Côte d''Ivoire
Une journée en souvenir du «Vieux»
Abidjan pousse un soupir de soulagement ce jeudi matin après les deux chaudes journées du début de semaine. Le 7 décembre est un jour férié en Côte d'Ivoire qui célèbre l'anniversaire de la mort du «Vieux» Houphouët-Boigny. Un anniversaire qui intervient dans un climat incertain malgré le calme apparent, à trois jours des législatives.
De notre envoyée spéciale à Abidjan
Dès les premières heures du jour, la radio nationale ivoirienne martèle l'information : il y a sept ans jour pour jour disparaissait « le père de la Nation ». Une messe devait être célébrée dans la basilique de Yamoussoukro, la ville où le fondateur du PDCI a vu le jour. Un anniversaire qui permet à la population abidjanaise de souffler. Au Plateau, quartier des affaires, tout est fermé. Administrations, bureaux et magasins gardent portes closes. Seul le commissariat, boulevard de la République, à quelques mètres du stade Houphouët-Boigny, est ouvert. Plus de trace des affrontements qui se sont produits lundi entre les forces de l'ordre et les « marcheurs » du RDR, venus protester contre l'invalidation par la cour suprême d'Alassane Ouattara.
«L'année a été chaude»
Un drapeau ivoirien est accroché à un balcon. Elégante, Francine attend un bus, à l'ombre, avec sa petite fille. « On va voir la famille à Koumassi aujourd'hui. On profite du jour férié », dit cette jeune femme, âgée d'une trentaine d'années et aujourd'hui sans emploi.
Ce jour de « détente » ne masque que partiellement les réalités économiques, comme le rappelle ce chauffeur de taxi, citant une célèbre phrase du Vieux : « L'homme qui a faim n'est pas un homme libre ». Si le Plateau est très calme, il n'en va pas de même à « Yop », Yopougon, le quartier populaire, à l'ouest du Plateau. A part quelques voitures de police, postées aux carrefours, l'activité est normale, c'est-à-dire, très animée. Echoppes, marchés, la vie reprend son cours après la nuit de couvre feu. « C'est la misère partout dans le pays, les gens en ont marre et ils ont peur en même temps », explique Seydou, chauffeur de bus. Il a mis sa famille « à l'abri », à Touba, au nord-ouest du pays, dans la région de Man, proche de la Guinée. « Au cas où ça chauffe », dit-il.
Car le pouvoir est déterminé à organiser les élections législatives le 10 décembre, malgré les pressions internationales. Le président Laurent Gbagbo souhaite que le scrutin se tienne, côute que coûte. L'état d'urgence a été décrété dès lundi soir et l'armée a été réquisitionnée pour contrer les protestations du RDR. Mercredi soir le ministre de l'Intérieur Emile Boga Doudou a précisé que 340 personnes avaient été interpellées au cours d'opérations qu'il a lui-même qualifié de "rafles". Parmi les personnes arrêtées figurent trois responsables du RDR : Aly Coulibaly, porte-parole du RDR, Gilbert Kafana Koné, secrétaire national à l'organisation du parti et Jean-Philippe Kaboré fils d'Henriette Diabaté, numéro 2 du RDR. Selon le ministre de l'Intérieur, Aly Coulibaly aurait été pris en flagrant délit de distribution de machettes et on aurait trouvé des armes et des grenades lacrymogènes dans le véhicule de Jean-Philippe Kaboré.
Malgré ce contexte tendu et à l'approche du scrutin, les habitants d'Abidjan espèrent que ce calme va durer. L'inquiétude est perceptible mais aujourd'hui on veut profiter de cette journée fériée. Car, comme le dit Seydou, «l'année a été chaude».
Dès les premières heures du jour, la radio nationale ivoirienne martèle l'information : il y a sept ans jour pour jour disparaissait « le père de la Nation ». Une messe devait être célébrée dans la basilique de Yamoussoukro, la ville où le fondateur du PDCI a vu le jour. Un anniversaire qui permet à la population abidjanaise de souffler. Au Plateau, quartier des affaires, tout est fermé. Administrations, bureaux et magasins gardent portes closes. Seul le commissariat, boulevard de la République, à quelques mètres du stade Houphouët-Boigny, est ouvert. Plus de trace des affrontements qui se sont produits lundi entre les forces de l'ordre et les « marcheurs » du RDR, venus protester contre l'invalidation par la cour suprême d'Alassane Ouattara.
«L'année a été chaude»
Un drapeau ivoirien est accroché à un balcon. Elégante, Francine attend un bus, à l'ombre, avec sa petite fille. « On va voir la famille à Koumassi aujourd'hui. On profite du jour férié », dit cette jeune femme, âgée d'une trentaine d'années et aujourd'hui sans emploi.
Ce jour de « détente » ne masque que partiellement les réalités économiques, comme le rappelle ce chauffeur de taxi, citant une célèbre phrase du Vieux : « L'homme qui a faim n'est pas un homme libre ». Si le Plateau est très calme, il n'en va pas de même à « Yop », Yopougon, le quartier populaire, à l'ouest du Plateau. A part quelques voitures de police, postées aux carrefours, l'activité est normale, c'est-à-dire, très animée. Echoppes, marchés, la vie reprend son cours après la nuit de couvre feu. « C'est la misère partout dans le pays, les gens en ont marre et ils ont peur en même temps », explique Seydou, chauffeur de bus. Il a mis sa famille « à l'abri », à Touba, au nord-ouest du pays, dans la région de Man, proche de la Guinée. « Au cas où ça chauffe », dit-il.
Car le pouvoir est déterminé à organiser les élections législatives le 10 décembre, malgré les pressions internationales. Le président Laurent Gbagbo souhaite que le scrutin se tienne, côute que coûte. L'état d'urgence a été décrété dès lundi soir et l'armée a été réquisitionnée pour contrer les protestations du RDR. Mercredi soir le ministre de l'Intérieur Emile Boga Doudou a précisé que 340 personnes avaient été interpellées au cours d'opérations qu'il a lui-même qualifié de "rafles". Parmi les personnes arrêtées figurent trois responsables du RDR : Aly Coulibaly, porte-parole du RDR, Gilbert Kafana Koné, secrétaire national à l'organisation du parti et Jean-Philippe Kaboré fils d'Henriette Diabaté, numéro 2 du RDR. Selon le ministre de l'Intérieur, Aly Coulibaly aurait été pris en flagrant délit de distribution de machettes et on aurait trouvé des armes et des grenades lacrymogènes dans le véhicule de Jean-Philippe Kaboré.
Malgré ce contexte tendu et à l'approche du scrutin, les habitants d'Abidjan espèrent que ce calme va durer. L'inquiétude est perceptible mais aujourd'hui on veut profiter de cette journée fériée. Car, comme le dit Seydou, «l'année a été chaude».
par Sylvie Berruet
Article publié le 07/12/2000