Balkans
Poursuite des combats autour de Tetovo<br>
De violents combats se poursuivaient samedi dans la périphérie de Tetovo, la seconde ville de Macédoine, à la population très majoritairement albanaise. Les rebelles de l'UCK, l'Armée de libération nationale albanaise de Macédoine, ont pris position dans les faubourgs et les collines qui dominent la ville, dont les forces macédoniennes essayent de les déloger. Des milliers de réfugiés ont quitté la ville depuis vendredi, évoquant un «déluge de feu».
Avec les combats de Tetovo, l'étrange guerre commencée à la fin du mois de février dans quelques villages de la frontière entre la Macédoine et le Kosovo a changé de nature. L'UCK semble décidée à multiplier les fronts : des attaques ont en effet été signalées dans d'autres villes du pays. «On va continuer à se battre de tous les côtés, et si les Macédoniens lancent une offensive quelque part, ça explosera ailleurs», a confié à l'AFP un commandant albanais. L'UCK revendique 4000 combattants, tandis que les autorités macédoniennes soutiennent qu'ils ne seraient que quelques centaines.
La vraie question tient en fait à l'attitude de la majorité de la population albanaise de Macédoine. Les Albanais de Skopje oscillent en effet entre la panique et le soutien à l'UCK. Tetovo ne se trouve qu'à une quarantaine de kilomètres de Skopje, et les Albanais représentent près de la moitié de la population de la capitale du pays.
«Cette insurrection est macédonienne»
Les partis albanais de Macédoine ont convoqué des manifestations au cours de la semaine écoulée, pour réclamer «l'arrêt des violences». Au Kosovo, de semblables manifestations, en mars 1998, avaient vite basculé de l'aspiration à la paix au soutien ouvert à l'insurrection de l'UCK. Le Président du Parti démocratique albanais de Macédoine (PDSh), Arben Xhaferi, a mis en garde : «cette insurrection est macédonienne, elle n'est pas importée». Pour lui, la seule manière de résoudre la crise serait de satisfaire les revendications albanaises. Le PDSh réclame une égalité constitutionnelle entre les Macédoniens et les Albanais, tandis que l'UCK revendique la transformation du petit pays en une fédération de ces deux peuples. Officiellement, l'UCK affecte de considérer comme des traîtres les partis albanais qui participent au gouvernement de la Macédoine, comme le PDSh, mais des contacts existent sûrement entre la guérilla et les proches d'Arben Xhaferi.
La Macédoine a renforcé les mesures de fermeture de ses frontières avec la Serbie et le Kosovo. Pourtant, c'est de la province sous administration internationale qu'armes, munitions et combattants parviennent à la guérilla de Macédoine. Le responsable du Pacte de stabilité pour l'Europe du sud-est, l'Allemand Bodo Hombach a réclamé vendredi un renforcement massif du dispositif de l'OTAN pour boucler réellement la frontière, mais les efforts des troupes internationales ne semblent pour l'instant pas être à la hauteur du défi posé par la guérilla. Seul point positif, le cessez-le-feu signé lundi dernier par le gouvernement yougoslave et les rebelles de l'UCPMB, la guérilla albanaise du sud de la Serbie. Le sud des Balkans ne s'en trouve pas moins au bord d'une crise majeure.
La vraie question tient en fait à l'attitude de la majorité de la population albanaise de Macédoine. Les Albanais de Skopje oscillent en effet entre la panique et le soutien à l'UCK. Tetovo ne se trouve qu'à une quarantaine de kilomètres de Skopje, et les Albanais représentent près de la moitié de la population de la capitale du pays.
«Cette insurrection est macédonienne»
Les partis albanais de Macédoine ont convoqué des manifestations au cours de la semaine écoulée, pour réclamer «l'arrêt des violences». Au Kosovo, de semblables manifestations, en mars 1998, avaient vite basculé de l'aspiration à la paix au soutien ouvert à l'insurrection de l'UCK. Le Président du Parti démocratique albanais de Macédoine (PDSh), Arben Xhaferi, a mis en garde : «cette insurrection est macédonienne, elle n'est pas importée». Pour lui, la seule manière de résoudre la crise serait de satisfaire les revendications albanaises. Le PDSh réclame une égalité constitutionnelle entre les Macédoniens et les Albanais, tandis que l'UCK revendique la transformation du petit pays en une fédération de ces deux peuples. Officiellement, l'UCK affecte de considérer comme des traîtres les partis albanais qui participent au gouvernement de la Macédoine, comme le PDSh, mais des contacts existent sûrement entre la guérilla et les proches d'Arben Xhaferi.
La Macédoine a renforcé les mesures de fermeture de ses frontières avec la Serbie et le Kosovo. Pourtant, c'est de la province sous administration internationale qu'armes, munitions et combattants parviennent à la guérilla de Macédoine. Le responsable du Pacte de stabilité pour l'Europe du sud-est, l'Allemand Bodo Hombach a réclamé vendredi un renforcement massif du dispositif de l'OTAN pour boucler réellement la frontière, mais les efforts des troupes internationales ne semblent pour l'instant pas être à la hauteur du défi posé par la guérilla. Seul point positif, le cessez-le-feu signé lundi dernier par le gouvernement yougoslave et les rebelles de l'UCPMB, la guérilla albanaise du sud de la Serbie. Le sud des Balkans ne s'en trouve pas moins au bord d'une crise majeure.
par Jean-Arnault Dérens
Article publié le 17/03/2001