Côte d''Ivoire
Percée du RDR
Selon les derniers résultats, le Rassemblement des républicains (RDR) arrive en tête des élections municipales de ce dimanche dans au moins un tiers de circonscriptions. Le FPI apparaît comme le grand perdant de ce scrutin. La dernière étape du retour de la Côte d'Ivoire à la démocratie s'est toutefois déroulée dans le calme, à l'exception de quelques incidents.
Les résultats complets des élections municipales ivoiriennes n'étaient pas encore connus, ce mardi en fin de matinée. Mais d'après les chiffres partiels, le RDR d'Alassane Ouattara opère une percée importante, qui est loin de se limiter à son fief du nord du pays. Selon derniers résultats donnés mardi soir par la Commission nationale électorale (CNE) et portant sur 195 municipalités, sur les 197 que compte le pays, le mouvement de l'ancien premier ministre d'Houphouët-Boigny remporte 64 municipalités, le PDCI (ancien parti unique) 58, le Front populaire ivoirien (FPI) du président Laurent Gbagbo, 34, soit moins que les listes indépendantes qui en remportent 38.
En dehors du Nord, où le RDR a, comme on pouvait s'y attendre, fait le plein des voix, un grand nombre d'autres circonscriptions lui sont acquises. A commencer par Bouaké, la deuxième ville du pays (centre) et Soubré (sud-ouest), mais également Gagnoa, capitale de l'ouest et fief du chef de l'Etat Laurent Gbagbo. Le PDCI, ancien parti unique, limite la casse à Abidjan, en remportant quatre des dix communes, devant le FPI (3), le RDR (2), et un dissident du PDCI (1). L'ancien parti dirigeant est toutefois laminé dans le Nord, où il perd la plupart de ses fiefs. Mais le grand perdant de ce scrutin est incontestablement le FPI de Laurent Gbagbo. Totalement absent du Grand Nord, alors que le RDR remporte lui certain des fiefs du parti du chef de l'Etat, il perd du terrain à Abidjan, où il avait rafflé 22 des 25 sièges de députés aux dernières législatives.
On a voté dans le calme
Dans l'attente des résultats définitifs, l'élection de dimanche apparaît déjà comme une victoire pour le RDR, dont le candidat avait été exclu des présidentielles et qui avait boycotté les législatives. Le parti d'Alassane Ouattara entendait en faire un test de son poids national. Il prouve qu'il est capable de mobiliser au-delà du Nord et qu'il constitue une force politique incontournable.
L'autre leçon de ce scrutin tient à son bon déroulement. En dépit de plusieurs incidents, à Gagnoa, dans l'Ouest, et à Zouhan-Hounien, près de la frontière libérienne, les électeurs ont pu effectuer leur devoir civique dans le calme. Dans certains bureaux de vote, notamment à Abidjan, les opérations ont commencé tardivement. D'une manière générale, à en croire de nombreux observateurs, l'ambiance était à mille lieux de la tension qui a régné durant les deux phases des élections législatives, en décembre puis en janvier, émaillées de nombreuses violences.
Pour le pouvoir issu de la présidentielle d'octobre 2000, ce premier bilan est à double tranchant. Face aux bailleurs de fonds, qui considéraient ces municipales comme un test de son engagement démocratique, l'équipe de Laurent Gbagbo a déjà marqué un point, et non des moindres, alors que l'Etat ivoirien est en situation de banqueroute. Toutefois, si l'avance du RDR se confirme, le président ivoirien aura certes prouvé avec ce scrutin qu'il est prêt à accepter un «combat à la loyale», mais aussi que l'assise politique de son parti est plus fragile que ne pouvait laisser penser la victoire de son candidat à la présidentielle.
En dehors du Nord, où le RDR a, comme on pouvait s'y attendre, fait le plein des voix, un grand nombre d'autres circonscriptions lui sont acquises. A commencer par Bouaké, la deuxième ville du pays (centre) et Soubré (sud-ouest), mais également Gagnoa, capitale de l'ouest et fief du chef de l'Etat Laurent Gbagbo. Le PDCI, ancien parti unique, limite la casse à Abidjan, en remportant quatre des dix communes, devant le FPI (3), le RDR (2), et un dissident du PDCI (1). L'ancien parti dirigeant est toutefois laminé dans le Nord, où il perd la plupart de ses fiefs. Mais le grand perdant de ce scrutin est incontestablement le FPI de Laurent Gbagbo. Totalement absent du Grand Nord, alors que le RDR remporte lui certain des fiefs du parti du chef de l'Etat, il perd du terrain à Abidjan, où il avait rafflé 22 des 25 sièges de députés aux dernières législatives.
On a voté dans le calme
Dans l'attente des résultats définitifs, l'élection de dimanche apparaît déjà comme une victoire pour le RDR, dont le candidat avait été exclu des présidentielles et qui avait boycotté les législatives. Le parti d'Alassane Ouattara entendait en faire un test de son poids national. Il prouve qu'il est capable de mobiliser au-delà du Nord et qu'il constitue une force politique incontournable.
L'autre leçon de ce scrutin tient à son bon déroulement. En dépit de plusieurs incidents, à Gagnoa, dans l'Ouest, et à Zouhan-Hounien, près de la frontière libérienne, les électeurs ont pu effectuer leur devoir civique dans le calme. Dans certains bureaux de vote, notamment à Abidjan, les opérations ont commencé tardivement. D'une manière générale, à en croire de nombreux observateurs, l'ambiance était à mille lieux de la tension qui a régné durant les deux phases des élections législatives, en décembre puis en janvier, émaillées de nombreuses violences.
Pour le pouvoir issu de la présidentielle d'octobre 2000, ce premier bilan est à double tranchant. Face aux bailleurs de fonds, qui considéraient ces municipales comme un test de son engagement démocratique, l'équipe de Laurent Gbagbo a déjà marqué un point, et non des moindres, alors que l'Etat ivoirien est en situation de banqueroute. Toutefois, si l'avance du RDR se confirme, le président ivoirien aura certes prouvé avec ce scrutin qu'il est prêt à accepter un «combat à la loyale», mais aussi que l'assise politique de son parti est plus fragile que ne pouvait laisser penser la victoire de son candidat à la présidentielle.
par Christophe Champin
Article publié le 28/03/2001