L'IDS ou la «<i>Guerre des Etoiles</i>» de Ronald Reagan
Le 23 mars 1983, le président Reagan lance le projet Strategic Defense Initiative, IDS. A cela, deux raisons : d'une part, la poussée soviétique depuis la moitié des années 70 et d'autre part, la propension des Etats-Unis à vouloir rester inviolables et invincibles sur leur sol et dans leurs zones protégées. « Pour contrer l'horrible menace des missiles soviétiques( à ), un programme ambitieux est mis à l'étude pour protéger les USA par un bouclier spatial, identifiant et anéantissant tout missile venu de la haute atmosphère.
Ce système de défense anti-missile est basé sur l'utilisation du laser et des satellites. Son but : rendre une attaque d'ICBM (missiles balistiques intercontinentaux) « non rentable » pour l'attaquant. Pour résumer, le principe de fonctionnement est le suivant. Un satellite décèle le lancement d'un missile. Celui-ci est attaqué par un laser embarqué par un second satellite, puis son compartiment « ogives » l'est également par un second laser d'un satellite n° 3. Un satellite n° 4 repère et signale les ogives restantes au satellite n° 5 qui tente de les détruire avec son laser. Une sonde à rayons infra-rouges localise les ogives rescapées et celles-ci sont prises en charge par des missiles terrestres, non-nucléaires, dans le style du Patriot, ce missile conçu pour abattre les avions de chasse qui fit tant parler de lui pendant la Guerre du Golfe, en 1990. Or, ce genre de missile s'avéra peu efficace contre les Scuds de Saddam Hussein.
Un projet trop coûteux
Toujours est-il que le retentissement du projet d'IDS de Ronald Reagan est immense, bien qu'il ne règle pas l'objet de défense totale et qu'il s'avère extrêmement coûteux même pour le pays le plus riche du monde. Du côté des alliés des Américains, c'est l'inquiétude car on redoute, s'il était matérialisé, qu'il transforme les Etats-Unis en une forteresse inviolable et invincible, incitant au repli de la super-puissance occidentale à un isolationnisme qu'ils avaient abandonné, non sans regrets, avec la Seconde Guerre mondiale.
Pour l'URSS, qui s'enlise en Afghanistan, ce projet est une mauvaise surprise car il remet en question l'équilibre de la terreur, concrétisé depuis 1949 par la possession à son tour de l'arme nucléaire, la rendant désormais vulnérable si les USA voulaient pousser leur avantage : voir disparaître, selon le mot de Reagan l' «Empire du Diable », alors que son économie n'a plus les moyens pour se lancer dans une escalade vertigineuse des dépenses militaires. Moscou invoque l'accord ABM de 1972 (limitation stricte des systèmes antimissiles), et mobilise, en vain, tous les arguments pour que Washington abandonne son programme.
Finalement, Gorbatchev, au pouvoir depuis 1995, renoue le dialogue américano-soviétique et conclut avec Reagan une série d'accords qui vont se poursuivre jusquà George Bush et avec le relais de Boris Eltsine (après la disparition de l'URSS en 1991) avec la conclusion en 1993 de START II, le plus grand accord de désarmement de l'histoire de l'humanité. En 1993, sous l'administration Clinton, le programme IDS est officiellement abandonné.
Ce système de défense anti-missile est basé sur l'utilisation du laser et des satellites. Son but : rendre une attaque d'ICBM (missiles balistiques intercontinentaux) « non rentable » pour l'attaquant. Pour résumer, le principe de fonctionnement est le suivant. Un satellite décèle le lancement d'un missile. Celui-ci est attaqué par un laser embarqué par un second satellite, puis son compartiment « ogives » l'est également par un second laser d'un satellite n° 3. Un satellite n° 4 repère et signale les ogives restantes au satellite n° 5 qui tente de les détruire avec son laser. Une sonde à rayons infra-rouges localise les ogives rescapées et celles-ci sont prises en charge par des missiles terrestres, non-nucléaires, dans le style du Patriot, ce missile conçu pour abattre les avions de chasse qui fit tant parler de lui pendant la Guerre du Golfe, en 1990. Or, ce genre de missile s'avéra peu efficace contre les Scuds de Saddam Hussein.
Un projet trop coûteux
Toujours est-il que le retentissement du projet d'IDS de Ronald Reagan est immense, bien qu'il ne règle pas l'objet de défense totale et qu'il s'avère extrêmement coûteux même pour le pays le plus riche du monde. Du côté des alliés des Américains, c'est l'inquiétude car on redoute, s'il était matérialisé, qu'il transforme les Etats-Unis en une forteresse inviolable et invincible, incitant au repli de la super-puissance occidentale à un isolationnisme qu'ils avaient abandonné, non sans regrets, avec la Seconde Guerre mondiale.
Pour l'URSS, qui s'enlise en Afghanistan, ce projet est une mauvaise surprise car il remet en question l'équilibre de la terreur, concrétisé depuis 1949 par la possession à son tour de l'arme nucléaire, la rendant désormais vulnérable si les USA voulaient pousser leur avantage : voir disparaître, selon le mot de Reagan l' «Empire du Diable », alors que son économie n'a plus les moyens pour se lancer dans une escalade vertigineuse des dépenses militaires. Moscou invoque l'accord ABM de 1972 (limitation stricte des systèmes antimissiles), et mobilise, en vain, tous les arguments pour que Washington abandonne son programme.
Finalement, Gorbatchev, au pouvoir depuis 1995, renoue le dialogue américano-soviétique et conclut avec Reagan une série d'accords qui vont se poursuivre jusquà George Bush et avec le relais de Boris Eltsine (après la disparition de l'URSS en 1991) avec la conclusion en 1993 de START II, le plus grand accord de désarmement de l'histoire de l'humanité. En 1993, sous l'administration Clinton, le programme IDS est officiellement abandonné.
Article publié le 09/02/2001