Côte d''Ivoire
Les forces de l'ordre accusées de torture
Alors que la Côte d'Ivoire dépouillait encore ses bulletins de vote, au lendemain des élections législatives, le Mouvement ivoirien des droits humains, le MIDH, a jeté un véritable pavé dans la mare : dans un rapport, il fait état de viols et d'actes de tortures commis par les forces de l'ordre avant, pendant et après le scrutin. Le bilan provisoire des violences commises entre le 4 et 6 décembre derniers, s'élèverait à 37 morts et 406 blessés. De son côté l'Association ivoirienne des droits des femmes (AIDF) a déclaré que «au moins dix femmes arrêtées ont été violées au sein de l'école de police», et a demandé au ministre de l'intérieur de présenter ses excuses aux femmes violées.
De notre envoyée spéciale en Côte d'Ivoire
Pendant ces trois sombres journées, les membres de la commission du MIDH ont parcouru les communes d'Abidjan où ils ont assisté, précise le rapport, à des affrontements et constaté des violations des droits de l'homme. « Ca devient une habitude, les exactions sont commises sur les civils comme si les forces de l'ordre étaient en état de guerre », explique Ibrahima Doumbia, avocat et président du MIDH.
La seule journée du lundi 4 décembre, explique le MIDH - qui a vu la manifestation des partisans du RDR, protestant contre l'invalidation de la candidature de leur leader Alassane Ouattara, tourner en affrontements sanglants - s'est soldée par 15 morts et 17 blessés, selon le MIDH et la Croix Rouge. Les morts ont été constatés dans les quartiers de Treichville, Koumassy, et à la Madonne Marcory. Le MIDH fait état de 8 morts et de plusieurs dizaines de blessés par balles le lendemain, à Williamsville. L'organisation relève encore que les violences ont fait 3 morts dans la nuit du 5 au 6 décembre, toujours dans le quartier de Williamsville.
Dans son bilan chiffré au 8 décembre dernier, et toujours provisoire, le MIDH affirme que parmi les 406 blessés, 147 ont été traités au centre de la Croix Rouge à Adjamé, et une centaine se trouvent toujours à l'Ecole de police.
Rafles et viols
Plus d'un millier de personnes ont été raflées û principalement pendant le couvre-feu û dont 620 détenues à l'école de police d'Abidjan. Des centaines de personnes auraient été détenues de manière arbitraire au camp commando de Koumassi, à la caserne de gendarmerie d'Agban à Adjamé, au commissariat du 15e arrondissement d'Abobo. «Ce sont des forces de l'ordre armées face à des civils désarmés qui font usage de la violence sans retenue», poursuit Ibrahima Doumbia.
Les conditions de détention sont également dénoncées par l'organisation qui précise que les arrestations du 4 décembre ont eu lieu «sur le strict critère de l'appartenance ethnique» des personnes. Ce jour-là, poursuit l'organisation, 365 personnes auraient été arrêtées à Cocody, «dénudées», «sauvagement battues» avant d'être conduites à l'Ecole de police. La plupart d'entre elles ont été frappées avec des «fils de fer» ou des «câbles de voiture», ou contraintes de marcher sur des pierres brûlantes. La plupart des femmes auraient été violées pendant leur détention.
Parmi les personnes détenues, poursuit le MIDH, certaines «n'ont rien à voir avec la manifestation du RDR». Il s'agit de «Guinéens, Maliens, Burkinabés, Ghanéens, Mauritaniens pris sur leurs lieux de travail ou à leur domicile». «Ce sont les cas les plus pathétiques», précise le président du MIDH.
Enfin, le MIDH précise que «beaucoup de personnes sont encore détenues». Il demande l'accès à tous ces centres de détention, la libération des personnes qui totalisent plus de 48 heures de détention et que les «autorités veillent à assurer les droits humains des détenus tels qu'ils sont mentionnés dans la constitution ivoirienne».
Pendant ces trois sombres journées, les membres de la commission du MIDH ont parcouru les communes d'Abidjan où ils ont assisté, précise le rapport, à des affrontements et constaté des violations des droits de l'homme. « Ca devient une habitude, les exactions sont commises sur les civils comme si les forces de l'ordre étaient en état de guerre », explique Ibrahima Doumbia, avocat et président du MIDH.
La seule journée du lundi 4 décembre, explique le MIDH - qui a vu la manifestation des partisans du RDR, protestant contre l'invalidation de la candidature de leur leader Alassane Ouattara, tourner en affrontements sanglants - s'est soldée par 15 morts et 17 blessés, selon le MIDH et la Croix Rouge. Les morts ont été constatés dans les quartiers de Treichville, Koumassy, et à la Madonne Marcory. Le MIDH fait état de 8 morts et de plusieurs dizaines de blessés par balles le lendemain, à Williamsville. L'organisation relève encore que les violences ont fait 3 morts dans la nuit du 5 au 6 décembre, toujours dans le quartier de Williamsville.
Dans son bilan chiffré au 8 décembre dernier, et toujours provisoire, le MIDH affirme que parmi les 406 blessés, 147 ont été traités au centre de la Croix Rouge à Adjamé, et une centaine se trouvent toujours à l'Ecole de police.
Rafles et viols
Plus d'un millier de personnes ont été raflées û principalement pendant le couvre-feu û dont 620 détenues à l'école de police d'Abidjan. Des centaines de personnes auraient été détenues de manière arbitraire au camp commando de Koumassi, à la caserne de gendarmerie d'Agban à Adjamé, au commissariat du 15e arrondissement d'Abobo. «Ce sont des forces de l'ordre armées face à des civils désarmés qui font usage de la violence sans retenue», poursuit Ibrahima Doumbia.
Les conditions de détention sont également dénoncées par l'organisation qui précise que les arrestations du 4 décembre ont eu lieu «sur le strict critère de l'appartenance ethnique» des personnes. Ce jour-là, poursuit l'organisation, 365 personnes auraient été arrêtées à Cocody, «dénudées», «sauvagement battues» avant d'être conduites à l'Ecole de police. La plupart d'entre elles ont été frappées avec des «fils de fer» ou des «câbles de voiture», ou contraintes de marcher sur des pierres brûlantes. La plupart des femmes auraient été violées pendant leur détention.
Parmi les personnes détenues, poursuit le MIDH, certaines «n'ont rien à voir avec la manifestation du RDR». Il s'agit de «Guinéens, Maliens, Burkinabés, Ghanéens, Mauritaniens pris sur leurs lieux de travail ou à leur domicile». «Ce sont les cas les plus pathétiques», précise le président du MIDH.
Enfin, le MIDH précise que «beaucoup de personnes sont encore détenues». Il demande l'accès à tous ces centres de détention, la libération des personnes qui totalisent plus de 48 heures de détention et que les «autorités veillent à assurer les droits humains des détenus tels qu'ils sont mentionnés dans la constitution ivoirienne».
par Sylvie Berruet
Article publié le 14/12/2000