Proche-Orient
Sharon: que faire de la victoireß?
Le chef de file de la droite israélienne, Ariel Sharon, remporte haut la main l'élection au poste de premier ministre. Ne disposant pas de majorité parlementaire, il a deux possibilités : composer un gouvernement d'union nationale ou un cabinet très marqué à droite.
L'écart est considérable. Ariel Sharon, le chef de la droite israélienne, remporte l'élection au poste de premier ministre avec une avance de 25 % sur Ehoud Barak, le chef du gouvernement sortant. Selon des chiffres presque définitifs publiés mercredi en début de matinée, Ariel Sharon recueille 62,5% des voix contre 37,4% au candidat du parti travailliste qui a immédiatement annoncé son intention de tirer les conséquences de cette déroute électorale en abandonnant la tête du parti et en renonçant à son siège de député.
A 72 ans, Ariel Sharon, s'installe donc dans le fauteuil de premier ministre à l'issue d'une élection triomphale même si la participation n'a atteint que 69%. Un chiffre faible au regard de l'histoire électorale en Israël mais qui s'explique par l'abstention massive des Arabes israéliens qui représentent 13% des électeurs. Moins d'un Arabe israélien sur cinq a voté.
L'élection d'Ariel Sharon, si elle est confortable dans les chiffres, ne lui donne pas pour autant une grande marge de man£uvre. Le nouveau premier ministre doit en effet composer avec le parlement issus des élections de 1999. Il s'agit d'une chambre très morcelée (résultat d'un scrutin à la proportionnelle intégrale) où aucune majorité cohérente ne se dégage. dans ce contexte, deux options s'offrent au nouveau premier ministre : composer un cabinet d'union nationale avec la gauche, ou bien former un gouvernement restreint s'appuyant sur les partis de la droite la plus dure et la plus hostile au processus de paix avec les Palestiniens. Dans ses premières déclarations à l'issue de son élection, le nouveau premier ministre en a appelé à la constitution «d'un gouvernement d'union nationale le plus large possible».
Yasser Arafat «espère» la poursuite du processus de paix
Ariel Sharon n'aura que peu de temps pour trancher le dilemme. Il dispose de 45 jours pour former un gouvernement à compter de la publication des résultats, faute de quoi de nouvelles élections au poste de premier ministre auront lieu. En outre, le nouveau chef de gouvernement devra faire adopter la loi de finances 2001 avant le 31 mars. Si ce n'est pas le cas, de nouvelles élections générales seront organisées.
En attendant d'entamer les tractations en vue de composer son cabinet, Ariel Sharon s'est adressé aux Palestiniens à l'occasion de son premier discours d'après élections prononcé dans la nuit devant ses partisans en liesse à Tel Aviv. «J'appelle nos voisins palestiniens à abandonner la voie de la violence et à reprendre la voie du dialogue afin de résoudre le conflit qui nous oppose par des moyens pacifiques», a lancé le chef du Likoud, avant d'ajouter que «chaque camp doit faire des concessions». Du côté palestinien, peu de commentaires. Yasser Arafat s'est contenté de faire savoir qu'il «respecte le choix du peuple palestinien et espère la poursuite du processus de paix».
Dans les capitales occidentales, on salue la victoire d'Ariel Sharon en insistant sur la nécessaire poursuite des négociations avec les Palestiniens. Il faut «faire avancer la paix et la stabilité dans la région», a dit George W Bush à Ariel Sharon. La Suède qui assure la présidence tournante de l'Union européenne «espère que le dialogue et le processus de paix se poursuivront». Paris a adopté une position de prudence affirmant qu'il faudrait «juger Ariel Sharon à ses actes».
A 72 ans, Ariel Sharon, s'installe donc dans le fauteuil de premier ministre à l'issue d'une élection triomphale même si la participation n'a atteint que 69%. Un chiffre faible au regard de l'histoire électorale en Israël mais qui s'explique par l'abstention massive des Arabes israéliens qui représentent 13% des électeurs. Moins d'un Arabe israélien sur cinq a voté.
L'élection d'Ariel Sharon, si elle est confortable dans les chiffres, ne lui donne pas pour autant une grande marge de man£uvre. Le nouveau premier ministre doit en effet composer avec le parlement issus des élections de 1999. Il s'agit d'une chambre très morcelée (résultat d'un scrutin à la proportionnelle intégrale) où aucune majorité cohérente ne se dégage. dans ce contexte, deux options s'offrent au nouveau premier ministre : composer un cabinet d'union nationale avec la gauche, ou bien former un gouvernement restreint s'appuyant sur les partis de la droite la plus dure et la plus hostile au processus de paix avec les Palestiniens. Dans ses premières déclarations à l'issue de son élection, le nouveau premier ministre en a appelé à la constitution «d'un gouvernement d'union nationale le plus large possible».
Yasser Arafat «espère» la poursuite du processus de paix
Ariel Sharon n'aura que peu de temps pour trancher le dilemme. Il dispose de 45 jours pour former un gouvernement à compter de la publication des résultats, faute de quoi de nouvelles élections au poste de premier ministre auront lieu. En outre, le nouveau chef de gouvernement devra faire adopter la loi de finances 2001 avant le 31 mars. Si ce n'est pas le cas, de nouvelles élections générales seront organisées.
En attendant d'entamer les tractations en vue de composer son cabinet, Ariel Sharon s'est adressé aux Palestiniens à l'occasion de son premier discours d'après élections prononcé dans la nuit devant ses partisans en liesse à Tel Aviv. «J'appelle nos voisins palestiniens à abandonner la voie de la violence et à reprendre la voie du dialogue afin de résoudre le conflit qui nous oppose par des moyens pacifiques», a lancé le chef du Likoud, avant d'ajouter que «chaque camp doit faire des concessions». Du côté palestinien, peu de commentaires. Yasser Arafat s'est contenté de faire savoir qu'il «respecte le choix du peuple palestinien et espère la poursuite du processus de paix».
Dans les capitales occidentales, on salue la victoire d'Ariel Sharon en insistant sur la nécessaire poursuite des négociations avec les Palestiniens. Il faut «faire avancer la paix et la stabilité dans la région», a dit George W Bush à Ariel Sharon. La Suède qui assure la présidence tournante de l'Union européenne «espère que le dialogue et le processus de paix se poursuivront». Paris a adopté une position de prudence affirmant qu'il faudrait «juger Ariel Sharon à ses actes».
par Philippe Couve
Article publié le 07/02/2001