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Affaires politico-financières

Forces et flou de l'exercice

Efficace à coup sûr. Jacques Chirac jouait gros et a retrouvé sa légendaire pugnacité. Son indignation avait l'accent de la sincérité. La force de son intervention, c'est son ton lorsqu'il réfute l'idée d'une crise morale ou politique, la puissance des mots quand il dit aux Français : «non, vous n'êtes pas dans un pays corrompu».

C'est aussi cet amalgame de tous les dirigeants politiques dans sa ligne de défense. En refusant l'amnistie et la repentance, Jacques Chirac ne plaidait pas sa seule cause. Sa force, c'est enfin cet aveu de l'avouable, ces dérives d'hier qu'il reconnaît mais avec ce flou suffisant pour le mettre à l'abri d'une convocation comme témoin par la justice.

Mais là, l'habileté trouve ses limites. Est-il crédible pour un dirigeant de parti d'ignorer la manière dont sa formation est financée? Peut-on rendre hommage aux juges et se dispenser de leur rendre des comptes au nom de la tradition? Est-il légitime de se présenter comme l'artisan du financement public des partis alors que la loi de 1988 lui a largement été imposée par François Mitterrand. pourquoi ne jamais répondre directement aux questions comme s'il s'agissait de dérouler le fil d'un message sans s'en laisser un instant détourner ? N'est-ce pas trop en faire que de se présenter en victime permanente des vendeurs de papiers?

Alors, si Jacques Chirac a hier marqué un point, c'est surtout pour l'indéniable conviction de sa plaidoirie.




par Geneviève  Goetzinger

Article publié le 14/12/2000