Fièvre aphteuse
Fièvre aphteuse : excès de précaution ?
L'Union européenne est quasiment en état de siège pour lutter contre l'épizootie de fièvre aphteuse en Grande-Bretagne et pourtant, à ce jour, aucun cas n'a été confirmé sur le continent. Des voix s'élèvent pour dénoncer les excès d'un déploiement de moyens, disproportionné avec une maladie connue en Europe depuis le XVe siècle, répandue dans le monde entier et, qui plus est, sans danger pour l'être humain.
Echaudés par les crises successives en matière de santé publique telles le sang contaminé, la dioxine, la vache folle, les gouvernements européens cèderaient-ils à la panique, au risque d'alimenter sans raison la crainte des consommateurs ? La question est désormais ouvertement posée et les spécialistes se divisent. D'un côté ceux qui estiment que le dispositif d'alerte vétérinaire qui a remplacé depuis 1991 la vaccination des animaux a bien joué son rôle. En France, plus de 50 000 animaux ont été préventivement abattus et l'on est allé jusqu'à fermer un zoo et interdire les courses de chevaux. Dans toute l'Europe des mesures draconiennes de protection contre l'extension de l'épizootie ont également été prises transformant la Grande-Bretagne en camp retranché. Résultat, aucun cas avéré de fièvre aphteuse n'a été recensé ailleurs dans l'Union européenne, preuve de l'efficacité des moyens mis en £uvre.
A l'inverse, d'autres rappellent que la fièvre aphteuse est connue en Europe depuis le XVe siècle, qu'elle est encore présente en Afrique, en Asie, en Turquie, en Grèce et que, contrairement à l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), elle est sans danger pour l'Homme. Mais l'épizootie actuelle présente l'inconvénient d'avoir pris naissance en Grande-Bretagne, tout comme la maladie de la vache folle. D'où la prudence extrême des pouvoirs publics dans les différents pays concernés par les exportations de moutons britanniques. Précaution excessive au regard des dangers réels d'autant que la dramatisation entretenue autour de ces mesures de sécurité serait de nature à accroître l'anxiété de l'opinion publique et donc contre-productive.
Les échanges favorisent l'épizootie
L'agriculture intensive ne semble pas, contrairement à la maladie de la vache folle, seule responsable de la crise. Des pays où l'agriculture traditionnelle prédomine connaissent aussi des épisodes de fièvre aphteuse dans leur cheptel. Toutefois, la multiplication des échanges qu'implique l'industrialisation du secteur agro-alimentaire est de nature à répandre le virus beaucoup plus rapidement et largement que par le passé.
La question de savoir si l'interruption de la vaccination des animaux contre la fièvre aphteuse, décidée au niveau européen en 1991, était judicieuse se pose à nouveau. Cette vaccination systématique avait été abandonnée car elle était considérée comme peu sûre. Elle ne permettait pas de faire la différence entre les animaux sains et les animaux porteurs du virus, elle n'empêchait pas non plus l'abattage des animaux en cas d'épidémie se bornant à limiter sa diffusion. De plus la vaccination interdisait l'exportation car la zone d'élevage était alors considérée comme présentant un risque de contamination par la fièvre aphteuse. Pas question non plus de pratiquer une vaccination «à chaud». Si la Grande-Bretagne parvient à mettre un terme à l'épizootie, elle pourra recommencer à exporter trois mois après l'abattage du dernier cas avéré. Si elle pratiquait la vaccination elle devrait attendre trois ans avant de pouvoir le faire. On comprend, dans ces conditions, que l'Union européenne ait préféré interdire le transport et le rassemblement du bétail et maintenir l'embargo sur la viande britannique jusqu'au 27 mars.
A l'inverse, d'autres rappellent que la fièvre aphteuse est connue en Europe depuis le XVe siècle, qu'elle est encore présente en Afrique, en Asie, en Turquie, en Grèce et que, contrairement à l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), elle est sans danger pour l'Homme. Mais l'épizootie actuelle présente l'inconvénient d'avoir pris naissance en Grande-Bretagne, tout comme la maladie de la vache folle. D'où la prudence extrême des pouvoirs publics dans les différents pays concernés par les exportations de moutons britanniques. Précaution excessive au regard des dangers réels d'autant que la dramatisation entretenue autour de ces mesures de sécurité serait de nature à accroître l'anxiété de l'opinion publique et donc contre-productive.
Les échanges favorisent l'épizootie
L'agriculture intensive ne semble pas, contrairement à la maladie de la vache folle, seule responsable de la crise. Des pays où l'agriculture traditionnelle prédomine connaissent aussi des épisodes de fièvre aphteuse dans leur cheptel. Toutefois, la multiplication des échanges qu'implique l'industrialisation du secteur agro-alimentaire est de nature à répandre le virus beaucoup plus rapidement et largement que par le passé.
La question de savoir si l'interruption de la vaccination des animaux contre la fièvre aphteuse, décidée au niveau européen en 1991, était judicieuse se pose à nouveau. Cette vaccination systématique avait été abandonnée car elle était considérée comme peu sûre. Elle ne permettait pas de faire la différence entre les animaux sains et les animaux porteurs du virus, elle n'empêchait pas non plus l'abattage des animaux en cas d'épidémie se bornant à limiter sa diffusion. De plus la vaccination interdisait l'exportation car la zone d'élevage était alors considérée comme présentant un risque de contamination par la fièvre aphteuse. Pas question non plus de pratiquer une vaccination «à chaud». Si la Grande-Bretagne parvient à mettre un terme à l'épizootie, elle pourra recommencer à exporter trois mois après l'abattage du dernier cas avéré. Si elle pratiquait la vaccination elle devrait attendre trois ans avant de pouvoir le faire. On comprend, dans ces conditions, que l'Union européenne ait préféré interdire le transport et le rassemblement du bétail et maintenir l'embargo sur la viande britannique jusqu'au 27 mars.
par Francine Quentin
Article publié le 07/03/2001