Roumanie
Mobilisation contre l'extrême-droite
Sonnés par les résultats du premier tour de l'élection présidentielle, les démocrates roumains se mobilisent pour faire barrage à l'extrémiste Corneliu Vadim Tudor et s'apprêtent à voter «en se bouchant le nez» pour l'ancien président Ion Illescu.
De notre correspondante
Deux jours avant le deuxième tour de l'élection présidentielle, quelques 250 étudiants ont protesté à Bucarest contre la montée de l'extrême-droite en appelant les gens à voter Ion Iliescu. Retournement historique : en 1990, au lendemain de la chute du communisme ce sont les étudiants qui avaient instauré pendant quelques mois, un mouvement de résistance contre le régime néo-communiste de... Ion Iliescu.
Il faut dire que l'ascension de la formation extrémiste Romania Mare (Grande Roumanie) et de son leader Corneliu Vadim Tudor avec 28,3% au premier tour de la présidentielle, le 26 novembre, doit beaucoup aux jeunes : plus d'un tiers de la population âgée de 18-24 ans a voté pour Vadim Tudor en signe de protestation face à la faible politique d'intégration sociale des jeunes, menée par le régime Constantinescu.
Entre les deux tours de la présidentielle, Vadim, comme on l'appelle en Roumanie, semble pourtant s'effondrer et perd peu à peu ses alliés. Il se voit abandonné ses principaux soutiens : l'Eglise et les militaires. Le patriarche Teoctiste a lancé aux Roumains un message de paix, d'amour et de pardon. «L'Europe a besoin de nos valeurs nationales et pas de celles qui pourraient nous éloigner de l'Europe», a-t-il déclaré.
Le vainqueur du premier tour, Ion Iliescu avec 39%, a refusé toute confrontation télévisée avec Corneliu Vadim Tudor. D'ailleurs le chef du Parti de la démocratie sociale annonce qu'en cas de victoire de Vadim Tudor, il laissera la tache de former un gouvernement à Romania Mare.La Roumanie se dirigerait alors vers des élections anticipées, car le PRM ne disposera que de 26% des sièges dans un Parlement où les autres lui seront hostiles.
Appel à un vote de barrage
Dans le milieu politique, les formations démocrates, à gauche comme à droite, ont unanimement appelé à un vote de barrage. Selon les derniers sondages, Iliescu recueille les voix qui s'étaient portées sur les quatre candidats à la présidentielle proposés par les partis démocrates lors du premier tour.
Les journalistes, considérés comme «étant vendus à l'Occident», se sont eux aussi mobilisés pour freiner l'ascension de Tudor. Les révélations embarrassantes sur le leader de l'extrême-droite se sont multipliées ces derniers jours. Selon l'hebdomadaire économique Capital «le pauvre dirigeant issu du peuple» est en effet le patron de plusieurs entreprises qui n'ont jamais payé d'impôt.
Parallèlement, syndicats, intellectuels, communauté d'affaires et ONG appellent les Roumains à barrer la route à l'extrémisme. Un message qui semble être entendu : à trois jours du scrutin plusieurs sondages révèlent que Ion Iliescu est crédité de 70% des intentions de vote, tandis que l'extrémiste Corneliu Vadim Tudor plafonne à 30%, soit à peine plus que lors du premier tour.
Deux jours avant le deuxième tour de l'élection présidentielle, quelques 250 étudiants ont protesté à Bucarest contre la montée de l'extrême-droite en appelant les gens à voter Ion Iliescu. Retournement historique : en 1990, au lendemain de la chute du communisme ce sont les étudiants qui avaient instauré pendant quelques mois, un mouvement de résistance contre le régime néo-communiste de... Ion Iliescu.
Il faut dire que l'ascension de la formation extrémiste Romania Mare (Grande Roumanie) et de son leader Corneliu Vadim Tudor avec 28,3% au premier tour de la présidentielle, le 26 novembre, doit beaucoup aux jeunes : plus d'un tiers de la population âgée de 18-24 ans a voté pour Vadim Tudor en signe de protestation face à la faible politique d'intégration sociale des jeunes, menée par le régime Constantinescu.
Entre les deux tours de la présidentielle, Vadim, comme on l'appelle en Roumanie, semble pourtant s'effondrer et perd peu à peu ses alliés. Il se voit abandonné ses principaux soutiens : l'Eglise et les militaires. Le patriarche Teoctiste a lancé aux Roumains un message de paix, d'amour et de pardon. «L'Europe a besoin de nos valeurs nationales et pas de celles qui pourraient nous éloigner de l'Europe», a-t-il déclaré.
Le vainqueur du premier tour, Ion Iliescu avec 39%, a refusé toute confrontation télévisée avec Corneliu Vadim Tudor. D'ailleurs le chef du Parti de la démocratie sociale annonce qu'en cas de victoire de Vadim Tudor, il laissera la tache de former un gouvernement à Romania Mare.La Roumanie se dirigerait alors vers des élections anticipées, car le PRM ne disposera que de 26% des sièges dans un Parlement où les autres lui seront hostiles.
Appel à un vote de barrage
Dans le milieu politique, les formations démocrates, à gauche comme à droite, ont unanimement appelé à un vote de barrage. Selon les derniers sondages, Iliescu recueille les voix qui s'étaient portées sur les quatre candidats à la présidentielle proposés par les partis démocrates lors du premier tour.
Les journalistes, considérés comme «étant vendus à l'Occident», se sont eux aussi mobilisés pour freiner l'ascension de Tudor. Les révélations embarrassantes sur le leader de l'extrême-droite se sont multipliées ces derniers jours. Selon l'hebdomadaire économique Capital «le pauvre dirigeant issu du peuple» est en effet le patron de plusieurs entreprises qui n'ont jamais payé d'impôt.
Parallèlement, syndicats, intellectuels, communauté d'affaires et ONG appellent les Roumains à barrer la route à l'extrémisme. Un message qui semble être entendu : à trois jours du scrutin plusieurs sondages révèlent que Ion Iliescu est crédité de 70% des intentions de vote, tandis que l'extrémiste Corneliu Vadim Tudor plafonne à 30%, soit à peine plus que lors du premier tour.
par Laura Chiriac
Article publié le 08/12/2000