Burkina Faso
Réflexions et débats sur la liberté de presse
En marge de la commémoration du deuxième anniversaire de l'assassinat du journaliste Norbert Zongo, se tient du 12 au 16 décembre au Burkina un festival international de la liberté d'expression et de la presse. Il vise à créer une synergie d'action entre les organisations de droits humains et les associations de protection des journalistes.
De notre correspondant au Burkina Faso
Le festival est organisé par la Media foundation for west Africa basé à Accra, le centre national de presse Norbert Zongo et le Mouvement burkinabé des droits de l'homme et des peuples(MBDHP) avec la participation de plusieurs organisations nationales de droits humains et d'associations africaines de journalistes. «L'objectif de cette manifestation est de rechercher les voies permettant aux mouvements de droits humains et associations de journalistes de lutter ensemble pour la liberté d'expression et de la presse», déclare Halidou Ouédraogo, président du MBDHP.
Tout comme pour l'anniversaire, le gouvernement est farouchement opposé à la tenue du festival. Le 12 décembre, les organisateurs et participants qui avaient prévu à Sapouy (100 km au sud de Ouagadougou), où a été assassiné Norbert Zongo et ses compagnons, une cérémonie traditionnelle de libation ainsi que la pose de la première pierre d'un monument de la liberté de la presse et une conférence de presse se sont heurtés aux forces de l'ordre qui leur ont interdit l'accès à la localité. Quelques jours avant, les autorités ont refusé d'accorder aux organisateurs le stade municipal de Ouagadougou où ils entendaient organiser un concert géant animé par le reggaeman ivoirien Tiken Jah Fakoly. «Ces agissements du gouvernement sont justement une entrave à la liberté d'expression que nous défendons», réagit Halidou Ouédraogo.
A coup sûr, cette attitude du pouvoir conforte les organisateurs burkinabé dans l'idée selon laquelle il reste beaucoup à faire pour garantir la liberté d'expression et de presse au Burkina. Certes, la constitution reconnaît ce droit et le code de l'information adopté en 1993 instaure le principe de la liberté de presse. Mais dans la pratique, l'opposition se plaint des restrictions imposées par le pouvoir et de sa marginalisation par les médias d'Etat. Si la mort du journaliste Norbert Zongo et tout le combat qui a suivi ont éveillé les consciences au Burkina, ils n'ont pas eu une grande influence sur les médias d'Etat qui continuent à accorder plus de place aux activités du gouvernement et du parti au pouvoir. En revanche, ces deux dernières années ont été une occasion pour la presse privée de connaître son deuxième printemps après celui du début des années 90. Plusieurs nouveaux titres sont apparus sur le marché avec une liberté de ton qui tranche avec le passé.
Le festival est organisé par la Media foundation for west Africa basé à Accra, le centre national de presse Norbert Zongo et le Mouvement burkinabé des droits de l'homme et des peuples(MBDHP) avec la participation de plusieurs organisations nationales de droits humains et d'associations africaines de journalistes. «L'objectif de cette manifestation est de rechercher les voies permettant aux mouvements de droits humains et associations de journalistes de lutter ensemble pour la liberté d'expression et de la presse», déclare Halidou Ouédraogo, président du MBDHP.
Tout comme pour l'anniversaire, le gouvernement est farouchement opposé à la tenue du festival. Le 12 décembre, les organisateurs et participants qui avaient prévu à Sapouy (100 km au sud de Ouagadougou), où a été assassiné Norbert Zongo et ses compagnons, une cérémonie traditionnelle de libation ainsi que la pose de la première pierre d'un monument de la liberté de la presse et une conférence de presse se sont heurtés aux forces de l'ordre qui leur ont interdit l'accès à la localité. Quelques jours avant, les autorités ont refusé d'accorder aux organisateurs le stade municipal de Ouagadougou où ils entendaient organiser un concert géant animé par le reggaeman ivoirien Tiken Jah Fakoly. «Ces agissements du gouvernement sont justement une entrave à la liberté d'expression que nous défendons», réagit Halidou Ouédraogo.
A coup sûr, cette attitude du pouvoir conforte les organisateurs burkinabé dans l'idée selon laquelle il reste beaucoup à faire pour garantir la liberté d'expression et de presse au Burkina. Certes, la constitution reconnaît ce droit et le code de l'information adopté en 1993 instaure le principe de la liberté de presse. Mais dans la pratique, l'opposition se plaint des restrictions imposées par le pouvoir et de sa marginalisation par les médias d'Etat. Si la mort du journaliste Norbert Zongo et tout le combat qui a suivi ont éveillé les consciences au Burkina, ils n'ont pas eu une grande influence sur les médias d'Etat qui continuent à accorder plus de place aux activités du gouvernement et du parti au pouvoir. En revanche, ces deux dernières années ont été une occasion pour la presse privée de connaître son deuxième printemps après celui du début des années 90. Plusieurs nouveaux titres sont apparus sur le marché avec une liberté de ton qui tranche avec le passé.
par Alpha Barry
Article publié le 13/12/2000