Angolagate
Jean-Christophe Mitterrand est libre
Jeudi midi, Jean-Christophe Mitterrand a quitté la prison de la Santé à Paris où il était écroué depuis plus de trois semaines. C'est sa mère qui a déposé au Palais de Justice la caution de 5 millions de francs exigée par les juges. Mercredi, Philippe de Villiers, le dirigeant du Mouvement pour la France (MPF) était entendu par les magistrats Philippe Courroye et Isabelle Prévost-Desprez, en charge de l'affaire de blanchiment et de trafic d'armes vers l'Angola.
Sous l'impulsion de ses proches, Jean-Christophe Mitterrand, le fils aîné de l'ancien président de la République, écroué depuis le 21 décembre à la prison de la Santé, a changé d'avis et a finalement accepté que la caution de 5 millions de francs lui permettant de recouvrer la liberté, soit payée par ses amis et sa famille. «A raison de 3 à 4 heures de visite par jour pendant 7 jours» ses avocats ont affirmé avoir «fini par réussir à convaincre Jean-Christophe Mitterrand d'accepter que ses proches lui prêtent les cinq millions de francs exigés pour sa remise en liberté».
Dans un premier temps, «Papamadit» a toutefois préféré rester derrière les barreaux. Alors que le 2 janvier dernier, la chambre d'instruction de la cour d'appel de Paris ordonnait sa remise en liberté, Jean-Christophe Mitterrand, mis en examen pour «complicité de trafic d'armes et de trafic d'influence» dans l'affaire de ventes d'armes à l'Angola, refusait de sortir en payant une caution de 5 millions de francs. Il n'était pas question, selon lui, de céder à la «rançon» exigée par les magistrats dans une affaire où il ne cesse de clamer son innocence.
Selon ses avocats, l'ancien conseiller aux affaires africaines de l'Elysée a finalement accepter d'honorer cette somme «afin que l'on ne puisse pas imaginer qu'il ait voulu attendre l'audience de la cour d'appel, le 12 janvier prochain, et tirer bénéfice de nombreuses nullités de procédure qui pourraient entraîner l'arrêt de toute poursuite judiciaire».
Sa levée d'écrou ne devrait pas intervenir, selon ses avocats, avant jeudi. A sa sortie de prison, le fils aîné de l'ancien chef de l'Etat français, devra se conformer aux obligations définies le 2 janvier par la chambre d'instruction : remise de son passeport à la justice, pointage hebdomadaire à la gendarmerie interdiction de quitter le territoire et de rencontrer les autres personnes mis en examen dans ce dossier ainsi que Charles Pasqua et Jean-Charles Marchiani, tous deux députés européens.
Audition de Philippe de Villiers
Ce revirement de Jean-Christophe Mitterrand est intervenu à la veille de l'audition comme «témoin à charge», dans le même dossier, de Philippe de Villiers, leader du MPF et ancien vice-président du Rassemblement pour la France (RPF).
Six jours après la mise sous séquestre des comptes de la liste qu'il avait menée avec Charles Pasqua aux européennes de 1999, le député vendéen a été entendu mercredi de 14h30 à 19h par les juges Philippe Courroye et Isabelle Prévost-Desprez sur les comptes du RPF, parti actuellement dirigé par l'ex-ministre de l'Intérieur. Depuis sa démission, en juillet 2000 de ses fonctions au sein du RPF, Philippe de Villiers n'a eu de cesse de dénoncer «l'opacité financière» du mouvement.
Qualifié de «délateur» par Charles Pasqua, l'élu de Vendée a précisé lundi qu'il entendait «livrer des informations précises» aux magistrats précisant qu'il ne s'agissait «en aucun cas d'un règlement de comptes» mais d'un «devoir civique». Mercredi soir, à sa sortie du pôle financier du Palais de justice de Paris, Philippe de Villiers a expliqué aux journalistes que «par respect pour les juges chargés de l'affaire, je ne souhaite pas révéler le contenu de notre entretien» ajoutant cependant «je peux confirmer de manière explicite que l'affaire Mitterrand-Pasqua est une affaire grave, une affaire d'Etat avec des ramifications intercontinentales et une affaire avec des développements insoupçonnables».
Dans un premier temps, «Papamadit» a toutefois préféré rester derrière les barreaux. Alors que le 2 janvier dernier, la chambre d'instruction de la cour d'appel de Paris ordonnait sa remise en liberté, Jean-Christophe Mitterrand, mis en examen pour «complicité de trafic d'armes et de trafic d'influence» dans l'affaire de ventes d'armes à l'Angola, refusait de sortir en payant une caution de 5 millions de francs. Il n'était pas question, selon lui, de céder à la «rançon» exigée par les magistrats dans une affaire où il ne cesse de clamer son innocence.
Selon ses avocats, l'ancien conseiller aux affaires africaines de l'Elysée a finalement accepter d'honorer cette somme «afin que l'on ne puisse pas imaginer qu'il ait voulu attendre l'audience de la cour d'appel, le 12 janvier prochain, et tirer bénéfice de nombreuses nullités de procédure qui pourraient entraîner l'arrêt de toute poursuite judiciaire».
Sa levée d'écrou ne devrait pas intervenir, selon ses avocats, avant jeudi. A sa sortie de prison, le fils aîné de l'ancien chef de l'Etat français, devra se conformer aux obligations définies le 2 janvier par la chambre d'instruction : remise de son passeport à la justice, pointage hebdomadaire à la gendarmerie interdiction de quitter le territoire et de rencontrer les autres personnes mis en examen dans ce dossier ainsi que Charles Pasqua et Jean-Charles Marchiani, tous deux députés européens.
Audition de Philippe de Villiers
Ce revirement de Jean-Christophe Mitterrand est intervenu à la veille de l'audition comme «témoin à charge», dans le même dossier, de Philippe de Villiers, leader du MPF et ancien vice-président du Rassemblement pour la France (RPF).
Six jours après la mise sous séquestre des comptes de la liste qu'il avait menée avec Charles Pasqua aux européennes de 1999, le député vendéen a été entendu mercredi de 14h30 à 19h par les juges Philippe Courroye et Isabelle Prévost-Desprez sur les comptes du RPF, parti actuellement dirigé par l'ex-ministre de l'Intérieur. Depuis sa démission, en juillet 2000 de ses fonctions au sein du RPF, Philippe de Villiers n'a eu de cesse de dénoncer «l'opacité financière» du mouvement.
Qualifié de «délateur» par Charles Pasqua, l'élu de Vendée a précisé lundi qu'il entendait «livrer des informations précises» aux magistrats précisant qu'il ne s'agissait «en aucun cas d'un règlement de comptes» mais d'un «devoir civique». Mercredi soir, à sa sortie du pôle financier du Palais de justice de Paris, Philippe de Villiers a expliqué aux journalistes que «par respect pour les juges chargés de l'affaire, je ne souhaite pas révéler le contenu de notre entretien» ajoutant cependant «je peux confirmer de manière explicite que l'affaire Mitterrand-Pasqua est une affaire grave, une affaire d'Etat avec des ramifications intercontinentales et une affaire avec des développements insoupçonnables».
par Clarisse Vernhes
Article publié le 11/01/2001