Affaires politico-financières
Jacques Chirac ne répondra pas au juge
Le bras de fer est engagé entre Jacques Chirac et le juge Halphen qui enquête sur les affaires politico-financières de la mairie de Paris. Le magistrat vient de convoquer le Président comme témoin mais l'Elysée fait savoir que le chef de l'Etat n'y répondra pas et demande au gouvernement d'agir pour "faire respecter la constitution".
Comme un bouclier: Jacques Chirac brandit sa fonction et tient toujours le même langage: témoigner, il le voudrait bien, mais la Constitution le lui interdit... La Constitution, en réalité la lecture qu'il veut bien en faire. La jurisprudence du Conseil Constitutionnel interdit certes de le poursuivre pendant l'exercice de ses fonctions. Mais lui pousse encore plus loin les limites de la protection dont il bénéficie, affirmant que le principe même de séparation des pouvoirs empêcherait sa simple audition comme témoin.
Un argument déjà martelé le 14 décembre dernier à la télévision. Le président s'était posé en quelque sorte en victime de son statut privilégié, espérant à l'époque que son refus ferme et définitif de répondre à une convocation alors hypothétique suffirait à dissuader les magistrats de l'entendre. En fait, rien dans les textes ne prévoit un tel cas de figure; c'est d'ailleurs après avoir consulté toute une série de constitutionnalistes que le juge Halphen est passé à l'acte. A ses yeux, l'audition serait donc possible avec la possibilité matérielle de la suspendre si dans son déroulement, des éléments rendaient la mise en examen de l'ancien maire de Paris nécessaire.
Bras de fer
On est donc entré dans un bras de fer entre les deux hommes dont l'issue judiciaire est incertaine, dont les conséquences politiques pourraient être lourdes. Il y a trois mois, c'est bien sous la pression de l'opinion que le président avait dû sortir de son mutisme, niant farouchement avoir eu connaissance des faits incriminés. Le président s'était montré habile et incisif, efficace sur la forme. Mais l'exercice avait clairement montré sa limite: sans esquiver les questions, Jacques Chirac n'avait pas davantage livré la grande explication attendue. Tous les sondages d'opinion montrent les Français plutôt favorables à sa comparution comme témoin. Peut-il en terme d'image donner le sentiment de se dérober, au risque de contrecarrer l'établissement de la vérité.
La question est bien là alors que les élections municipales ont délivré au regard des affaires toute une série de leçons contradictoires. D'un côté le basculement de Paris à gauche implique aussi le rejet d'un système qui est bien au c£ur de l'affaire pour laquelle Jacques Chirac est convoqué. De l'autre, les électeurs ont parfois fait preuve d'une étonnante indulgence envers certains de leurs édiles compromis dans des scandales judiciaires.
Un argument déjà martelé le 14 décembre dernier à la télévision. Le président s'était posé en quelque sorte en victime de son statut privilégié, espérant à l'époque que son refus ferme et définitif de répondre à une convocation alors hypothétique suffirait à dissuader les magistrats de l'entendre. En fait, rien dans les textes ne prévoit un tel cas de figure; c'est d'ailleurs après avoir consulté toute une série de constitutionnalistes que le juge Halphen est passé à l'acte. A ses yeux, l'audition serait donc possible avec la possibilité matérielle de la suspendre si dans son déroulement, des éléments rendaient la mise en examen de l'ancien maire de Paris nécessaire.
Bras de fer
On est donc entré dans un bras de fer entre les deux hommes dont l'issue judiciaire est incertaine, dont les conséquences politiques pourraient être lourdes. Il y a trois mois, c'est bien sous la pression de l'opinion que le président avait dû sortir de son mutisme, niant farouchement avoir eu connaissance des faits incriminés. Le président s'était montré habile et incisif, efficace sur la forme. Mais l'exercice avait clairement montré sa limite: sans esquiver les questions, Jacques Chirac n'avait pas davantage livré la grande explication attendue. Tous les sondages d'opinion montrent les Français plutôt favorables à sa comparution comme témoin. Peut-il en terme d'image donner le sentiment de se dérober, au risque de contrecarrer l'établissement de la vérité.
La question est bien là alors que les élections municipales ont délivré au regard des affaires toute une série de leçons contradictoires. D'un côté le basculement de Paris à gauche implique aussi le rejet d'un système qui est bien au c£ur de l'affaire pour laquelle Jacques Chirac est convoqué. De l'autre, les électeurs ont parfois fait preuve d'une étonnante indulgence envers certains de leurs édiles compromis dans des scandales judiciaires.
par Geneviève Goetzinger
Article publié le 26/03/2001