Iran
Carrol Faubert, chef de la mission du Haut-commissariat des Nations Unies aux réfugiés (HCR) : «Seuls 30% des Afghans ont besoin de demander asile à l'Iran»
RFI: Depuis quand le HCR est-il présent en Iran ?
Carrol Faubert: Notre mission en Iran a commencé en 1983 mais nous n'avons ouvert nos bureaux à Téhéran qu'en 1985. Grâce à un programme, convenu avec le gouvernement, nous avons pu prendre en charge les premiers réfugiés afghans qui fuyaient la guerre civile. A l'époque, ils obtenaient relativement facilement des documents officiels qui leur ouvraient un certain nombre de droits (soins médicaux, certificat de travailà). A tel point qu'au plus fort de la guerre en Afghanistan, l'Iran a accueilli jusqu'à cinq millions de réfugiés.
RFI:Qu'en est-il aujourd'hui ?
CF: La situation des Afghans en Iran est atypique : ils ne sont que 5 % à vivre dans des camps. Les autres sont dispersés dans de grandes villes et sont au contact direct des Iraniens. Dans un contexte de chômage, et alors que des milliers de jeunes arrivent chaque année sur le marché de l'emploi, leur présence est mal vécue par la population. Du coup, depuis le milieu des années 90, les autorités iraniennes ne délivrent plus aucun document aux Afghans. La plupart d'entre eux sont maintenant «sans papiers».
RFI: Quel statut l'Iran entend-il accorder aux nouveaux réfugiés ?
CF: Pour la première fois, avec le programme de rapatriement volontaire, nous avons réellement abordé la question du statut des réfugiés. En effet, nous estimons que seuls 30 % des Afghans ont réellement besoin de demander protection et asile à l'Iran. Les autres viennent y chercher du travail ou fuient la misère. Ils mettent l'Iran face à un réel problème humanitaire. Hélas, notre mission ne nous permet pas de les aider.
Carrol Faubert: Notre mission en Iran a commencé en 1983 mais nous n'avons ouvert nos bureaux à Téhéran qu'en 1985. Grâce à un programme, convenu avec le gouvernement, nous avons pu prendre en charge les premiers réfugiés afghans qui fuyaient la guerre civile. A l'époque, ils obtenaient relativement facilement des documents officiels qui leur ouvraient un certain nombre de droits (soins médicaux, certificat de travailà). A tel point qu'au plus fort de la guerre en Afghanistan, l'Iran a accueilli jusqu'à cinq millions de réfugiés.
RFI:Qu'en est-il aujourd'hui ?
CF: La situation des Afghans en Iran est atypique : ils ne sont que 5 % à vivre dans des camps. Les autres sont dispersés dans de grandes villes et sont au contact direct des Iraniens. Dans un contexte de chômage, et alors que des milliers de jeunes arrivent chaque année sur le marché de l'emploi, leur présence est mal vécue par la population. Du coup, depuis le milieu des années 90, les autorités iraniennes ne délivrent plus aucun document aux Afghans. La plupart d'entre eux sont maintenant «sans papiers».
RFI: Quel statut l'Iran entend-il accorder aux nouveaux réfugiés ?
CF: Pour la première fois, avec le programme de rapatriement volontaire, nous avons réellement abordé la question du statut des réfugiés. En effet, nous estimons que seuls 30 % des Afghans ont réellement besoin de demander protection et asile à l'Iran. Les autres viennent y chercher du travail ou fuient la misère. Ils mettent l'Iran face à un réel problème humanitaire. Hélas, notre mission ne nous permet pas de les aider.
par Propos recueillis par Estelle Nouel
Article publié le 19/03/2001