Bénin
Soglo jette l'éponge
L'ancien président Nicéphore Soglo ne participera pas au second tour de la présidentielle béninoise, initialement prévu ce dimanche. Arrivé en deuxième position, loin derrière le chef de l'Etat sortant Mathieu Kerekou, le leader de la Renaissance du Bénin dénonce une «mascarade» électorale. Le scrutin devrait être reporté de plusieurs jours.
Le deuxième tour de l'élection présidentielle du Bénin se tiendra sans Nicéphore Soglo. C'est du moins ce que l'ancien dirigeant a annoncé vendredi à la mi-journée en dénonçant une «mascarade» électorale à laquelle il refuse de prendre part.
Arrivé en deuxième position lors du premier tour, avec 27,12%, loin derrière l'actuel chef de l'Etat Mathieu Kerekou, qui a obtenu 45,42% des voix, le leader de la Renaissance du Bénin avait vivement protesté après l'annonce des résultats en début de semaine. Dans une première proclamation, la Cour constitutionnelle avait attribué respectivement 47,06% et 28,94% aux deux candidats, dans la nuit du 11 au 12 mars. Mais après révision des résultats, elle avait «clarifié» ces résultats, le 13 mars, indiquant avoir omis de prendre en compte environ 300 000 électeurs.
«graves irrégularités»
Dénonçant de «graves irrégularités», Nicéphore Soglo avait menacé, le même jour, de se retirer de la course, et avait déposé un recours en annulation de l'ensemble des résultats du scrutin du 4 mars. Il avait réitéré sa menace jeudi au cas où il n'obtenait pas de «réponses claires à ses demandes». Après le rejet de sa requête par la Cour constitutionnelle, ce vendredi, l'ancien chef de l'Etat a donc décidé de jeter l'éponge. «Puisque la Cour constitutionnelle n'a pas voulu répondre de façon claire à mes demandes de clarification, je me vois dans l'obligation de me désister de cette course électorale qui se présente désormais comme une triste mascarade», a-t-il déclaré.
Le retrait de Nicéphore Soglo, qui avait déjà contesté sa défaite contre Mathieu Kerekou lors de la présidentielle de 1996 avant de s'incliner, provoque un malaise sérieux, deux jours à peine avant le second tour. Il intervient de surcroît alors que l'opposition affiche ses divisions, y compris dans le camp de l'ex-président. Son ancien ministre des Affaires étrangères, l'avocat Yves Mounnou, a ainsi publiquement félicité Mathieu Kerekou et appelé Nicéphore Soglo à «plus d'humilité et de fair-play, pour préserver les acquis de la démocratie». Des fissures sont également apparues dans le parti du président de l'Assemblée nationale, Adrien Houngbedji, arrivé en troisième place le 4 mars, qui soutient Soglo, mais dont des partisans appellent désormais à voter Kerekou.
Théoriquement ce dernier devrait, en l'absence de l'ancien président, affronter Adrien Houngbedji. La constitution béninoise prévoit en effet, en cas de désistement d'un des deux candidats arrivés en tête lors du premier tour, la participation au second de celui arrivé en troisième position. Mais la candidature du président de l'Assemblée nationale est loin d'être évidente dans la mesure où il avait appelé ses partisans à voter Soglo. Selon l'envoyée spéciale de RFI à Cotonou, la Commission électorale nationale autonome a d'ores et déjà recommandé le report du scrutin, probablement en milieu de semaine prochaine.
Arrivé en deuxième position lors du premier tour, avec 27,12%, loin derrière l'actuel chef de l'Etat Mathieu Kerekou, qui a obtenu 45,42% des voix, le leader de la Renaissance du Bénin avait vivement protesté après l'annonce des résultats en début de semaine. Dans une première proclamation, la Cour constitutionnelle avait attribué respectivement 47,06% et 28,94% aux deux candidats, dans la nuit du 11 au 12 mars. Mais après révision des résultats, elle avait «clarifié» ces résultats, le 13 mars, indiquant avoir omis de prendre en compte environ 300 000 électeurs.
«graves irrégularités»
Dénonçant de «graves irrégularités», Nicéphore Soglo avait menacé, le même jour, de se retirer de la course, et avait déposé un recours en annulation de l'ensemble des résultats du scrutin du 4 mars. Il avait réitéré sa menace jeudi au cas où il n'obtenait pas de «réponses claires à ses demandes». Après le rejet de sa requête par la Cour constitutionnelle, ce vendredi, l'ancien chef de l'Etat a donc décidé de jeter l'éponge. «Puisque la Cour constitutionnelle n'a pas voulu répondre de façon claire à mes demandes de clarification, je me vois dans l'obligation de me désister de cette course électorale qui se présente désormais comme une triste mascarade», a-t-il déclaré.
Le retrait de Nicéphore Soglo, qui avait déjà contesté sa défaite contre Mathieu Kerekou lors de la présidentielle de 1996 avant de s'incliner, provoque un malaise sérieux, deux jours à peine avant le second tour. Il intervient de surcroît alors que l'opposition affiche ses divisions, y compris dans le camp de l'ex-président. Son ancien ministre des Affaires étrangères, l'avocat Yves Mounnou, a ainsi publiquement félicité Mathieu Kerekou et appelé Nicéphore Soglo à «plus d'humilité et de fair-play, pour préserver les acquis de la démocratie». Des fissures sont également apparues dans le parti du président de l'Assemblée nationale, Adrien Houngbedji, arrivé en troisième place le 4 mars, qui soutient Soglo, mais dont des partisans appellent désormais à voter Kerekou.
Théoriquement ce dernier devrait, en l'absence de l'ancien président, affronter Adrien Houngbedji. La constitution béninoise prévoit en effet, en cas de désistement d'un des deux candidats arrivés en tête lors du premier tour, la participation au second de celui arrivé en troisième position. Mais la candidature du président de l'Assemblée nationale est loin d'être évidente dans la mesure où il avait appelé ses partisans à voter Soglo. Selon l'envoyée spéciale de RFI à Cotonou, la Commission électorale nationale autonome a d'ores et déjà recommandé le report du scrutin, probablement en milieu de semaine prochaine.
par Christophe Champin
Article publié le 17/03/2001