a fait le choix d'accompagner la Côte d'Ivoire dans cette seconde et très importante étape dans le processus de retour à la démocratie que constituent les législatives.» Mais il a souhaité que ce scrutin permette «cette fois à toutes les sensibilités politiques de s'exprimer» et «qu'elles se déroulent dans la transparence».
Paris pourrait débloquer une aide d'urgence
Bien qu'elle ait finalement abouti à l'élection de Laurent Gbagbo à la tête du pays, la présidentielle du 22 octobre avait été fortement contestée par la communauté internationale en raison de l'exclusion de la majorité des candidats, dont ceux du PDCI (ancien parti unique) et celui du RDR, Alassane Ouattara. Depuis, les moins enthousiastes ont fini par reconnaître le nouveau chef de l'Etat, en raison de l'importance du soulèvement populaire qui a suivi la tentative de hold-up électoral du chef de l'ex-junte, Robert Gueï, mais aussi du soucis d'apaiser les tensions après les affrontements sanglants entre partisans du RDR d'une part, et militants du FPI de Laurent Gbabgo et force de l'ordre, d'autre part.
Charles Josselin a d'ailleurs fait remarquer que «la recherche de la vérité sur ces violences» sera suivie de près par la communauté internationale qui en tiendra compte dans «son jugement global sur le retour de la démocratie ». Le ministre français n'en a pas moins ajouté que Paris pourrait débloquer une aide d'urgence avant les législatives. «Ce ne sera pas fait en contradiction avec le FMI», a-t-il précisé. Depuis 1994, la « doctrine Balladur» veut en effet que toute suspension ou reprise de l'aide structurelle se fasse en concertation avec les institutions financières internationales.
En se rendant en Côte d'Ivoire mardi, Charles Josselin, qui a également rencontré Alassane Ouattara et Laurent Dona Fologo, président intérimaire du PDCI, a confirmé la position du gouvernement Jospin. Ce dernier avait reconnu dès le 24 octobre la légitimité du président élu Laurent Gbagbo, alors que le général Gueï tentait un passage en force. Un empressement diversement apprécié dans la classe politique française et notamment au RPR, qui a d'abord appelé à l'organisation de nouvelles élections présidentielles. Jacques Chirac, qui ne s'était pas encore exprimé publiquement sur le sujet, s'est néanmoins entretenu par téléphone lundi 13 novembre avec son homologue ivoirien.
La Côte Ivoire a désespérément besoin de liquidités. Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, qui ont cessé leurs décaissements depuis décembre 1998, n'ont pas encore officiellement repris leurs relations avec Abidjan. La France et l'Union européenne avaient également suspendu leur aide budgétaire après le coup d'Etat de décembre 1999, suivies par l'Agence française de développement (AFD) qui a interrompu ses décaissement en septembre dernier.
Premier responsable occidental à se rendre en Côte d'Ivoire, Charles Josselin a tenu à rassurer les dirigeants ivoiriens : «La France a fait le choix d'accompagner la Côte d'Ivoire dans cette seconde et très importante étape dans le processus de retour à la démocratie que constituent les législatives.» Mais il a souhaité que ce scrutin permette «cette fois à toutes les sensibilités politiques de s'exprimer» et «qu'elles se déroulent dans la transparence».
Paris pourrait débloquer une aide d'urgence
Bien qu'elle ait finalement abouti à l'élection de Laurent Gbagbo à la tête du pays, la présidentielle du 22 octobre avait été fortement contestée par la communauté internationale en raison de l'exclusion de la majorité des candidats, dont ceux du PDCI (ancien parti unique) et celui du RDR, Alassane Ouattara. Depuis, les moins enthousiastes ont fini par reconnaître le nouveau chef de l'Etat, en raison de l'importance du soulèvement populaire qui a suivi la tentative de hold-up électoral du chef de l'ex-junte, Robert Gueï, mais aussi du soucis d'apaiser les tensions après les affrontements sanglants entre partisans du RDR d'une part, et militants du FPI de Laurent Gbabgo et force de l'ordre, d'autre part.
Charles Josselin a d'ailleurs fait remarquer que «la recherche de la vérité sur ces violences» sera suivie de près par la communauté internationale qui en tiendra compte dans «son jugement global sur le retour de la démocratie ». Le ministre français n'en a pas moins ajouté que Paris pourrait débloquer une aide d'urgence avant les législatives. «Ce ne sera pas fait en contradiction avec le FMI», a-t-il précisé. Depuis 1994, la « doctrine Balladur» veut en effet que toute suspension ou reprise de l'aide structurelle se fasse en concertation avec les institutions financières internationales.
En se rendant en Côte d'Ivoire mardi, Charles Josselin, qui a également rencontré Alassane Ouattara et Laurent Dona Fologo, président intérimaire du PDCI, a confirmé la position du gouvernement Jospin. Ce dernier avait reconnu dès le 24 octobre la légitimité du président élu Laurent Gbagbo, alors que le général Gueï tentait un passage en force. Un empressement diversement apprécié dans la classe politique française et notamment au RPR, qui a d'abord appelé à l'organisation de nouvelles élections présidentielles. Jacques Chirac, qui ne s'était pas encore exprimé publiquement sur le sujet, s'est néanmoins entretenu par téléphone lundi 13 novembre avec son homologue ivoirien.
par Christophe Champin
Article publié le 15/11/2000