Affaires politico-financières
Le chef de l'Etat pressé de s'expliquer
Le président français, ébranlé par les développements sur le financement des partis politiques continue de garder le silence. Il pourrait s'exprimer après le sommet européen de Nice.
Après l'incarcération vendredi de Michel Roussin (qui vient d'être libéré mardi soir), le directeur de cabinet de Jacques Chirac quand ce dernier était maire de Paris et la mise en examen de Louise-Yvonne Casetta, l'ex-trésorière officieuse de son parti, des voix s'élèvent pour que le président de la République s'exprime sur les affaires de financement des partis politiques.
Alors s'exprimera-t-il ou ne s'exprimera-t-il pas ? L'idée que le chef de l'Etat pourrait intervenir la semaine prochaine fait son chemin, semble-t-il, à l'Elysée. Depuis quelques jours, le « château » recueille scrupuleusement les analyses d'hommes politiques de droite et d'experts en communication et tous convergent dans le même sens : Jacques Chirac doit s'exprimer devant les Français. Mais quand ?
Certains lui conseillent d'intervenir assez rapidement, comme il l'avait déjà fait après sa mise en cause par le promoteur Jean-Claude Méry dans sa fameuse confession posthume alors que d'autres lui suggèrent d'attendre et de man£uvrer habilement. Toutefois, tous s'accordent à dire qu'une grande explication de Jacques Chirac devant les Français lui serait bénéfique en terme d'image. En somme, tous lui conseillent de faire preuve de courage et de s'expliquer, comme l'avait fait Bill Clinton dans l'affaire Monica Lewinsky. Quoi qu'il en soit, il est peu probable que Jacques Chirac attende le 31 décembre (date à laquelle le président s'adresse aux Français pour leurs présenter ses v£ux) pour crever l'abcès.
Le président de la République est actuellement dans une position délicate : mis en cause, de façon indirecte, dans trois autres affaires (les emplois fictifs et les HLM de la ville de Paris ainsi que l'imprimerie de la capitale), il ne peut se permettre de s'expliquer aujourd'hui. La tenue du Sommet européen de Nice, jeudi, lui offre un répit providentiel. Mardi, Jacques Chirac, qui recevait en compagnie de Lionel Jospin les partenaires sociaux européens, a réaffirmé lors d'un point presse la position qui est actuellement la sienne : se consacrer «entièrement et exclusivement» à la réussite de ce sommet. Il a ainsi écarté, du moins pour quelques jours, les questions des journalistes sur les affaires judiciaires concernant la Mairie de Paris.
Tous du même avis
Aujourd'hui, l'idée d'une explication publique du chef de l'Etat n'est plus taboue. Parmi celles et ceux qui demandent ouvertement au président français de s'exprimer, figurent la présidente du RPR, Michèle Alliot-Marie : «Jacques Chirac doit s'adresser aux Français sur les affaires mais pas sous la pression» mais aussi Renaud Donnedieu de Vabres, délégué général de l'UDF et député d'Indre-et-Loire qui estime que le chef de l'Etat «devra certainement s'expliquer sur un certain nombre de réalités mais il n'est pas le seul à devoir le faire. Lionel Jospin devra également s'expliquer sur le fonctionnement de son parti». Le maire de Paris, Jacques Tibéri abonde de le même sens : «le président sera amené à s'expliquer sur ces affaires. Je crois qu'il ne faut pas qu'il le fasse à chaud, dans les attaques éventuelles, tant qu'il est président du Conseil européen». Quant au député-maire de Valenciennes, Jean-Louis Borloo, il souhaite que «indépendamment de la Justice, où la Constitution lui permet de ne pas répondre, il faut que Jacques Chirac parle aux Français. Il ne faut pas qu'on ait le sentiment que l'immunité de la fonction fait qu'on ne s'en expliquera jamais ».
Même son de cloche dans la majorité plurielle mais avec un peu plus de véhémence. Le député vert de Gironde, Noël Mamère assène depuis plusieurs mois le même discours : «oui, il faut que le président s'explique (à) mais explication et repentance ne valent pas absolution politique ». Le député socialiste Gérard Gouzes, celui-là même qui a déposé une proposition de loi sur l'inversion du calendrier électoral de 2002 la semaine dernière, souhaite, quant à lui que le «président de la République s'exprime très rapidement » suivi par François Hollande, premier secrétaire du PS, qui pour sa part estime «que ceux qui sont concernés s'expriment. C'est à Jacques Chirac de savoir ce qu'il a à dire par rapport à une période où il était président du RPR et maire de Paris ».
Ces implications d'hommes politiques, tout parti confondu, surviennent alors que des échéances électorales importantes se profilent en France : municipales en mars 2001, législatives et présidentielle en 2002.
Alors s'exprimera-t-il ou ne s'exprimera-t-il pas ? L'idée que le chef de l'Etat pourrait intervenir la semaine prochaine fait son chemin, semble-t-il, à l'Elysée. Depuis quelques jours, le « château » recueille scrupuleusement les analyses d'hommes politiques de droite et d'experts en communication et tous convergent dans le même sens : Jacques Chirac doit s'exprimer devant les Français. Mais quand ?
Certains lui conseillent d'intervenir assez rapidement, comme il l'avait déjà fait après sa mise en cause par le promoteur Jean-Claude Méry dans sa fameuse confession posthume alors que d'autres lui suggèrent d'attendre et de man£uvrer habilement. Toutefois, tous s'accordent à dire qu'une grande explication de Jacques Chirac devant les Français lui serait bénéfique en terme d'image. En somme, tous lui conseillent de faire preuve de courage et de s'expliquer, comme l'avait fait Bill Clinton dans l'affaire Monica Lewinsky. Quoi qu'il en soit, il est peu probable que Jacques Chirac attende le 31 décembre (date à laquelle le président s'adresse aux Français pour leurs présenter ses v£ux) pour crever l'abcès.
Le président de la République est actuellement dans une position délicate : mis en cause, de façon indirecte, dans trois autres affaires (les emplois fictifs et les HLM de la ville de Paris ainsi que l'imprimerie de la capitale), il ne peut se permettre de s'expliquer aujourd'hui. La tenue du Sommet européen de Nice, jeudi, lui offre un répit providentiel. Mardi, Jacques Chirac, qui recevait en compagnie de Lionel Jospin les partenaires sociaux européens, a réaffirmé lors d'un point presse la position qui est actuellement la sienne : se consacrer «entièrement et exclusivement» à la réussite de ce sommet. Il a ainsi écarté, du moins pour quelques jours, les questions des journalistes sur les affaires judiciaires concernant la Mairie de Paris.
Tous du même avis
Aujourd'hui, l'idée d'une explication publique du chef de l'Etat n'est plus taboue. Parmi celles et ceux qui demandent ouvertement au président français de s'exprimer, figurent la présidente du RPR, Michèle Alliot-Marie : «Jacques Chirac doit s'adresser aux Français sur les affaires mais pas sous la pression» mais aussi Renaud Donnedieu de Vabres, délégué général de l'UDF et député d'Indre-et-Loire qui estime que le chef de l'Etat «devra certainement s'expliquer sur un certain nombre de réalités mais il n'est pas le seul à devoir le faire. Lionel Jospin devra également s'expliquer sur le fonctionnement de son parti». Le maire de Paris, Jacques Tibéri abonde de le même sens : «le président sera amené à s'expliquer sur ces affaires. Je crois qu'il ne faut pas qu'il le fasse à chaud, dans les attaques éventuelles, tant qu'il est président du Conseil européen». Quant au député-maire de Valenciennes, Jean-Louis Borloo, il souhaite que «indépendamment de la Justice, où la Constitution lui permet de ne pas répondre, il faut que Jacques Chirac parle aux Français. Il ne faut pas qu'on ait le sentiment que l'immunité de la fonction fait qu'on ne s'en expliquera jamais ».
Même son de cloche dans la majorité plurielle mais avec un peu plus de véhémence. Le député vert de Gironde, Noël Mamère assène depuis plusieurs mois le même discours : «oui, il faut que le président s'explique (à) mais explication et repentance ne valent pas absolution politique ». Le député socialiste Gérard Gouzes, celui-là même qui a déposé une proposition de loi sur l'inversion du calendrier électoral de 2002 la semaine dernière, souhaite, quant à lui que le «président de la République s'exprime très rapidement » suivi par François Hollande, premier secrétaire du PS, qui pour sa part estime «que ceux qui sont concernés s'expriment. C'est à Jacques Chirac de savoir ce qu'il a à dire par rapport à une période où il était président du RPR et maire de Paris ».
Ces implications d'hommes politiques, tout parti confondu, surviennent alors que des échéances électorales importantes se profilent en France : municipales en mars 2001, législatives et présidentielle en 2002.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 05/12/2000