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Angolagate

Philippe de Villiers contre Charles Pasqua

Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France (MPF) et ancien compagnon de Charles Pasqua au Rassemblement pour la France (RPF) a annoncé, mercredi, qu'il sera entendu le 10 janvier 2001 par le juge Philippe Courroye comme «témoin à charge» dans l'enquête des ventes d'armes en Afrique. Une affaire où sont notamment évoqués les noms de Charles Pasqua et de Jean-Charles Marchiani, députés européens du RPF.
L'enquête sur le trafic d'armes illicites entre la France et l'Angola qui a conduit notamment Jean-Christophe Mitterrand en prison commence à ressembler à un «règlement de compte (franco-français) à OK corral». En effet, Philippe de Villiers, ancien co-leader du RPF, a déclaré mercredi qu'il déposera le 10 janvier 2001 comme «témoin à charge» devant le juge Courroye dans cette affaire où les noms de Charles Pasqua et de Jean-Charles Marchiani, tous deux députés européens du mouvement, sont évoqués.

Dans un communiqué transmis à l'AFP mercredi, le président du MPF déclare avoir «dénoncé la gestion du RPF dès le printemps 2000 (à) pour protester contre l'opacité financière de ce parti». Le RPF qui a été fondé par Charles Pasqua et Philippe de Villiers au lendemain des élections européennes de 1999 a subi de nombreuses crises qui ont conduit Philippe de Villiers à démissionner de son poste de vice-président le 17 juillet dernier.

Le président du conseil général de Vendée ajoute également dans ce communiqué qu'il «n'exclut pas de se constituer partie civile si l'information judiciaire révélait que des sommes apportées à la campagne des européennes par des proches de Charles Pasqua étaient en réalité d'origine douteuse». Il affirme enfin que c'est «lors d'un entretien téléphonique le 19 décembre» que lui-même et le juge Philippe Courroye «sont convenus» qu'il «viendrait déposer comme témoin à charge».

Jean-Jacques Guillet crie à la calomnie

Jean-Jacques Guillet, député et vice-président du RPF, a dénoncé mercredi le comportement «une fois de plus totalement incompréhensible et irresponsable» de Philippe de Villiers. Il a rappelé que Charles Pasqua avait fait savoir samedi dernier «que ni lui-même, ni le Rassemblement pour la France qu'il préside, n'ont quoi que ce soit à avoir avec l'affaire des ventes d'armes illicites à l'Angola qui fait actuellement l'objet d'une action judiciaire» avant d'ajouter «on peut se demander en quoi M. de Villiers, lui, est concerné par cette histoire (à) Ce comportement instable est difficilement qualifiable, étant de nature à porter atteinte à l'honneur de Charles Pasqua et à l'image du RPF, ceux-ci se réservent de lui donner les suites judiciaires appropriées».

D'autre part, Jean-Jacques Guillet a accusé le député de Vendée de «participer ainsi à la façon qui est la sienne, c'est-à-dire la calomnie, aux grandes man£uvres précédant l'élection présidentielle».

Rappelons que le siège du RPF à Neuilly-sur-Seine et le conseil général des Hauts-de-Seine, présidés par Charles Pasqua, ont été perquisitionnés par les enquêteurs le 1er décembre dans le cadre de cette affaire. A l'époque (1993 et 1994), Charles Pasqua était ministre de l'Intérieur et le préfet Jean-Charles Marchiani au nom du ministère de ce dernier avait été chargé de négocier le volet technique des ventes d'armes à l'Angola sous le contrôle de la Société française d'exportation de ministère de l'Intérieur (Sofremi).



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 28/12/2000