Balkans
Cessez-le-feu conclu au sud de la Serbie
Les troupes yougoslaves opèrent leur retour sur la «frontière» du Kosovo après la signature d'un accord de cessez-le-feu avec les séparatistes albanais sous l'égide de l'OTAN.
De notre correspondant dans les Balkans
L'Armée yougoslave se préparait, mardi après-midi, à pénétrer dans la zone-tampon, qui lui était jusqu'à présent interdite le long des frontières de la «frontière» du Kosovo. La signature d'une trêve, lundi après-midi, entre les autorités de Belgrade et les guérilleros albanais de l'UCPMB a en effet entraîné une nette détente dans le sud de la Serbie, où une trentaine de morts sont imputables aux combats menés depuis plusieurs mois par les séparatistes albanais. Les affrontements se poursuivent par contre en Macédoine, où une autre guérilla albanaise, l'Armée de libération nationale (UCK-M) continue de défier les autorités du pays.
Aux termes de l'accord de cessez-le-feu, en vigueur jusqu'au 19 mars, les forces yougoslaves pourront se déployer à l'extrême-sud de la zone-tampon, le long des frontières de la Macédoine, dans un territoire de cinq kilomètres sur cinq. Des soldats norvégiens de la KFOR, chargés de délimiter la zone par des panneaux, ont indiqué que les Yougoslaves avaient été autorisés à y pénétrer à 13h00 ce mardi. Le ministre yougoslave de la Défense, Slobodan Krapovic, a cependant précisé que Belgrade attendait de nouvelles garanties concernant la sécurité de ses soldats avant de les autoriser à pénétrer dans cette zone. Belgrade attend notamment des informations sur la présence d'éventuels champs de mines. Un commandant de l'UCPMB a précisé que si les unités de la guérilla respecteraient le cessez-le-feu, les soldats yougoslaves n'étaient pas pour autant à l'abri d'une «attaque» spontanée de la part de la population albanaise.
Les officiers yougoslaves rêvent d'un retour au Kosovo
Belgrade veut considérer l'accord obtenu par l'entremise de l'émissaire de l'OTAN Pieter Feith comme un succès de sa diplomatie et un pas en avant important vers la résolution du conflit. Certains officiers yougoslaves, euphoriques, estiment même que l'entrée de l'armée dans la zone-tampon est «un premier pas» vers le retour de l'armée au Kosovo, formellement prévu par la résolution 1244 des Nations unies et l'accord militaire de Kumanovo qui avait mis fin aux bombardements de l'OTAN, en juin 1999.
Les négociations doivent débuter entre Belgrade et les représentants albanais, mais les positions de l'UCPMB restent encore inconciliables avec le plan de paix proposé par l'émissaire spécial du gouvernement serbe pour la région, Nebojsa Covic. Les partis albanais légaux de la région semblent de surcroît aligner leurs positions sur celles de la guérilla, exigeant notamment une «démilitarisation» totale de la région.
L'entrée des troupes yougoslaves dans la zone de sécurité devrait permettre de renforcer la sécurité des frontières de la Macédoine, mais c'est pourtant du Kosovo qu'armes, munitions et combattants continuent d'affluer vers les guérillas albanaises du sud de la Serbie et de Macédoine. Belgrade comme Skopje comptent désormais avant tout sur une attitude plus ferme des troupes internationales déployées dans la province. Dimanche, le Premier ministre de Serbie, Zoran Djinjdic, avait eu des mots très durs, en estimant que la confrontation allait devenir inévitable entre la KFOR et «l'extrémisme albanais».
L'Armée yougoslave se préparait, mardi après-midi, à pénétrer dans la zone-tampon, qui lui était jusqu'à présent interdite le long des frontières de la «frontière» du Kosovo. La signature d'une trêve, lundi après-midi, entre les autorités de Belgrade et les guérilleros albanais de l'UCPMB a en effet entraîné une nette détente dans le sud de la Serbie, où une trentaine de morts sont imputables aux combats menés depuis plusieurs mois par les séparatistes albanais. Les affrontements se poursuivent par contre en Macédoine, où une autre guérilla albanaise, l'Armée de libération nationale (UCK-M) continue de défier les autorités du pays.
Aux termes de l'accord de cessez-le-feu, en vigueur jusqu'au 19 mars, les forces yougoslaves pourront se déployer à l'extrême-sud de la zone-tampon, le long des frontières de la Macédoine, dans un territoire de cinq kilomètres sur cinq. Des soldats norvégiens de la KFOR, chargés de délimiter la zone par des panneaux, ont indiqué que les Yougoslaves avaient été autorisés à y pénétrer à 13h00 ce mardi. Le ministre yougoslave de la Défense, Slobodan Krapovic, a cependant précisé que Belgrade attendait de nouvelles garanties concernant la sécurité de ses soldats avant de les autoriser à pénétrer dans cette zone. Belgrade attend notamment des informations sur la présence d'éventuels champs de mines. Un commandant de l'UCPMB a précisé que si les unités de la guérilla respecteraient le cessez-le-feu, les soldats yougoslaves n'étaient pas pour autant à l'abri d'une «attaque» spontanée de la part de la population albanaise.
Les officiers yougoslaves rêvent d'un retour au Kosovo
Belgrade veut considérer l'accord obtenu par l'entremise de l'émissaire de l'OTAN Pieter Feith comme un succès de sa diplomatie et un pas en avant important vers la résolution du conflit. Certains officiers yougoslaves, euphoriques, estiment même que l'entrée de l'armée dans la zone-tampon est «un premier pas» vers le retour de l'armée au Kosovo, formellement prévu par la résolution 1244 des Nations unies et l'accord militaire de Kumanovo qui avait mis fin aux bombardements de l'OTAN, en juin 1999.
Les négociations doivent débuter entre Belgrade et les représentants albanais, mais les positions de l'UCPMB restent encore inconciliables avec le plan de paix proposé par l'émissaire spécial du gouvernement serbe pour la région, Nebojsa Covic. Les partis albanais légaux de la région semblent de surcroît aligner leurs positions sur celles de la guérilla, exigeant notamment une «démilitarisation» totale de la région.
L'entrée des troupes yougoslaves dans la zone de sécurité devrait permettre de renforcer la sécurité des frontières de la Macédoine, mais c'est pourtant du Kosovo qu'armes, munitions et combattants continuent d'affluer vers les guérillas albanaises du sud de la Serbie et de Macédoine. Belgrade comme Skopje comptent désormais avant tout sur une attitude plus ferme des troupes internationales déployées dans la province. Dimanche, le Premier ministre de Serbie, Zoran Djinjdic, avait eu des mots très durs, en estimant que la confrontation allait devenir inévitable entre la KFOR et «l'extrémisme albanais».
par Jean-Arnault Dérens
Article publié le 13/03/2001