Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Etats-Unis

La victoire annoncée de Bush

Katherine Harris, la ministre de l'Intérieur de Floride, a annoncé dimanche la victoire de George W. Bush dans l'Etat. Le républicain s'est, peu de temps après, déclaré vainqueur et s'est dit prêt à assurer la relève de Bill Clinton. Le gouverneur du Texas devancerait de 537 voix son rival démocrate Al Gore qui ne compte pas en rester là. Ce dernier conteste déjà les résultats floridiens.
Même si la secrétaire d'Etat de Floride, Katherine Harris, a homologué les résultats de cet Etat en donnant vainqueur George W. Bush avec 537 voix d'avance sur Al Gore, les Américains vont encore attendre quelques jours pour connaître le nom de leur prochain président. Dix-neuf jours après le scrutin présidentiel, le républicain qui s'est proclamé dimanche vainqueur a vite endossé les habits du locataire de la Maison Blanche. Toutefois il est resté prudent et ne s'est pas une seule fois déclaré « président élu ». S'exprimant dans une intervention télévisée depuis Austin, la capitale du Texas dont il est gouverneur, il a déclaré « ce soir, après plusieurs décomptes y compris manuels, nous acceptons avec honneur et humilité l'Etat de Floride qui nous donne les voix du collège électoral nécessaires pour gagner l'élection ».

En effet, George W. Bush a officiellement obtenu les 25 grands électeurs de Floride, ce qui lui donne une majorité d'une seule voix (271) au collège électoral chargé d'élire le président américain le 18 décembre prochain. Préparé à assumer le pouvoir, George W. Bush a fait fi de la phase judiciaire encore en cours dans l'Etat de Floride et à Washington. Il a ostensiblement évité de mentionner sa requête devant la Cour suprême des Etats-Unis, qui doit décider le 1er décembre si les décomptes manuels dans les trois comtés de Floride (Miami-Dade, Palm Beach et Nassau) sont ou non anti-constitutionnels. Il a ainsi eu une cette phrase cassante et assassine : « maintenant que les votes ont été décomptés, il est temps que ces votes comptent ».

Les démocrates ne désarment pas

George W. Bush n'est pas un doux rêveur et il sait pertinemment que l'aventure est loin d'être terminée et que les démocrates ne vont pas en rester là. Al Gore continue en effet de faire pression pour que tous les suffrages de Floride soient pris en compte. Dans une interview publiée lundi dans le New York Times, le vice-président a dit qu'il accepterait la décision de la Cour suprême des Etats-Unis sur le décompte des voix en Floride et qu'il avait même commencé à choisir ses membres d'un futur gouvernement. « J'accepterai leur jugement (ceux des membres de la Cour suprême), quel qu'il soit, avec un respect tranquille, avec égard et sans contestation ». Des déclarations faites peu avant que George W. Bush ne soit proclamé vainqueur de l'élection du 7 novembre par les autorités de Floride. « Nous n'avons pas d'autre choix que de contester ce résultat incomplet et inexact (à) Comment pouvons-nous enseigner à nos enfants que chaque vote compte si nous refusons de compter chaque vote de bonne foi ? » a demandé, outré, Joe Liberman, le colistier d'Al Gore. De nouvelles batailles judiciaires s'annoncent donc.

Alors que les républicains ont désormais un président, les démocrates se battent toujours avec obstination pour invalider la décision de Katherine Harris et briguer le fauteuil du Bureau ovale. Le fauteuil le plus convoité de la planète.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 27/11/2000