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Candidat suivant !

Après Nicéphore Soglo, c'est au tour du président du Parlement, Adrien Houngbédji, arrivé en troisième position au scrutin présidentiel, de refuser d'affronter Mathieu Kérékou. La CENA se tourne maintenant vers le ministre d'Etat, Bruno Amoussou.
Adrien Houngbédji jette l'éponge, lui aussi. «Il ne m'appartient pas d'apporter ma caution à la mascarade ou de légitimer cette situation d'imposture», a déclaré, lundi 19 mars 2001, le président du Parlement et candidat désigné au second tour de l'élection présidentielle. «Les motifs qui ont justifié la décision de M. Soglo n'ont pas disparu», a expliqué Adrien Houngbédji, qui avait appelé à voter Soglo au second tour. Des propos tenus après une réunion avec son bureau politique et ses alliés à Djrègbé, une localité située entre Cotonou, la capitale économique, et Porto Novo, la capitale politique du pays. «Les fraudes massives sont en passe d'être rééditées (à). Je ne peux rien faire d'autre que de rester dans la même logique qui est de ne pas participer».

Soglo forfait, Houngbédji aussi, on attend Amoussou

L'ancien président Nicéphore Soglo, arrivé en deuxième position au premier tour avec 27,12 % des voix contre 45,42 % à Mathieu Kérékou, s'était désisté vendredi, à 48 heures du second tour de l'élection présidentielle, dénonçant «la fraude» et «les irrégularités». Il s'en était pris, notamment, aux disparités entre les chiffrages respectifs de la Cour constitutionnelle et de la Commission électorale nationale autonome (CENA), la première ayant du réviser les résultats du premier tour suite à l'omission de quelque 300 000 bulletins. Nicéphore Soglo avait alors demandé à la Cour l'annulation du premier tour, menaçant de se retirer en cas de refus. La Cour n'ayant pas accédé à sa demande, estimant, avec cette révision, «avoir déjà pris en compte les irrégularités invoquées», Soglo avait déclaré forfait. C'était donc, selon la Constitution, Houngbédji qui devait affronter Kérékou.

A présent, c'est Bruno Amoussou qui est désigné pour le second tour, prévu jeudi 22 mars. Le président de la CENA, Charles Djrèkpo, a annoncé qu'une lettre allait être «envoyée immédiatement à Bruno Amoussou, l'informant qu'il est candidat, puisque la Cour constitutionnelle nous a autorisés, en cas de désistement, à procéder à la désignation des autres candidats en fonction de leur placement au premier tour». Le ministre d'Etat, qui avait obtenu 8,59 % au premier tour, devait organiser une réunion de son mouvement, le Parti social démocrate (PSD). Source d'un certain embarras, Bruno Amoussou avait appelé à voter Kérékou au second tour. Sa réponse était attendue lundi en fin d'après-midi.



par Philippe  Quillerier-Lesieur

Article publié le 19/03/2001