Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Côte d''Ivoire

Les ténors en course pour le parlement<br>

On l'attendait avec impatience : la liste des candidats retenus pour les législatives du 10 décembre a été rendue publique mercredi soir par la Comission nationale électorale (CNE). Les principaux ténors de la scène politique ivoirienne ont été retenus. Parmi eux, Alassane Ouattara du RDR et Emile-Constant Bombet du PDCI. Tous deux avaient été exclus de la présidentielle.
En tout, 979 candidats sur 1008, dont 84 femmes, ont été retenus par la Commission nationale électorale ivoirienne. La liste des candidats retenus a été affichée dans la cour des locaux de la CNE, dans le centre d'Abidjan. Le président de la Commission, Honoré Guié, a donc annoncé que la candidature d'Alassane Ouattara, qui avait été écarté de la course à la présidentielle du 22 octobre dernier par la Cour suprême, avait été retenue. Il avait été déclaré inéligible par la chambre constitutionnelle de la Cour suprême qui avait estimé, entre autre, ses pièces d'état civil douteuses et qu'il «s'était prévalu d'une autre nationalité».

Honoré Guié a expliqué cette décision, arguant que cette condition, valable pour l'élection présidentielle, n'est pas prévue pour les législatives. Il a de plus souligné que la Cour suprême avait, dans l'arrêt rejetant la candidature à la présidentielle du leader du RDR, mis en doute son certificat de nationalité, sans toutefois le déclarer faux. Autre subtilité expliquée par Honoré Guié : pour la présidentielle, la Cour avait mis en doute la nationalité de la mère de Alassane Ouattara, alors que le candidat devait être «de père et de mère ivoiriens». Ce qui n'est pas le cas pour les législatives. En clair, selon Honoré Guié, la seule nationalité ivoirienne de son père fait d'Alassane Ouattara un Ivoirien de naissance, seule condition nécessaire pour ce scrutin.

L'ancien Premier ministre est candidat à la députation dans la circonscription de Kong (nord), le bastion électoral de son frère aîné. L'annonce de sa candidature avait de nouveau irrité ses détracteurs et la question de la nationalité qui empoisonne le climat politique ivoirien depuis plusieurs années avait resurgi. Mais cette candidature est toujours susceptible d'être contestée par tout électeur devant la Cour suprême dans les trois jours suivants la publication de cette liste. Si tel était le cas, la Haute Cour devrait se prononcer le jeudi 30 novembre au plus tard.

Têtes d'affiche

Autre candidat retenu pour ces législatives, Emile-Constant Bombet (PDCI). L'ancien ministre est candidat dans la circonscription de Bangolo, dans l'ouest du pays. Selon Honoré Guié, «son dossier avait été rejeté pour mauvaise moralité». L'arrêt du procureur Tia Koné, président de la Chambre constitutionnelle, qui avait exclu Bombet de la course à la présidentielle a été pris en compte dans l'examen de sa candidature. Mais, a expliqué Honoré Guié, «nous n'avons rien vu dans cet arrêt qui puisse l'empêcher d'être candidat au poste de député».

Parmi les autres personnalités retenues, à noter les candidatures de Laurent Dona Fologo, secrétaire général du PDCI-RDA. Quant à Lamine Fadika, également empêché de se présenter à la présidentielle, il se présentera dans la circonscription de Touba, au nord de la Côte d'Ivoire. Enfin, le scrutin sera marqué par une forte présence de candidats indépendants (214). «Tous les sièges feront l'objet d'une compétition ouverte», a précisé Honoré Guié, rappelant que 225 sièges de députés répartis dans 174 circonscriptions sont à pourvoir. Les principales têtes d'affiche sont donc en course. Après les dramatiques événements du mois d'octobre dernier, le climat semble être à l'apaisement.



par Sylvie  Berruet

Article publié le 23/11/2000