Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Fièvre aphteuse

La fièvre aphteuse s'étend en Grande-Bretagne

On compte désormais 168 foyers de fièvre aphteuse en Grande-Bretagne, liste qui ne cesse de s'allonger. Les déclarations rassurantes du ministre britannique de l'Agriculture selon lesquelles l'épizootie serait «endiguée» n'ont pas convaincu, ni dans son pays, ni dans les pays européens voisins qui ne relâchent pas le dispositif de prévention.
En une journée, dimanche, 25 nouveaux foyers de fièvre aphteuse ont été découverts en Grande-Bretagne, portant leur nombre à 168. Pourtant, le ministre de l'Agriculture Nick Brown a cru pouvoir affirmer que l'épizootie était désormais maîtrisée et la propagation achevée. Ces déclarations rassurantes ont paru pour le moins prématurées au principal syndicat agricole britannique qui prévoit plutôt une accélération, cette semaine, du nombre de cas décelés. Le responsable des services vétérinaires a reconnu avoir été pris de court par l'ampleur de l'épizootie.

Dans cette période préélectorale, l'opposition conservatrice n'a pas raté l'occasion de dénoncer la manière dont le gouvernement est «débordé» dans la gestion de la crise. Un recours à l'armée pour aider à l'incinération rapide des animaux abattus est même préconisé. A ce jour, 90 000 animaux ont été abattus en 37 000 sont en attente. Près de 900 exploitations agricoles ont été mises en quarantaine.

Rester vigilant

Les pays européens les plus proches de la Grande-Bretagne ne considèrent pas que l'épizootie est maintenant sous contrôle. Située aux premières loges, l'Irlande estime que la Grande-Bretagne a mal géré la situation et a fait peu de cas de ses voisins. Ce pays a mis en place des mesures de protection à la frontière avec l'Irlande du Nord pour se protéger de la propagation de la maladie. En France, le ministre de l'Agriculture Jean Glavany appelle à rester vigilant et à ne pas baisser la garde, alors que la maladie continue de s'étendre Outre-Manche. A titre de prévention, la France envisage la destruction de plus de 36 000 animaux d'origine britannique ou ayant eu des contacts avec eux. En Allemagne, sur un soupçon de fièvre aphteuse, par ailleurs non confirmé par les tests, un troupeau d'une centaine de veaux a été abattu et un cordon sanitaire installé autour de l'exploitation concernée. Dans ce pays, non plus, aucun cas de fièvre aphteuse n'a été détecté jusqu'ici.

La crainte d'une extension de la maladie a gagné bien au-delà du continent européen. En Nouvelle-Zélande, où l'élevage du mouton est l'une des principales ressources, des contrôles sévères ont été instaurés à l'arrivée dans le pays. De provisoires, ils pourraient devenir permanents si l'épizootie se répandait ailleurs en Europe.



par Francine  Quentin

Article publié le 12/03/2001