Etats-Unis
George W. Bush perd sa «pasionaria»
Linda Chavez, la secrétaire désignée au Travail par George W. Bush a annoncé mardi son retrait. Accusée d'avoir hébergé une étrangère en situation irrégulière au début des années 90, elle a décidé de se retirer de l'administration du 43ème président des Etats-Unis.
Avant même d'être confortée dans son poste de secrétaire au Travail par le Sénat américain, Linda Chavez a jeté l'éponge et devient par la même la première victime de la future administration Bush. C'est suite à des révélations parues dans la presse le 7 janvier qu'elle a décidé d'annoncer son retrait de l'équipe Bush. Entre 1991 et 1992, elle a accueilli à son domicile situé dans le Maryland, Marta Mercado, une jeune femme d'origine guatémaltèque en situation irrégulière, à qui elle a demandé des petits travaux ménagers en échange de sommes d'argent.
Tirant les conséquences de cette bruyante polémique, Linda Chavez a reconnu les faits et a estimé n'être plus en mesure de participer au gouvernement Bush : «je suis en train de devenir une distraction et j'ai donc demandé au président élu George W. Bush de retirer mon nom pour le poste de secrétaire au Travail» a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse. Sa nomination avait déjà suscité, avant même cette affaire largement relayée par la presse américaine, une levée de boucliers dans les milieux de la gauche américaine pour ses positions conservatrices jugées extrémistes sur un certain nombre de dossiers.
Cette personnalité très controversée de 53 ans est en fait une ancienne militante démocrate qui s'est convertie au reaganisme. Née d'un père d'origine mexicaine et d'une mère irlandaise, cette femme à l'apparence douce mais au parler franc, a souvent inquiété les démocrates lorsqu'elle était dans leur camp pour ses prises de positions dans le domaine social. C'est au début des années 80 qu'elle se taille une solide réputation de conservatrice de droite en s'opposant notamment à des mesures de protection sociale pour les travailleurs, se rangeant du même coup dans le camp du patronat. En 1983, Ronald Reagan la nomme Directrice de Commission américaine pour les droits civiques et elle deviendra par la suite chef des relations publiques à la Maison Blanche.
En dépit de ses origines hispaniques, elle a réussi à se mettre à dos tous les groupes hispanisants entre 1987 et 1988 en militant pour faire de l'anglais la seule langue officielle des Etats-Unis. Elle s'est également attiré les foudres de groupes homosexuels après avoir défendu des associations tentant de les encourager à l'hétérosexualité.
Deux autres obstacles dans l'administration Bush
Ce départ de Linda Chavez a, semble-t-il, été orchestré par l'entourage de George W. Bush qui a ainsi voulu éviter que cette affaire ne rejaillisse sur tout le processus de confirmation au Sénat. On se souvient de l'erreur du démocrate Bill Clinton en 1993 qui avait laissé traîner pendant huit jours une polémique entourant la désignation de son Attorney General, Zoé Baird, accusée d'avoir négligé de payer les charges sociales de sa gouvernante, une immigrée en situation irrégulière.
Avec le départ de Linda Chavez, George W. Bush n'est cependant pas sorti d'affaires : deux autres nominations, celles de John Ashcroft à la Justice et de Gale Norton à l'Intérieur sont les cibles des démocrates américains. Deux cent associations de gauche ont annoncé la création d'une coalition nationale pour empêcher John Ashcroft d'accéder au poste d'Attorney General. Cet ancien sénateur du Missouri, militant de la droite chrétienne, est connu pour ses prises de positions virulentes : il est favorable au port libre des armes, à la peine de mort, à l'interdiction de l'avortement, à la suppression de la discrimination positive en faveur des immigrés et hostile à l'embauche d'homosexuels comme instituteurs.
Concernant le choix de Gale Norton au poste de Secrétaire de l'Intérieur (environnement), il pourrait s'avérer lui aussi problématique pour George W. Bush. Les groupes de protection de l'environnement craignent en effet qu'elle n'encourage l'utilisation de terres vierges en Alaska pour des exploitations pétrolières.
Tirant les conséquences de cette bruyante polémique, Linda Chavez a reconnu les faits et a estimé n'être plus en mesure de participer au gouvernement Bush : «je suis en train de devenir une distraction et j'ai donc demandé au président élu George W. Bush de retirer mon nom pour le poste de secrétaire au Travail» a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse. Sa nomination avait déjà suscité, avant même cette affaire largement relayée par la presse américaine, une levée de boucliers dans les milieux de la gauche américaine pour ses positions conservatrices jugées extrémistes sur un certain nombre de dossiers.
Cette personnalité très controversée de 53 ans est en fait une ancienne militante démocrate qui s'est convertie au reaganisme. Née d'un père d'origine mexicaine et d'une mère irlandaise, cette femme à l'apparence douce mais au parler franc, a souvent inquiété les démocrates lorsqu'elle était dans leur camp pour ses prises de positions dans le domaine social. C'est au début des années 80 qu'elle se taille une solide réputation de conservatrice de droite en s'opposant notamment à des mesures de protection sociale pour les travailleurs, se rangeant du même coup dans le camp du patronat. En 1983, Ronald Reagan la nomme Directrice de Commission américaine pour les droits civiques et elle deviendra par la suite chef des relations publiques à la Maison Blanche.
En dépit de ses origines hispaniques, elle a réussi à se mettre à dos tous les groupes hispanisants entre 1987 et 1988 en militant pour faire de l'anglais la seule langue officielle des Etats-Unis. Elle s'est également attiré les foudres de groupes homosexuels après avoir défendu des associations tentant de les encourager à l'hétérosexualité.
Deux autres obstacles dans l'administration Bush
Ce départ de Linda Chavez a, semble-t-il, été orchestré par l'entourage de George W. Bush qui a ainsi voulu éviter que cette affaire ne rejaillisse sur tout le processus de confirmation au Sénat. On se souvient de l'erreur du démocrate Bill Clinton en 1993 qui avait laissé traîner pendant huit jours une polémique entourant la désignation de son Attorney General, Zoé Baird, accusée d'avoir négligé de payer les charges sociales de sa gouvernante, une immigrée en situation irrégulière.
Avec le départ de Linda Chavez, George W. Bush n'est cependant pas sorti d'affaires : deux autres nominations, celles de John Ashcroft à la Justice et de Gale Norton à l'Intérieur sont les cibles des démocrates américains. Deux cent associations de gauche ont annoncé la création d'une coalition nationale pour empêcher John Ashcroft d'accéder au poste d'Attorney General. Cet ancien sénateur du Missouri, militant de la droite chrétienne, est connu pour ses prises de positions virulentes : il est favorable au port libre des armes, à la peine de mort, à l'interdiction de l'avortement, à la suppression de la discrimination positive en faveur des immigrés et hostile à l'embauche d'homosexuels comme instituteurs.
Concernant le choix de Gale Norton au poste de Secrétaire de l'Intérieur (environnement), il pourrait s'avérer lui aussi problématique pour George W. Bush. Les groupes de protection de l'environnement craignent en effet qu'elle n'encourage l'utilisation de terres vierges en Alaska pour des exploitations pétrolières.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 11/01/2001
