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Congo démocratique

Assassinat de Kabila :<br>des témoins éliminés

En République Démocratique du Congo, onze Libanais ont été interpellés le 17 janvier dernier au lendemain de l'assassinat de Laurent-Désiré Kabila. Ils ont été exécutés nous révèle Ghislaine Dupont, et l'arrestation récente du colonel Eddy Kappend serait liée à cette affaire.
Aucune autorité officielle ne veut pour l'instant confirmer la mort des onze Libanais, mais selon des informations concordantes recueillies par RFI, ces onze ressortissants libanais ont été exécutés sur ordre du colonel Eddy Kappend le 20 janvier dernier.

Tout commence le 16 janvier. Quelques heures après l'annonce de l'attentat contre Laurent-Désiré Kabila, un chauffeur de taxi fait une déposition auprès des services de police. Il explique que le matin même de ce 16 janvier un Libanais qu'il connaît lui a demandé d'emmener un militaire dénommé Georges au palais présidentiel. Pendant la course le chauffeur entend le militaire dire au téléphone dans un dialecte qu'il comprend : «Il faut en terminer avec le baobab».

Tabassés et torturés avant d'être exécutés

A la suite de cette déposition, les policiers se rendent au domicile du Libanais et arrêtent tous ceux qui sont présents. Tabassés, torturés ils seront exécutés, nous affirment des sources dignes de foi, le 20 janvier. Il n'y aurait trace d'aucun procès-verbal des interrogatoires et aucune preuve que ces 11 personnes, parmi lesquelles trois mineures, soient directement impliquées dans l'assassinat de Laurent-Désiré Kabila. Alors pourquoi sont-ils morts ? Certains étaient-ils au courant du complot et pouvaient-ils identifier les commanditaires ? Ces questions restent sans réponse pour l'instant.

Autre élément surprenant : le fameux Georges et un major dénommé Bora qui connaissent Eddy Kappend ont été arrêtés mais ils sont parvenus à s'évader. Eddy Kappend serait-il soupçonné par les Zimbabwéens, qui l'ont arrêté, de faire disparaître ceux qui pourraient parler ? On se rappelle que c'est lui qui a achevé le garde du corps meurtrier de Kabila. Vrai ou faux ? En tout cas l'arrestation de Kappend considéré comme un proche des Angolais fait monter la tension entre Harare et Luanda dont les intérêts au Congo ne sont pas tous convergents.



par Ghislaine  Dupont

Article publié le 07/03/2001