Monnaie unique européenne
Dans un an, la mort du franc
Le 17 février 2002, après sept semaines de double circulation, le franc français cédera définitivement la place à l'euro. Plusieurs campagnes de communication sont prévues pour informer les entreprises, encore mal préparées à ce bouleversement, et les consommateurs, dont beaucoup sont inquiets.
«Nous allons vivre des jours historiques, mais confus», s'inquiète le président du patronat français (Medef), Ernest-Antoine Seillère, qui prévoit une belle pagaille économique dans les premières semaines de 2002, à cause du retard pris dans la préparation à la monnaie unique européenne. Le ministre de l'Economie, Laurent Fabius, s'il n'est guère préoccupé par le cas des particuliers («Il y a des progrès à faire, mais il n'y a pas lieu de s'alarmer»), est inquiet, lui aussi, «pour les entreprises, notamment les petites et les moyennes entreprises (PME). Il faut accélérer l'allure! (à) Beaucoup se disent: «On a le temps d'ici au 1er janvier 2002». Elles se trompent!».
Selon le ministre, il faut entre trois et six mois pour opérer et tester le passage à l'euro, avec toutes les modifications concernant la comptabilité, les systèmes informatiques, les prix, la paye, et la formation du personnel. Or, 42% des entreprises, selon un sondage IFOP, n'ont encore rien fait. La plupart des autres pays de la zone euro accusent-ils un retard encore plus important? «Il ne faut pas se satisfaire de cela», répond Laurent Fabius.
D'où une vaste et coûteuse campagne de communication (radio, télévision, presse, brochures, affiches, etc.) pour informer le public et inciter les entreprises à presser le mouvement. Une première vague à destination des particuliers a commencé depuis quelques semaines. Une autre, visant les entrepreneurs, va débuter lundi 19 février. Tout au long de l'année 2001, les pouvoirs publics, les organismes professionnels, les syndicats, les banques, vont informer tous azimuts pour que le basculement se déroule dans les meilleures conditions.
Les consommateurs craignent une hausse des prix
Car le choc risque d'être rude. En février 2002, simultanément ou presque, les douze pays de la zone euro diront adieu à leur monnaie nationale. Mark allemand, petesa espagnole, franc belge, lire italienne, ou drachme grecque, c'est un peu du patrimoine de chaque peuple qui va disparaître, d'autant que certaines monnaies sont plusieurs fois centenaires (le nom du franc est apparu en 1360, il est devenu unité de compte officielle en 1803).
Cette perspective suscite d'ailleurs des réticences de plus en plus marquées au rythme des sondages. Variant selon les pays, elles sont négligeables en Italie, faibles en Espagne, mais atteignent 48% en France (sondage CSA d'octobre 2000 pour le ministère de l'Economie), et 44% en Allemagne (Eurobaromètre, automne 2000). Les consommateurs européens craignent notamment les difficultés de conversion (un euro vaut 6,55957 FF, ou 1936,27 lires, ou encore 340,75 drachmes), et une hausse des prix avec l'arrivée des nouveaux billets.
En France, pour laisser un temps d'adaptation aux particuliers et aux commerçants, le gouvernement a opté pour une période de double circulation francs/euros entre le 1er janvier, date de l'apparition des pièces et billets en euros, et le 17 février 2002. Après cette date, plus aucun paiement en franc ne sera accepté. Les francs retirés de la circulation pourront être échangés dans les banques jusqu'en juin 2002, et à la banque centrale pendant dix ans. Le franc, comme onze autres devises européennes, entre aujourd'hui dans sa dernière année.
Selon le ministre, il faut entre trois et six mois pour opérer et tester le passage à l'euro, avec toutes les modifications concernant la comptabilité, les systèmes informatiques, les prix, la paye, et la formation du personnel. Or, 42% des entreprises, selon un sondage IFOP, n'ont encore rien fait. La plupart des autres pays de la zone euro accusent-ils un retard encore plus important? «Il ne faut pas se satisfaire de cela», répond Laurent Fabius.
D'où une vaste et coûteuse campagne de communication (radio, télévision, presse, brochures, affiches, etc.) pour informer le public et inciter les entreprises à presser le mouvement. Une première vague à destination des particuliers a commencé depuis quelques semaines. Une autre, visant les entrepreneurs, va débuter lundi 19 février. Tout au long de l'année 2001, les pouvoirs publics, les organismes professionnels, les syndicats, les banques, vont informer tous azimuts pour que le basculement se déroule dans les meilleures conditions.
Les consommateurs craignent une hausse des prix
Car le choc risque d'être rude. En février 2002, simultanément ou presque, les douze pays de la zone euro diront adieu à leur monnaie nationale. Mark allemand, petesa espagnole, franc belge, lire italienne, ou drachme grecque, c'est un peu du patrimoine de chaque peuple qui va disparaître, d'autant que certaines monnaies sont plusieurs fois centenaires (le nom du franc est apparu en 1360, il est devenu unité de compte officielle en 1803).
Cette perspective suscite d'ailleurs des réticences de plus en plus marquées au rythme des sondages. Variant selon les pays, elles sont négligeables en Italie, faibles en Espagne, mais atteignent 48% en France (sondage CSA d'octobre 2000 pour le ministère de l'Economie), et 44% en Allemagne (Eurobaromètre, automne 2000). Les consommateurs européens craignent notamment les difficultés de conversion (un euro vaut 6,55957 FF, ou 1936,27 lires, ou encore 340,75 drachmes), et une hausse des prix avec l'arrivée des nouveaux billets.
En France, pour laisser un temps d'adaptation aux particuliers et aux commerçants, le gouvernement a opté pour une période de double circulation francs/euros entre le 1er janvier, date de l'apparition des pièces et billets en euros, et le 17 février 2002. Après cette date, plus aucun paiement en franc ne sera accepté. Les francs retirés de la circulation pourront être échangés dans les banques jusqu'en juin 2002, et à la banque centrale pendant dix ans. Le franc, comme onze autres devises européennes, entre aujourd'hui dans sa dernière année.
par Philippe Quillerier-Lesieur
Article publié le 17/02/2001